Pour combattre la grippe aviaire, la communauté internationale doit coordonner ses efforts (SYNTHESE)

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GENEVE, 7 novembre - Ekaterina Andrianova, RIA Novosti. La lutte efficace contre la grippe aviaire et la pandémie qu'elle pourrait provoquer exige une coordination des efforts de toute la communauté internationale, estiment les participants à une conférence internationale à Genève.

A ce jour, le virus H5N1 provoque une maladie chez l'oiseau et les experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) n'ont pas de preuves sur l'éventuelle transmission du virus d'homme à homme et qu'il peut menacer l'humanité de pandémie.

Les experts n'écartent pas moins l'hypothèse qu'une souche du virus puisse effectuer une mutation au point de rendre possible cette transmission et personne ne saurait à l'heure actuelle prédire quand cela aura lieu. La communauté internationale devrait donc être prête à faire face à cette menace.

Si nous ne sommes pas prêts la pandémie suivante apportera d'innombrables souffrances humaines. De façon directe suite à des pertes en vies humaines et, plus indirectement, suite à son impact sur la stabilité. Aucune des sociétés ne saura y échapper, a déclaré le docteur Jong-Wook Lee, directeur général de l'OMS, à l'ouverture de la conférence lundi.

La pandémie de la forme humaine de la grippe aviaire est inévitable, ce n'est qu'une question de temps car tôt ou tard le virus finira par muter pour pouvoir se transmettre d'homme à homme, a encore estimé le directeur général de l'OMS.

Nous ne savons pas quand cela aura lieu mais nous savons que cela aura lieu, a-t-il indiqué.

L'OMS a appelé tous les pays à préparer des plans nationaux de lutte contre la pandémie et à coordonner leurs efforts.

Selon les prévisions de la Banque mondiale, la pandémie de grippe aviaire pourrait provoquer une baisse de 2% au moins du PIB mondial (soit de près de 800 milliards de dollars par an). James Adams, économiste à la Banque mondiale, affirme que le tourisme et l'agriculture sont les deux secteurs qui en souffriront le plus.

A leur rencontre à Genève, plus de 400 experts cherchent à élaborer une stratégie internationale commune pour lutter contre le virus H5N1 chez les oiseaux. Le contrôle de la prolifération du virus parmi les oiseaux permettrait de réduire les risques de pandémie chez l'homme, disent-ils.

Louise Fresco, directrice adjointe de l'Organisation de l'ONU pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO), estime que le virus H5N1 concerne avant tout la volaille. Selon elle, nous pourrons comprendre la nature de cette maladie en limitant sa prolifération.

L'OMS, la FAO, le Bureau international épizootique, la Banque mondiale et la Commission européenne sont également représentés à cette rencontre de trois jours.

La délégation russe à Genève est conduite par le médecin hygiéniste chef de la Fédération de Russie, Guennadi Onichtchenko.

"On ne s'attend pas à des percées à l'issue de cette rencontre. Mais la confirmation de la gravité du problème que revêt la grippe aviaire est importante en soi-même", a-t-il estimé.

Selon l'OMS, le virus H5N1 a tué, d'abord en Asie puis en Europe, 150 millions d'oiseaux au moins. Depuis décembre 2003, 62 des 124 personnes contaminées ont été victimes de la forme humaine de la "grippe aviaire".

Pour la première fois, cette maladie a été détectée à Hong Kong en 1997 : sur les 18 personnes atteintes, 6 étaient mortes. Depuis, le virus H5S1 s'est répandu dans 15 pays d'Asie et d'Europe, causant près de 10 milliards de dollars de pertes économiques.

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