Le juge Timothy Workman a expliqué son refus par les articles 81 et 87 de l'Extradition Act de 2003 qui interdisent l'extradition si les poursuites sont de nature politique ou si l'intéressé pourrait être injustement condamné pour ses convictions politiques.
"Cette affaire ressemble fort à celles des demandes d'extradition précédentes déposées par la Russie", a rappelé le juge.
"La défense a présenté des preuves détaillées et variées, mais aussi des témoignages démontrant la motivation politique de cette affaire", a déclaré M. Workman.
Considérant l'arrestation et l'expulsion par la Russie d'un témoin de l'affaire, le juriste Bill Bowring, comme une tentative de faire obstacle au procès, le juge a levé l'accusation et a remis en liberté l'ex-numéro deux de Yukos.
Le parquet qui dispose d'un délai de 14 jours pour interjeter appel ne dit rien de ses intentions.
Le représentant de la défense, Edward Fitzgerald, a pour sa part regretté que les frais de justice soient une nouvelle fois à la charge du contribuable britannique.
Le Parquet général russe qui requiert l'extradition d'Alexandre Temerko, résidant à Londres depuis novembre 2004, accuse ce dernier de détournement en 2002 de 19,7% des actions de Yeniseyneftegaz, une petite compagnie pétrolière sibérienne.
Le juge Workman avait présidé les procès sur l'extradition de l'émissaire des séparatistes tchétchènes Akhmed Zakaïev (en 2003), des entrepreneurs Boris Berezovski et Iouli Doubov qui font l'objet d'un mandat d'arrêt international (en 2003) et de deux responsables de Yukos, Natalia Tchernycheva et Dmitri Marouïev (en mars dernier). Toutes les demandes d'extradition russes avaient été rejetées.