Poutine préoccupé par les hécatombes sur les routes russes : 35.000 morts par an (SYNTHESE)

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MOSCOU, 15 novembre - RIA Novosti. Le président Poutine s'est dit préoccupé par le nombre de victimes d'accidents de la circulation et le préjudice que ces derniers causent à l'économie nationale.

"Plus de 200.000 accidents d'automobiles dans lesquels presque 35.000 personnes ont été tuées et 250.000 autres blessées ont été enregistrés cette dernière année en Russie", a annoncé le président prenant la parole devant le Conseil d'Etat qui s'est réuni mardi pour débattre de la sécurité routière dans le pays.

"Ces quatre dernières années, le préjudice matériel causé par les accidents se monte à plus de 2% du PIB", a indiqué le président notant qu'il s'agit là de "chiffres colossaux".

Un grand nombre de victimes sont des mineurs et des personnes de moins de 40 ans. "Ceux qui constituent la couche la plus active et apte au travail meurent ou sont gravement touchés, voire handicapés. Ce sont-là des pertes irréparables pour l'avenir du pays", a dit Vladimir Poutine.

"En fait, le potentiel de la société russe et sa réserve démographique sont sapés", a poursuivi le président.

Selon lui, l'accroissement du nombre d'accidents ne s'explique qu'en partie par l'accroissement du nombre de voitures.

"De 1997 à 2004, le nombre de moyens de transport dans le pays a progressé de 9,2% par an, alors que les accidents ont progressé durant cette période de plus de 30%", a indiqué le chef de l'Etat.

L'analyse montre que "les infractions préméditées au code de la route" sont la principale cause des accidents, a dit M.Poutine.

"Nous avons donc affaire à un comportement routier peu évolué, à un manque total de responsabilité et au nihilisme juridique", a souligné le président.

"Mais il est évident qu'on ne saurait remédier à la situation en durcissant les sanctions et en augmentant les amendes", a poursuivi le chef de l'Etat. "La société doit régir fermement à toute manifestation de grossièreté et d'excès de vitesse, de conduite en état d'ivresse et d'autant plus sous l'effet de drogues", a-t-il déclaré.

"Dans l'ensemble, l'amélioration de la sécurité routière doit devenir un axe autonome de la politique de l'Etat. Des mécanismes de gestion (...) adéquats doivent être mis sur pied dans ce domaine", a estimé le président.

Vladimir Poutine estime qu'il faut commencer par améliorer la qualité de la formation des futurs conducteurs. "Aujourd'hui, la délivrance des permis de conduire représente au fait tout un commerce", a-t-il dit.

Le président a proposé d'examiner la possibilité de créer en Russie un système moderne d'aviation sanitaire pour assurer une hospitalisation rapide des accidentés de la route.

"Autre bloc de problèmes : les exigences envers les systèmes de sécurité active et passive dans les voitures, aussi bien importées que de fabrication nationale, doivent être durcies", a dit le chef de l'Etat russe.

"La politique technique doit être réfléchie afin de ne pas déstabiliser le marché", a noté M.Poutine.

"Selon des experts, la charge sur le réseau routier sera dix fois plus importante en 2020 qu'elle l'est aujourd'hui", a dit le président.

Selon lui, des investissements importants sont nécessaires dans la construction et la modernisation des autoroutes.

En Russie, les accidents d'automobile sont à l'origine de 30% des décès causés par tous les accidents : le groupe de travail du Conseil d'Etat a cité ces données de l'Organisation mondiale de la santé.

"En Russie, les pertes liées aux accidents de la circulation sont plus importantes que le préjudice causé par les catastrophes ferroviaires, les incendies et autres accidents", lit-on dans le rapport du groupe de travail.

Les principaux types d'accidents de la circulation routière en Russie sont le renversement de piéton (45%) et la collision (près de 30%).

"La dynamique des accidents témoigne de l'accroissement rapide de leur nombre. Ces trois dernières années, leur nombre a progressé de 8% par an. Au total, les accidents d'automobile ont fait ces dix dernières années plus de 300.000 morts dans le pays", souligne le groupe de travail du Conseil d'Etat dans son rapport.

De l'avis des auteurs du document, "l'ampleur que prennent les accidents de la circulation menace la sécurité nationale".

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