L'UE et la Russie ont la même approche face au dossier nucléaire de l'Iran (SYNTHESE)

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MOSCOU, 9 novembre - RIA Novosti. La "troïka" ministérielle de l'UE intervient contre le renvoi du dossier nucléaire de l'Iran devant le Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré mercredi devant les journalistes à Moscou le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw.

M. Jack Straw a fait cette déclaration à l'issue des négociations de la "troïka" ministérielle de l'UE avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ladite "troïka" se compose notamment du ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni (actuel président de l'UE), Jack Straw; la ministre des Affaires étrangères de l'Autriche (futur président de l'UE), Mme Ursula Plassnik; la représentante de la Commission européenne chargée des relations extérieures et de la politique de voisinage Mme Benita Ferrero-Waldner, et le Secrétaire général du Conseil de l'Union européenne et Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), Javier Solana.

"Au nom de l'Union européenne et de la "troïka européenne" (c'est-à-dire de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et de la France, pays qui mènent des négociations avec l'Iran sur ses programmes nucléaires. Ne pas confondre avec la "troïka" ministérielle de l'UE! - NDLR), je tiens à déclarer: nous ne voulons pas que le dossier nucléaire iranien soit renvoyé devant le Conseil de sécurité de l'ONU", a indiqué le chef de la diplomatie britannique.

Cela dit, Jack Straw a noté l'absence de toute contradiction entre l'attitude de la "troïka européenne" et celle de la Russie envers le problème du dossier nucléaire iranien.

Somme toute, le ministre britannique des Affaires étrangères a caractérisé de "bonne" la coopération entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Dans le même temps, il a tenu à rappeler qu'en vertu de l'accord sur les garanties de l'AIEA, si un pays-signataire du Traité de non prolifération des armes nucléaires (l'Iran avait signé ce Traité encore au milieu des années 1970, sous le règne du shah) violait ses engagements, son dossier pouvait être renvoyé devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Le 24 septembre 2005, le Conseil des gouvernants de l'AIEA a adopté une résolution, préparée par la "troïka européenne" et prévoyant le renvoi du "dossier nucléaire" iranien devant le Conseil de sécurité de l'ONU et ce, en prévision d'éventuelles sanctions internationales contre Téhéran.

Ce document exige que l'Iran, d'ici la session de novembre du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, réintroduise le moratoire sur ses activités nucléaires et renonce à mettre au point le cycle complet du combustible nucléaire. Des 35 membres du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, 22 Etats ont voté pour cette résolution. Seul le Venezuela a voté "contre". Douze pays, dont la Fédération de Russie et la République populaire de Chine (RPC), se sont abstenus au cours du scrutin.

Les Etats-Unis insistent sur le renvoi le plus rapidement possible du "dossier nucléaire" iranien devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

Pour ce qui est de la Russie, elle a plus d'une fois déclaré ne pas juger utile le renvoi du "dossier nucléaire" iranien devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Moscou estime toujours que ledit problème doit se résoudre dans le cadre du champ juridique de l'AIEA et par des méthodes politiques.

Le chef de la diplomatie britannique a aussi abordé devant les journalistes le problème de l'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre du Liban, Rafic Hariri.

Les officiels de Damas ont assuré qu'ils allaient coopérer avec la Commission d'enquête internationale dirigée par le magistrat allemand, Detlev Mehlis, a rappelé Jack Straw.

Comme pour confirmer ces propos, l'Agence officielle syrienne SANA a publié l'information selon laquelle Mme Ghada Murad, procureur général de la Syrie et chef de la commission syrienne d'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, avait adressé une lettre destinée à Detlev Mehlis, en y "exprimant sa volonté de coopération totale" afin que la vérité éclate.

Au cours de la rencontre d'aujourd'hui, il a été, entre autres, question des approches à adopter face à la base juridique et contractuelle des relations Russie-UE car l'actuel Accord de partenariat et de coopération entre l'Union européenne et la Fédération de Russie expire en 2007, a indiqué, pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Et d'ajouter que les parties ont convenu de réserver une attention toute particulière à ce problème précis pendant la future présidence tournante de l'Autriche à l'Union européenne, soit au premier semestre de 2006.

"Nous nous sommes entendus sur la manière de réaliser les quatre "feuilles de route" (autrement dit, les quatre espaces communs dans les domaines de l'économie (1), de la liberté et de la justice (2), de la sécurité extérieure (3), de la science, de l'éducation et de la culture (4), ainsi que de mettre en application les ententes qui avaient été enregistrées à l'occasion de l'élargissement de l'Union européenne en avril 2004 (dès le 1-er mai 2004, ont adhéré à l'UE dix nouveaux Etats d'Europe Centrale et Orientale: la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, Malte et Chypre)", a fait savoir le chef de la diplomatie russe.

Cela dit, Sergueï Lavrov a indiqué que sur tous ces volets, des mécanismes de coopération très concrets étaient d'ores et déjà créés ou se préparaient pour assurer un travail permanent et régulier.

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