"L'élaboration d'un programme d'extension des réseaux gaziers est un exemple réussi de coopération fructueuse entre l'Etat et le monde des affaires dans le règlement des problèmes quotidiens" se posant à des millions de Russes, a indiqué le responsable gouvernemental prenant la parole à une réunion à Novy-Ourengoï (Sibérie occidentale) vendredi.
Relevant la portée de ce programme triennal d'extension de la distribution gazière dans des régions russes pour l'ensemble du pays, Dmitri Medvedev a souligné que celui-ci devait concéder une nouvelle impulsion dans leur développement économique et social.
Ce programme est également très important pour la réalisation de l'un des projets nationaux, "Agriculture efficace".
Présentant, lors de son intervention le 5 septembre dernier, quatre "projets nationaux", le président russe a appuyé l'initiative de Gazprom de formuler un programme d'extension de réseaux gaziers.
"Au moins 35 milliards de roubles (près de 1 milliard d'euros, ndlr) au cours des trois prochaines années doivent être investis dans ce programme. Ce sont les campagnes qui ont surtout besoin de ce programme. J'estime que l'amélioration des conditions de vie dans les campagnes et le développement de l'agro-alimentaire sont, sans aucun doute, prioritaires", avait lors déclaré Vladimir Poutine.
En vertu de ce programme, plus de 12 000 km de nouveaux réseaux de distribution doivent être construits sur une période de trois ans. Onze millions de personnes seront concernées par ce programme et, d'ici à 2008, 60% du territoire russe pourra avoir accès au gaz (53% actuellement).
Pour couvrir les besoins des nouveaux consommateurs, il faudra acheminer près de 9 milliards de mètres cubes de gaz.
De son côté, le président de Gazprom Alexeï Miller a annoncé que la liste des installations où le gaz devra être acheminé en priorité sera dressée prochainement. Mais la liste définitive sera établie après l'approbation du programme d'investissement de Gazprom, soit avant la fin de l'année en cours.
S'agissant des critères pour la répartition des investissements dans le cadre du programme d'extension de la distribution de gaz, Alexeï Miller a cité avant tout "l'efficacité économique, la portée sociale et l'utilisation des capacités existantes".
Relevant que des "déséquilibres" ont été constatés au niveau de l'installation du gaz dans les villes et les campagnes, le président de Gazprom a souligné que le programme triennal accorderait la priorité aux zones rurales.
Le numéro un du holding gazier a reconnu que les réseaux existants n'ont pas atteint leur pleine capacité dans le pays. "Le taux de chargement des embranchements est de 26% et celui des réseaux de distribution de gaz de 16%, ce qui signifie que nous avons de très considérables réserves en termes de capacités", a expliqué Alexeï Miller.
Cet hiver, l'approvisionnement en gaz de la population sera ininterrompu : 55 milliards de mètres cubes sont stockés dans les réservoirs souterrains de Gazprom.
Ces chiffres ont été cités au cours d'une réunion en duplex entre le Centre de dispatching de Gazprom et Yambourggazdobytcha (YGD) : Dmitri Medvedev a alors entendu le rapport du directeur général de YGD, Oleg Andreev, selon qui sa compagnie assure 43% de la production totale de Gazprom.
"Il s'agit d'une production quotidienne de 700 millions de mètres cubes de gaz et annuelle de 238 milliards de mètres cubes ", a annoncé Oleg Andreev.
Actuellement, près de 200 gisements sur le territoire de l'Arrondissement autonome des Nenets du Yamal contiennent près de 75% des réserves prospectées en Russie.
L'Arrondissement dispose dans son sous-sol du quart des réserves mondiales prouvées de gaz, assurant 23,7% de la production mondiale et plus de 92% de la production nationale de gaz.
Le Yamal (une presqu'île dans le Nord de la Sibérie occidentale), avec sa population légèrement supérieure à 500 000 habitants et une superficie de 750 000 km2 (4,5% du territoire russe) assure de nos jours plus de 56% de la production de ressources énergétiques brutes du pays. Premier producteur de gaz en Russie - 500 milliards de mètres cubes par an - l'Arrondissement a tout ce qu'il faut pour rester un grand centre de production gazière nationale et mondiale au XXIe siècle également.
