A la faveur de ces déclarations enthousiasmantes pour le marché, l'Etat a établi le contrôle de Iouganskneftegaz, de Sibneft, de Power Machines, de Kamov, d'OMZ, d'AvtoVAZ. La libéralisation des titres de Gazprom, qui a duré des années, s'est accompagnée de l'adoption d'une loi attribuant plus de 50% des actions du monopole gazier à l'Etat (ce qui n'était pas convenu d'avance) et, tout compte fait, a annulé pour Gazprom toute possibilité d'attirer des investissements au moyen d'une émission d'actions supplémentaire, ce qui a déprécié cette libéralisation.
Que la déprivatisation soit poursuivie en Russie ou non, ce n'est pas cela qui compte. A une certaine époque Bill Clinton avait risqué l'impeachment pour un mensonge sous serment au sujet d'un petit épisode de sa vie privée. En Russie nous observons une contradiction systématique entre les déclarations publiques du président sur les questions essentielles de la vie économique du pays et les actions réelles des autorités.
A en juger par les propos prononcés par le chef de l'Etat au cours de sa rencontre avec le chef du Rosatom (Agence russe de l'énergie atomique), Serguéi Kirienko, ("l'industrie atomique civile ne nous a jamais causé d'ennui") le président, qui a été témoin de la catastrophe de Tchernobyl, est non seulement un très mauvais prophète, mais il souffre aussi probablement d'amnésie.
De toute façon on n'a plus de raison de croire les déclarations de Poutine. Il parle et la caravane passe.