La BM est optimiste quant au développement économique de la Russie

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MOSCOU, 1er novembre - RIA Novosti. La Banque mondiale voit avec optimisme le développement économique de la Russie tout en prédisant plus de 12% d'inflation pour 2005, soit plus que les pronostics du gouvernement russe.

Ce chiffre est cité dans le onzième rapport sur l'économie russe établi par les experts de la Banque mondiale et présenté à une conférence de presse tenue mardi dans les bureaux de la BM à Moscou.

"L'inflation calculée à partir de l'indice des prix à la consommation des neuf premiers mois de 2005 a atteint 8,6%, soit le niveau programmé par le gouvernement pour l'ensemble de l'année", soulignent les auteurs du document (au milieu de l'année le gouvernement a revu ses prévisions à la hausse, en les portants à 10-11%).

La cause principale de l'inflation plus élevée en 2005 par rapport à 2004 (10,7%) est, d'après les experts de la BM, la hausse des loyers et des charges communales décidée au début de l'année.

Très contestée est, de l'avis des experts, l'intention du gouvernement russe d'abaisser la TVA à 13%, contre les 18% actuels, "parce que cette taxe est pour le gouvernement fédéral l'unique source importante de revenus peu sensible aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz".

En même temps, ainsi que l'a fait remarquer l'économiste en chef du bureau de la BM en Russie, John Litvak, un abaissement moins important de la TVA, par exemple à 15% ou à 16% est parfaitement possible. "Cette éventualité est à l'étude et une décision politique doit suivre", a-t-il dit.

En ce qui concerne la réduction de la pression fiscale générale par le biais de l'affectation des revenus excédentaires, c'est une voie prometteuse pour la Russie. De l'avis des experts de la BM, cela pourrait améliorer la compétitivité et compenser partiellement le renforcement du rouble.

Le montant du fonds de stabilisation peut atteindre 1 500 milliards de roubles (52 milliards de dollars) vers la fin de l'année à condition que les cours du pétrole reste au-dessus de 60 dollars le baril, estiment les experts de la Banque mondiale.

Ils soulignent que les cours extrêmement élevés du pétrole sur le marché mondial ont une nouvelle fois abouti, en 2005, à un dépassement des revenus réels du gouvernement fédéral sur les revenus attendus, d'où un excédent budgétaire d'environ 8,9% du PIB au cours des huit premiers mois de l'année, contre 1,1% initialement escompté. Et pourtant, malgré les revenus extraordinaires, les dépenses du gouvernement fédéral sont restées dans la fourchette de 16% à 18% du PIB pendant ces dernières années.

(Dans le projet de budget 2006 le volume nominal des dépenses du gouvernement fédéral a été augmenté de 30% à peu près par rapport à 2005 et ces fonds supplémentaires seront affectés en premier lieu à des fins d'investissement et pour la réalisation de programmes sociaux).

Les experts de la Banque mondiale estiment qu'une partie des recettes pétrolières doit être employée à alimenter le volet capitalisé des retraites. "Le fonds des retraites éprouve aujourd'hui un déficit de ressources et, compte tenu de la situation démographique actuelle, ce déficit ne cessera d'augmenter", selon John Litvak.

Après les difficiles années 2003 et 2004, les investisseurs nationaux et étrangers ont adopté envers le marché russe une attitude incontestablement plus favorable, estiment les experts internationaux. La note de crédit de la Russie a été relevée d'abord par Fitch, en août, et puis par Moody's, en octobre.

L'afflux de capitaux étrangers s'est accru de 30% environ, à 4,5 milliards de dollars, au cours de la première moitié de 2005. Dans le second semestre 2005 l'activité d'investissement, dont les investissements étrangers directs, ne cessera de s'amplifier, tout porte à le croire, et un boom des investissements peut commencer très prochainement en Russie, estiment les experts.

La fuite nette des capitaux de Russie a diminué de deux fois environ, jusqu'à 12 milliards de dollars, au cours des neuf premiers mois de 2005, contre 23,3 milliards de dollars pendant la période analogue de 2004.

(D'après des données préalables de la Banque de Russie, l'excédent de la balance commerciale de la Russie a atteint 93 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2005, contre 62 milliards durant la même période de 2004. D'autre part, malgré le remboursement de la dette extérieure à hauteur de 19 milliards de dollars, les réserves de changes brutes de la Banque de Russie se sont accrues de plus de 40 milliards de dollars depuis le début de l'année pour atteindre 159,5 milliards de dollars (20% du PIB) début octobre).

Bien que la fuite nette de capitaux (différence entre le compte des opérations courantes et l'accumulation des réserves) reste pratiquement au niveau de 2004, une partie substantielle de la totalité des capitaux expatriés, soit 17 milliards de dollars, représente l'amortissement anticipé de la dette extérieure, indique le rapport.

La Russie a tout à gagner à revoir sérieusement sa politique en matière de migration extérieure, concluent les auteurs du rapport de la BM.

"La migration extérieure est l'une des principales conditions du développement économique stable de la Russie. La population du pays ne cesse de vieillir et de diminuer et cette tendance persistera pendant les prochaines décennies", soulignent-ils.

D'après la WPDS (World Population Data Sheet), la Russie occupe l'avant-dernier rang dans le monde pour le taux de croissance démographique naturelle (-0,6%), après l'Ukraine (-0,8%), lit-on plus loin dans le rapport.

Pour compenser cette diminution de la population il faudra inviter 1 million d'immigrants par an en âge de travailler, selon les experts de la BM.

Le document souligne aussi la nécessité d'élaborer sans plus tarder une stratégie et une politique de développement régional.

D'après les données de la Banque mondiale, le nombres des régions affectées par la récession économique a augmenté sensiblement par rapport à l'année dernière. Il y en avait neuf en 2004 mais dans la première moitié de 2005, déjà 33 régions ont affiché une diminution de la croissance de l'industrie. L'année dernière, une croissance de moins de 3% a été constatée dans 19 régions, contre 37 dans le premier semestre 2005.

De l'avis des experts de la Banque mondiale, la Russie doit mettre en œuvre une politique d'égalisation du niveau de vie dans les régions et maintenir un niveau de vie minimal dans les régions en dépression.

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