Une délégation iranienne de haut niveau arrivera le 16 février à Moscou pour examiner cette proposition, a-t-il rappelé.
"Si d'ici là cette proposition n'est pas assortie de compléments concrets, les prochaines négociations de Moscou seront stériles. La proposition russe doit mieux prendre en compte les intérêts de l'Iran", a dit l'expert.
La politisation de cette question et la pression sur l'Iran ne peuvent qu'aggraver la situation, à son avis.
"La pression sur l'Iran commencera par des sanctions économiques. Mais elles seront inefficaces et absurdes à l'égard de ce pays. L'Iran est un Etat autosuffisant, il a déjà appris à se passer de l'aide de la communauté internationale. Le régime d'isolement qui lui a été imposé par l'Occident lui a appris à être prêt à faire face à de telles éventualités", a souligné Radjab Safarov.
Après la prise de sanctions économiques, la communauté mondiale n'aura plus aucun moyen d'agir sur l'Iran, a affirmé l'expert.
"L'Iran sera abandonné à lui-même et la communauté internationale ne saura rien sur le développement du programme nucléaire de ce pays. Alors les têtes chaudes en Occident décideront que le moment est venu de punir l'Iran en recourant à la force", a-t-il souligné avant d'ajouter que le budget militaire des Etats-Unis comporte déjà les fonds destinés à une nouvelle opération militaire d'envergure.
"Naturellement, l'Iran n'acceptera pas sans réagir des sanctions prises en violation de toutes les normes du droit international. Ses réactions seront très violentes, non seulement Israël mais aussi les principaux partenaires des Etats-Unis en ressentiront les effets", estime l'expert.
L'Iran peut bloquer le détroit d'Ormuz en provoquant un collapsus sur les marchés mondiaux des hydrocarbures. "Le monde se retrouvera au bord d'une guerre. Ce ne sera pas un conflit local, ni une nouvelle opération de "démocratisation" du monde. Ce sera une guerre globale dont il est impossible de prévoir les conséquences", estime Radjab Safarov.
La Russie a aujourd'hui une mission historique, à son avis.
"Si la Russie complète sa proposition et prend en considération, ne fût-ce que partiellement, les intérêts de Téhéran - il s'agit d'installer une partie des unités d'enrichissement d'uranium sur le territoire iranien, de laisser les spécialistes iraniens accéder au processus d'enrichissement et d'assurer la participation de pays tiers à ce processus - la situation pourra se normaliser", a souligné le directeur du Centre d'études iraniennes contemporaines.