Vendredi dernier la Douma (chambre basse du parlement) a adopté une loi autorisant la remise à la Hongrie des livres de la bibliothèque du Collège calviniste Sarospatak près l'Eglise calviniste de Hongrie. Ces livres avaient été transférés en Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle la Hongrie avait combattu aux côtés de l'Allemagne. Depuis 1960, ils étaient conservés à Nijni Novgorod (anciennement Gorki).
"En attendant d'être remis à la partie hongroise ces livres se trouveront à Nijni Novgorod. La cérémonie aura lieu dans notre bibliothèque", a-t-on indiqué à la bibliothèque régionale.
L'interlocuteur de l'agence n'a pas précisé la date à laquelle la remise des livres pourrait avoir lieu du moment que la loi en question doit encore être entérinée par le Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement russe.
En 1960, quelque 900 livres en cinq langues - latin, anglais, hongrois, allemand et français - avaient été confiés à la bibliothèque. En les compulsant, les employés de la bibliothèque avaient remarqué qu'un cachet étroit portant un texte illisible se répétait fréquemment sur 131 livres. Par la suite il s'était avéré que les livres appartenaient au Collège calviniste Sarospatak". Trois autres livres avaient été identifiés par la suite et un catalogue comportant 134 titres avait été constitué.
Pour l'essentiel, il s'agit d'ouvrages religieux. Représentant une grande valeur artistique, au début de la guerre, le collège les avait remis à la Banque de Hongrie, a poursuivi l'interlocuteur de l'agence. Vers la fin du conflit les livres avaient été transférés en territoire soviétique.
C'est en septembre 2003 que la question de la restitution de ces ouvrages avait été soulevée.
Selon la législation russe, les objets d'art transférés sur le territoire de l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale et étant propriété russe peuvent être rendus à leur pays d'origine dans quatre cas: si ces objets appartiennent à des victimes de l'holocauste, à des institutions religieuses, à des victimes du nazisme ou s'ils sont la propriété d'Etats qui n'avaient pas été des ennemis de l'URSS.