"La mise au point de ce genre de document qui définit les fonctions des Forces Armées et les tâches en matière d'organisation de l'Armée est, somme toute, un droit légitime de tout Etat. Quoi qu'il en soit, certaines thèses de la "Stratégie militaire nationale" de la Géorgie pour la période d'ici l'an 2010 provoquent pour le moins une perplexité", a précisé le porte-parole de la diplomatie russe.
"Il y est notamment déclaré que, d'ici le total retrait des bases militaires russes et des soldats de la paix russes, cette question demande une attention soutenu, car, prétendent les auteurs de ce document, "il se trouverait toujours en Fédération de Russie des forces prêtes à épauler les régimes séparatistes", lit-on en substance dans la déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MID) de la Fédération de Russie publiée mercredi sur le site du ministère.
"Le caractère parfaitement absurde de telles allégations est tout à fait évident. Depuis toutes les années de leur déploiement sur le territoire de la Géorgie, les bases militaires russes y ont plutôt été un facteur de stabilité dans le contexte d'interminables "règlement des comptes" politiques intérieures et souvent même avec l'usage de contingents armés. Pas une seule fois, en Géorgie, les militaires russes ne se sont ingérés dans les affaires intérieures du pays, tout en observant le plus stricte neutralité dans le pays d'accueil. La dernier exemple éclatant en sont notamment les événements de mai 2004 en Adjarie", a rappelé Mikhaïl Kamynine.
Et d'ajouter: "Ce rôle positif que les bases militaires russes ont joué et jouent toujours en matière d'appui économique et social des populations des régions où ces bases sont déployées sont incontestable".
"C'est sans doute seulement après le départ des militaires russes que ce rôle sera apprécié à sa juste valeur en Géorgie", a estimé le diplomate.
Sur la base d'une entente enregistrée cette année entre Moscou et Tbilissi, les bases militaires russes seront complètement retirées de la Géorgie en 2008, a tenu à rappeler le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.
"Il est pour le moins incorrect de jeter des "pierres" sur les militaires russes qui se retirent", a-t-il indiqué.
Evoquant les accusations de Tbilissi à l'endroit des soldats de la paix russe en Abkhazie et en Ossétie du Sud, Mikhaïl Kamynine a estimé qu'"elles étaient encore plus absurdes".
"Depuis plus d'une décennie, nos soldats de la paix sont en train de remplir leur mandat en dignité et souvent même au prix de leur propre vie, en faisant tout pour maintenir le cessez-le-feu et pour empêcher la reprise des hostilités dans les zones des conflits. Il est très significatif que, dès le moment même de leur entrée en Abkhazie et en Ossétie du Sud, en dépit de la tension qui y persiste, les parties au conflit n'ont pas renouvelé des hostilités d'envergure", a relevé le porte-parole de la diplomatie russe.
"Tout porte à croire que la menace russe d'ailleurs parfaitement imaginaire est nécessaire pour les actuels politiciens géorgiens pour justifier tout simplement leurs propres échecs politiques et économiques, ainsi que pour argumenter les dépenses sans cesse croissantes aux armements et matériels militaires", a supposé Mikhaïl Kamynine.
Qui plus est, a signalé le diplomate, la "Stratégie militaire nationale" de la Géorgie entend même un éventuel usage de l'Armée géorgienne dans des hostilités déjà dans l'immédiat.
"Il est à savoir où notamment. Tout cela pris ensemble nous pousse à réfléchir à la sincérité des déclarations officielles de Tbilissi sur son intention de régler par des moyens pacifiques les problèmes de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud", a indiqué en conclusion le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.
Le "Stratégie militaire nationale" de la Géorgie, mise au point par les spécialistes du ministère de la Défense et l'Etat-major général du pays, a été présentée le 25 novembre dernier dans la ville de Goudaouta. Sa mise au point a été prévue par le Programme de partenariat individuel de la Géorgie avec l'Alliance de l'Atlantique Nord il y a plus d'une année.
