D'ailleurs, les Japonais n'ont avancé aucune exigence concrète au monopole du gaz russe qui s'apprête à racheter à Shell le bloc de contrôle de Sakhalin Energy, société de gestion du projet, en échange de la participation à 50% à la mise en valeur des couches néocomiennes du gisement Zapoliarnoié.
Pour l'instant, les Japonais ne parlent pas de leur retrait total du projet, ils ne précisent même pas le volume et le coût de la part vendue. Par conséquent, la déclaration faite mardi par Ichiro Mizuno, directeur financier de Mitsubishi, est probablement une simple mise en garde.
Les analystes ne s'empressent pas d'en tirer des conclusions. Ils se bornent à reconnaître que le projet Sakhaline-2 à moyen terme, qui comporte de nombreux risques, n'est pas aujourd'hui tellement prioritaire pour les Japonais. Il est bien plus important pour eux d'accéder aux gisements de Sibérie orientale grâce à l'oléoduc dont la construction commencera prochainement.
Le projet Sakhaline-2 est particulier, tout ne va pas pour le mieux, contrairement aux apparences, estime Anatoli Khodorkovski, directeur de la compagnie d'investissement Région chargé de l'analyse et de l'information. Il y a là des problèmes liés au partage de la production. C'est un projet à moyen terme qui nécessite des investissements importants dans l'infrastructure.
"Le fait que Sakhaline soit situé à proximité (du Japon) n'a pas d'importance fondamentale pour eux, estime l'analyste. Les Japonais reçoivent le gaz liquéfié transporté par des méthaniers en provenance du Sud-Est asiatique et du Proche-Orient en utilisant pour cela plus de la moitié du parc mondial de tankers. Le Japon dispose de 24 terminaux de liquéfaction du gaz, contre 4 aux Etats-Unis".