"Les ressources accumulées permettent de gérer tranquillement la situation au cours des deux ou trois prochaines années. Vers 2008-2010, les risques se multiplieront", a-t-il déclaré mardi aux journalistes.
Selon Egor Gaïdar, "en 2001, l'économie aurait réagi calmement à la baisse du prix (du pétrole) jusqu'au niveau de la moyenne pluriannuelle". "Au cours des dernières 150 années, le prix moyen du pétrole était d'environ 20 dollars le baril", a rappelé le directeur de l'Institut.
"Le système d'engagements budgétaires en Russie est bâti de telle façon que la baisse des prix du pétrole jusqu'à un niveau légèrement supérieur à la moyenne pluriannuelle, même jusqu'à 25 dollars le baril, entraîne de lourdes conséquences pour le budget, la balance des paiements et pour le maintien de la stabilité de la monnaie nationale", a-t-il fait remarquer.
Les prix actuels du pétrole s'approchent du niveau de 1985. La chute des prix de 6,1 fois "avait déclenché le mécanisme d'écroulement de l'Union soviétique", a-t-il expliqué en ajoutant qu'il faut avoir un "plan de recours aux forces armées au sens économique".
Egor Gaïdar juge utile de fixer le prix plafond pour la formation du fonds de stabilisation au niveau de 20 dollars. Ce qui sera, selon lui, difficilement réalisable du point de vue politique.
En ce qui concerne l'utilisation du fonds de stabilisation, "il existe toute une série de solutions raisonnables qui concernent les problèmes clés du développement de l'économie et ne causent aucun préjudice à la croissance économique", a-t-il dit.
Ainsi, Egor Gaïdar estime possible et judicieux de transformer le fonds de stabilisation en fonds des générations futures, "en liant la réforme des retraites qui ne marche pas bien aux recettes provenant du pétrole".
"Rien de catastrophique ne s'est produit en 2005 et rien n'augure une situation catastrophique en 2006", a résumé le directeur de l'Institut d'économie de la période transitoire.
