Ont assisté à la cérémonie d'inauguration le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Alexis II, le représentant plénipotentiaire du Kremlin dans les régions de la Volga, Sergueï Kirienko, le gouverneur de Nijni Novgorod, Valéri Chantsev, ainsi que des leaders religieux juifs et musulmans.
L'inauguration du monument a achevé le programme des festivités organisées à Nijni Novgorod où, en 1612, se forma la milice populaire qui libéra Moscou du joug polonais.
Le monument sculpté par Zourab Tsereteli est une copie exacte de celui installé au XIXe sur la place Rouge, à Moscou. Il a été installé devant l'église fraîchement restauré de Saint Jean-Baptiste. Sur le parvis de cette église, Kouzma Minine lança un appel au rassemblement des milices populaires.
"Je félicite tous les habitants de Nijni Novgorod à l'occasion de la Journée de l'unité nationale", a déclaré Vladimir Poutine dans son message lu devant le public.
"Il est symbolique que cette nouvelle fête, qui a des racines historiques profondes, est largement célébrée à Nijni Novgorod. C'est ici que Kouzma Minine appela ses compatriotes à l'unification pour défendre la Patrie, sa liberté, son intégrité et son indépendance", a souligné le chef de l'État.
Les milices populaires où se côtoyaient des représentants de différentes castes et ethnies ont libéré Moscou du joug polonais, "un événement historique qui a ouvert la voie à la renaissance et à la consolidation de l'État russe", a rappelé le président.
"L'histoire séculaire de la Russie démontre que c'est seulement par des efforts communs que nous pouvons relever les défis contemporains et accomplir les missions cruciales qui nous incombent. L'ouverture de ce monument est un hommage à nos traditions nationales, au courage de nos ancêtres", a-t-il résumé.
Comme il y a 400 ans, les Russes devraient faire preuve d'unité et se montrer "dignes de leurs ancêtres", a pour sa part souligné le gouverneur Valéri Chantsev, dans un discours prononcé à la cérémonie.
"Pour nous, c'est une fête particulière. Les Russes l'ont célébrée pendant deux cents ans, mais ensuite elle a été interdite pendant 70 ans. Aujourd'hui, nous réhabilitons la justice historique", a indiqué le représentant du Kremlin dans les régions de la Volga, Sergueï Kirienko.
Le chef de l'Église orthodoxe russe a félicité la population au nom de tous les leaders religieux du pays.
"L'événement dont nous nous souvenons aujourd'hui a marqué un tournant important dans l'histoire de l'État russe", a dit Alexis II, avant de rappeler que le soulèvement populaire "a réuni Russes, Tatars, Bachkirs, Mordves, Tchouvaches et d'autres ethnies de la Russie" et qu'une icône miraculeuse de Notre-Dame de Kazan accompagnait toujours les milices.
"Après la révolution (de 1917), cette fête est tombée dans l'oubli. Aujourd'hui, grâce à une décision adoptée par la Douma, la fête de l'unité nationale fait de nouveau partie de notre vie quotidienne", disait plus tôt le patriarche, à l'issue de la première liturgie célébrée dans l'église de Saint Jean-Baptiste.
"La terre de Nijni Novgorod est le berceau de la fête. Kouzma Minine, originaire de Nijni Novgorod, fut le premier à sacrifier sa fortune pour équiper les milices populaires", rappelait Alexis II.
"Il est difficile de se souvenir d'un autre événement de l'histoire de notre pays qui aurait tant consolidé la nation", ajoutait-il, avant de remercier les autorités qui encourageaient la reconstruction des églises et des monuments historiques.
Un spectacle historique costumé a eu lieu sur la place, devant le monument, dans le cadre des festivités, et une icône en provenance de Kazan a été offerte à l'église de Saint Jean-Baptiste.
