Eurodéputés favorables à une enquête au sujet des prisons de la CIA en Europe

S'abonner
BRUXELLES, 2 décembre - Alexandre Chichlo, RIA Novosti. La majorité des membres de la Commission des libertés civiles au Parlement européen se sont prononcés pour une enquête officielle de l'Union européenne (UE) sur les publications faisant état des prisons secrètes de la CIA en Europe.

Il y a eu récemment dans la presse en Occident toute une série de publications dont les auteurs affirment que les pays-membres et candidats à l'adhésion à l'UE auraient hébergé sur leur territoire des prisons secrètes de la CIA américaine pour y détenir des terroristes présumés.

Comme RIA Novosti en a été informée vendredi auprès du service de presse du Parlement européen, c'est le 12 décembre prochain, au cours d'une réunion extraordinaire à Strasbourg que les eurodéputés se proposent de soulever la question sur l'ouverture d'une telle enquête.

Sont invités à cette future réunion le vice-président de la Commission européenne Franco Frattini, chargé de la justice, de la liberté et de la sécurité, et un représentant du Conseil de l'Europe.

Auparavant, Franco Frattini a déclaré considérer comme un devoir "politique, institutionnel et moral" de faire toute la lumière sur ce point.

"J'en ai parlé directement avec les ministres de l'Intérieur des pays-membres de l'Union européenne qui ont tous démenti ces affirmations, et, faute de preuves, je leur accorde évidemment crédit", a notamment déclaré le Commissaire européen, chargé de la justice, de la liberté et de la sécurité, en intervenant mercredi dernier dans le cadre d'une conférence de presse à Bruxelles.

Cela dit, Franco Frattini a fait savoir que la Grande-Bretagne assurant à présent la présidence tournante à l'UE avait demandé à l'administration du Président des Etats-Unis, George W. Bush, de donner son évaluation sur les publications évoquées dans les médias occidentaux.

"Il est absolument évident que si l'on détient les preuves que les pays-membres de l'UE ou candidats à l'adhésion à l'Union européenne autorisent et ont autorisé l'installation sur leur territoire de camps ou de prisons non-conformes aux normes européennes du traitement des détenus, nous seront bien obligés de constater une grave violation de nos ententes", a indiqué le vice-président de la Commission européenne.

Et d'ajouter que, si de telles preuves sont produites, la Commission européenne va préparer des propositions pour que le Conseil de l'UE puisse adopter une décision adéquate au sujet d'éventuelles sanctions.

"Pour le moment, il n'y a pas de preuves, mais rien que des déclarations", a fait remarquer Franco Frattini.

Avant cela, le Commissaire européen a menacé de sanctions les pays de l'Union européenne (UE) qui auraient hébergé sur leur territoire des prisons secrètes de la CIA américaine pour y détenir des terroristes présumés.

Si cette information se confirme, "je serai bien obligé de proposer de lourdes sanctions, voire le retrait provisoire du droit de vote au Conseil de l'Europe", a déclaré en substance le 28 novembre dernier à Berlin Franco Frattini.

A signaler que jusqu'ici la Commission européenne a refusé d'enquêter sur les informations parues dans les médias occidentaux et prétendant que des prisons secrètes de la CIA pourraient notamment se trouver en Bulgarie, Roumanie et Pologne.

Selon la Commission européenne, les publications dans la presse ne sont pas un témoignage concret suffisant pour lancer une enquête officielle.

Quoi qu'il en soit, le Conseil de l'Europe a créé, pour sa part, un groupe d'experts spécial en charge de vérifier l'authenticité desdites publications dans la presse en Occident.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала