La stratégie énergétique de la Russie doit être revue

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MOSCOU, 8 décembre - RIA Novosti. Le vice-premier ministre Alexandre Joukov a proposé à la réunion du gouvernement sur la réforme du secteur de l'énergie de revoir radicalement la stratégie énergétique du pays.

"Il est clair qu'elle (la stratégie) doit être radicalement revue, car la stratégie actuelle est incapable de satisfaire les besoins en énergie électrique", a dit le vice-premier ministre.

Il est nécessaire d'examiner d'urgence la question du financement supplémentaire indispensable à la construction de nouvelles centrales électriques et à la suppression des subventions croisées dans le secteur électroénergétique.

Le développement des capacités du secteur électroénergétique pourrait constituer un nouveau projet national, "un projets clé", a estimé le premier ministre russe Mikhail Fradkov en réagissant à la déclaration d'Anatoli Tchoubaïs, chef de RAO EES Rossii (Electricité de Russie), sur l'insuffisance des capacités énergétiques, en premier lieu, dans les régions qui se développent dynamiquement.

Selon Anatoli Tchoubaïs, la consommation d'énergie électrique dans ces régions s'accroît 3 à 6 fois plus vite que prévu et les capacités ne suffisent pas.

A la question du premier ministre qui demandait si le développement des capacités énergétiques pouvait constituer un projet national, Anatoli Tchoubaïs a répondu par l'affirmative tout en mentionnant une différence substantielle: "Un projet national est bon s'il est réalisé jusqu'au bout. Mais, dans notre secteur, la logique est quelque peu différente car la non-exécution d'un projet signifie qu'il n'y aura pas d'électricité du tout".

"C'est donc un projet "supernational" nécessitant des efforts immenses, des actions coordonnées et des dépenses, y compris budgétaires", a résumé Mikhail Fradkov.

La réforme de RAO ESS Rossii s'achèvera à la fin de 2008, a fait savoir Viktor Khristenko, ministre russe de l'Industrie et de l'Energie.

Viktor Khristenko a cité, dans son rapport sur cette réforme présenté à la réunion du gouvernement, les objectifs principaux de la réforme: réunir les principaux actifs du Réseau fédéral et des centrales hydro-électriques au sein des compagnies hydrauliques vendant en gros et diviser RAO EES Rossii en trois à cinq compagnies de production. Parmi les objectifs principaux, il a également cité la transmission des fonctions de RAO EES à l'Etat et aux compagnies d'infrastructure.

En 2006, grâce aux émissions supplémentaires d'actions des compagnies de production, on peut drainer jusqu'à 5 milliards de dollars d'investissements, a souligné le ministre de l'Industrie et de l'Energie.

Le ministre du Développement économique et du Commerce Guerman Gref a proposé de créer un organisme spécial chargé de réglementer le marché de l'énergie électrique après la réorganisation de RAO EES.

"Aujourd'hui, si l'ampoule s'éteint, on dit que c'est la faute d'Anatoli Tchoubaïs. Qui sera coupable, si RAO EES n'existe plus? s'est demandé Guerman Gref.

"Peut-être, faut-il proposer de ne pas supprimer RAO EES?" a dit le premier ministre Mikhail Fradkov en réponse à la proposition de Guerman Gref.

"Cela ne réglera pas le problème de la réglementation du marché de l'énergie électrique", a objecté le ministre du Développement économique.

Les buts et les tâches de la réforme du monopole russe dans le secteur électrique (RAO EES) ont été définis dans un arrêté gouvernemental de 2001. La réforme poursuit les objectifs principaux suivants: assurer le développement stable de l'économie et de la sphère sociale, accroître l'efficacité de la production et de la consommation d'énergie électrique, garantir l'approvisionnement régulier des consommateurs.

La réforme est appelée à surmonter les tendances négatives qui se sont manifestées dans le secteur: le volume des investissements s'est considérablement réduit, les fonds manquaient pour l'entretien et la modernisation des équipements. Même dans les meilleurs systèmes énergétiques de la partie européenne de la Russie, l'usure des fonds fixes de production a dépassé 50%. Le retard technologique dans les secteurs énergivores de l'industrie et des services communaux, la sous-estimation du coût des ressources énergétiques, l'absence de stimulants pour les économies d'énergie ont mené à ce que le taux de consommation d'énergie dans l'économie russe (par rapport au PIB) a dépassé de 2 à 3 fois l'indice des pays développés.

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