"Je ne crois pas qu'on puisse parler sérieusement de l'adoption de sanctions contre la Syrie", a déclaré jeudi M.Lavrov à l'arrivée en Jordanie.
Le projet de résolution sur la Syrie fera l'objet de discussions comme tout projet soumis au Conseil de Sécurité de l'ONU. "Nous proposons de considérer les résultats obtenus par la commission Mehlis comme préliminaires", a souligné M.Lavrov.
Selon le rapport de la commission Mehlis, les autorités syriennes n'ont pas collaboré avec la commission. Mais il est encore prématuré de parler de sanctions, "d'autant plus qu'elles prévoient notamment l'interdiction de voyager et le gel des avoirs financiers de personnes suspectes. Toutefois les noms des personnes concernées ne sont pas mentionnés. Ce n'est pas logique", a noté le ministre. La partie russe s'oppose à l'adoption de telles sanctions contre les suspects avant toute décision judiciaire. "S'il y a des preuves concrètes, nous sommes prêtes à les examiner. Mais il n'est pas professionnel de donner carte blanche pour agir contre n'importe qui."
La Russie considère qu'il faut punir les personnes coupables de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, mais elle est hostile à une politisation excessive de cette question. "Nous souhaitons que ceux qui ont organisé et accompli ce meurtre soient traduits en justice et punis. Mais il serait erroné de politiser cette question et de prendre des décisions qui pourraient servir de base à des exigences illimitées", a déclaré le ministre russe.
Le 21 octobre dernier, la commission d'enquête dirigée par le magistrat allemand Detlev Mehlis a soumis son rapport sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri au Conseil de Sécurité de l'ONU. Rafic Hariri et 20 autres personnes avaient été tués dans l'explosion d'une bombe à Beyrouth le 14 février 2005.