Il a fait cette déclaration lors d'une intervention vendredi à la 3e session plénière du Groupe eurasiatique pour la lutte contre les revenus criminels et le financement du terrorisme.
Viktor Zoubkov (il est aussi président du Groupe) a précisé que le Service réalise une vingtaine d'enquêtes financières internationales. La plus récente a été menée avec les Américains et qui a permis la condamnation d'un citoyen russe aux Etats-Unis à 51 mois de prison, alors que 17,2 millions de dollars doivent revenir en Russie.
"Il y a d'autres enquêtes en cours", a-t-il ajouté, affirmant qu'elles concernaient tant les particuliers que les personnes physiques.
La première année des activités du Groupe eurasiatique (celui-ci a été fondé en 2004) a été consacrée à des questions d'organisation et à la mise sur pied d'un système national de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a noté Viktor Zoubkov.
(Le chef de la Direction présidentielle de contrôle, Alexandre Beglov, a annoncé lors de cette réunion que, l'année en cours, le Service fédéral de suivi avait renvoyé devant des tribunaux des dossiers pour près de 20 milliards de dollars).
Viktor Zoubkov a soulevé le problème des saisies, plus fréquentes ces derniers temps, de documents et pratiquées par le Parquet fédéral dans certaines banques.
"Je vous dirais que ni le Parquet général ni toute autre organe judiciaire et de sécurité ne "descendront" pour rien", a-t-il indiqué, notant que ces vérifications pouvaient aussi concerner la clientèle bancaire.
Les banques, a poursuivi Viktor Zoubkov, doivent accorder une attention particulière à leurs clients, et "ce principe est infailliblement respecté par les banques occidentales". Ce principe - connaître son client - doit devenir "fondamental" pour les banques russes également, selon lui.
(Jeudi, les agences d'information ont annoncé que des perquisitions étaient menées dans les bureaux de la banque d'affaires Neftyanoy. A quelques jours de cela, la police avait perquisitionné les bureaux de MDM-Bank.
Selon les représentants des milieux financiers russes, ces perquisitions n'ont exercé aucun impact sur le marché interbancaire. A l'unisson, les experts parlent de l'absence d'une "crise de confiance" pareille à celle de l'été 2003).
En 2006, a encore noté Viktor Zoubkov, la Russie pourrait doubler le financement d'un centre international d'études sur le contrôle financier.
Et si, aujourd'hui, seule la Russie finance le fonctionnement du Centre, Moscou "compte bien que d'autres Etats donateurs y contribuent également", a ajouté le directeur du Service de suivi financier.
Ce Centre a été institué en vertu d'un arrêté du gouvernement de la Fédération de Russie. Avant la fin de l'année, Moscou projette de verser, en guise de premier apport au fonctionnement du Centre, la somme de 2 millions de dollars, a rappelé Viktor Zoubkov.
Selon lui, "la session plénière du Groupe eurasiatique vendredi la décision a été prise d'accorder à l'Ouzbékistan le statut de membre à part entière et à la Turquie celui d'observateur".
Le Groupe, a poursuivi Viktor Zoubkov, est ouvert à de nouveaux membres.
Dès aujourd'hui, le Groupe eurasiatique comprend la Biélorussie, le Kazakhstan, la Chine, la Kirghizie, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. La Grande-Bretagne, la Géorgie, l'Italie, les Etats-Unis, l'Ukraine et la France, de même que l'Allemagne, la Moldavie et le Japon y sont représentés au niveau d'observateurs. Le statut d'observateur est aussi accordé au GAFI, à l'Office de l'ONU contre la drogue et le crime, à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international, à l'Exécutif de la CEI, à l'Organisation de coopération de Shanghai, à la Communauté économique eurasiatique et à Interpol.
Le Groupe eurasiatique a été institué à l'initiative de la Russie au cours de la session plénière du GAFI en octobre 2003. La conférence constitutive du Groupe s'est réunie le 6 octobre 2004 à Moscou. Quant à l'importance de la population et à la superficie des Etats membres, l'organisation dépasse tous les groupes régionaux de type du GAFI (Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux).
