Le développement des relations Japon-Russie entravé par l'absence de traité de paix (diplomate)

S'abonner
MOSCOU, 10 novembre - RIA Novosti. Les relations entre le Japon et la Russie se développent selon le plan dressé en 2003 au cours de la visite à Moscou du Premier ministre du Japon, Junichiro Koizumi, a déclaré jeudi au cours d'une conférence de presse dans la capitale russe l'ambassadeur japonais à Moscou, Issei Nomura.

Parmi les volets essentiels de la coopération bilatérale, M. Nomura a retenu l'approfondissement du dialogue politique "mené non seulement au cours des Sommets russo-japonais, mais aussi à d'autres niveaux, y compris sous forme d'échange de délégations parlementaires".

La coopération bilatérale se développe aussi dynamiquement dans l'arène internationale, que ce soit dans le cadre de l'ONU ou de l'Association de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), sur la situation en Corée du Nord, en Iran, en Irak et en Afghanistan, dans la lutte contre le terrorisme international, sur les questions de la non-prolifération des armes de destruction massive (ADM) ou les problèmes écologiques, a indiqué le diplomate japonais.

M. Nomura a espéré la prochaine solution du problème nucléaire nord-coréen. "La Russie figure parmi les pays engagés dans la solution du problème de la Corée du Nord. Les positions russe et japonaise sur ce dossier coïncident pour beaucoup. Ce problème devrait être résolu au cours des négociations à six (qui associent la Corée du Nord, la Corée du Sud, la Chine, le Japon, les Etats-Unis et la Russie - NDLR)", a poursuivi l'ambassadeur japonais.

La coopération entre le Japon et la Russie s'élargit également dans les domaines de la défense et du maintien de l'ordre, ainsi que dans la sphère de l'économie, a noté le diplomate.

Issei Nomura a particulièrement insisté sur l'intérêt de son pays pour la coopération énergétique avec la Russie (des compagnies nipponnes participent, au sein d'un consortium international à la mise en valeur des gisements de pétrole et de gaz sur le plateau continental de l'île russe de Sakhaline en mer d'Okhotsk).

L'ambassadeur japonais n'a pas non plus manqué d'aborder le problème territorial "douloureux" dans les relations entre la Russie et le Japon. Il s'agit, en l'occurrence, des fameux "territoires du Nord" que Tokyo a perdus à l'issue de la Seconde Guerre mondiale et qui ont été rattachés à l'ancienne Union Soviétique. "Il ne s'agit que de quatre îles de l'archipel des Kouriles (Iturup, Kunashir, Habomai et Shikotan) et non pas de l'ensemble des "territoires du Nord", sur quoi insistent certains politiciens japonais", a tenu à préciser Issei Nomura.

Le fait que ce problème n'est toujours pas réglé constitue l'unique obstacle à la conclusion d'un Traité de paix, estiment les officiels japonais. (La Déclaration soviéto-nipponne de 1956 n'a fait que mettre un terme à l'état de guerre entre les deux Etats et a établi entre eux des relations diplomatiques. En vertu de ce document, l'Union Soviétique s'engageait à rétrocéder au Japon deux îles des Kouriles du Sud, et plus précisément Habomai et Shikotan. Néanmoins, dans le contexte de la "guerre froide", cette question "est restée en suspens", et l'URSS s'est mise à nier l'existence même du problème territorial, qui n'a été reconnu de nouveau qu'en 1991.)

Tokyo espère que la visite, fin novembre, au Japon du Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, donnera lieu à une discussion sérieuse sur le traité de paix, a indiqué l'ambassadeur japonais.

Par ailleurs, les deux pays ont des divergences notables concernant leur litige territorial, a reconnu le diplomate, ce qui s'est particulièrement manifesté au cours de la récente visite au Japon du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Issei Nomura s'est aussi prononcé pour le transfert le plus rapidement possible au Japon des dossiers des prisonniers de guerre internés en Sibérie.

Il y a dans les archives russes des documents concernant quelque 500 000 Japonais qui ont été détenus dans des camps soviétiques comme prisonniers de guerre.

Dans les années 1980-1990, une partie de ces documents concernant environ 37 500 Japonais décédés (noms, prénoms, dates et lieux de naissance ou domicile, dates, lieux et causes du décès, ainsi que lieu d'inhumation) a été remise à la partie nippone en vertu de l'accord intergouvernemental de 1991.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала