"Le passage aux exportations de produits de raffinage, ce qui est sept fois plus efficace que celles de brut, pourrait constituer une manœuvre stratégique pour la Russie", a indiqué l'expert.
Selon lui, ce processus est complexe du point de vue technologique mais il l'est encore plus du point de vue politique.
"Le sens de ce revirement est on ne peut plus simple : nous reprenons aux Européens aujourd'hui et aux Américains demain l'argent qu'ils gagnent encore sur nos matières premières", a souligné Mikhaïl Deliaguine. "Et nous gagnerons nous-mêmes cet argent", a-t-il dit.
Il n'a pas exclu qu'à court terme la réalisation de ces projets pourrait engendrer "une certaine crise dans les rapports entre la Russie et l'Occident".
Ces dernières années, a encore rappelé l'expert, le parc automobile russe se développe à un rythme rapide, ce qui devrait rendre inévitables les importations massives d'essences à indice d'octane élevé à partir de 2010. La consommation intérieure d'essences automobiles devrait croître, passant de 27 millions de tonnes en 2005 à 38 millions de tonnes en 2015, alors que leur production, à défaut de nouvelles capacités de raffinage, risque de constituer 30 millions de tonnes seulement, selon l'expert.
