Les militaires abkhazes relèveront les forces de paix russes après leur retrait de la zone du conflit - interview

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MOSCOU, 15 décembre - Andrei Malychkine, RIA Novosti. Les militaires abkhazes relèveront la force russe de maintien de la paix si celle-ci se retire de la zone du conflit abkhazo-géorgien, a déclaré jeudi, dans une interview à RIA Novosti, le président de la République non reconnue d'Abkhazie Serguei Bagapch.

"L'Abkhazie est hostile au remplacement éventuel de la force russe de maintien de la paix par un contingent mixte. Si les militaires russes sont retirés de la zone du conflit, comme l'exige la Géorgie, nous les relèverons et nous renforceront la ligne de démarcation pour qu'elle devienne la véritable frontière d'un Etat réellement indépendant", a-t-il dit.

Le président de la république non reconnue a souligné que "la Géorgie avait juridiquement le droit d'insister sur le retrait des forces de paix russes de la zone du conflit abkhazo-géorgien". "Conformément aux ententes intervenues, l'une des parties peut exiger ce retrait. Si l'introduction d'un contingent nécessite l'accord des deux parties, le retrait requiert celui d'une seule partie", a-t-il expliqué.

"Les hommes politiques géorgiens se prononcent chaque année pour le remplacement des forces de paix par un contingent mixte. Mais nous n'acceptons pas cette idée et nous ne voulons rien changer, car dans les moments difficiles, seule la Russie est venue sur la ligne de désengagement. Au cours des 10-11 années écoulées, les forces de paix russes ont perdu une centaine d'hommes. Nous savons parfaitement ce que dissimule ce remplacement, c'est pourquoi nous refusons cette solution", a-t-il déclaré.

Serguei Bagapch a souligné que l'Abkhazie insiste sur le maintien des forces de paix jusqu'au règlement total du conflit, mais la Géorgie a toujours opposé son refus, en spéculant constamment sur le thème des forces de paix.

Quant à l'émission de la chaîne de télévision russe NTV sur les forces de paix russes, Serguei Bagapch a dit: "Nous vivons dans un monde où chacun a le droit de dire ce qu'il pense". "Si l'on renonce à la mission de paix sur les propos d'un seul homme, nous n'irons pas loin. Si nous faisions attention aux déclarations de certains hommes politiques géorgiens, il y a longtemps que la guerre aurait éclaté. Il faut rester calme", a-t-il résumé.

Le 13 décembre la chaîne de télévision russe NTV a diffusé un reportage de Samara (Volga) sur les militaires qui seront envoyés dans la zone du conflit abkhazo-géorgien pour relever les unités russes déployées en 2005 dans cette région. Un des militaires, Dmitri Ionov, a déclaré dans une interview au correspondant de la chaîne de télévision que les militaires des forces de paix avaient été informés avant leur départ que "l'Abkhazie a toujours été un Etat indépendant et qu'elle n'a fait partie de la Géorgie que pendant 40 ans". "L'Abkhazie lutte actuellement pour son indépendance, et les revendications territoriales de la Géorgie sont inconsistantes", a-t-il dit.

Le contenu de l'émission télévisée a suscité une réaction négative au parlement géorgien.

En raison de cette émission de NTV, l'ambassadeur russe Vladimir Tchkhikvichvili a été convoqué le 14 décembre au ministère des Affaires étrangères de Géorgie.

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