La confirmation de Mme Merkel au poste de chancelière n'aura pas d'impact radical sur la politique étrangère de Berlin

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MOSCOU, 10 octobre - Olga Protassenko, RIA Novosti. La confirmation de Mme Angela Merkel au poste de chancelière fédérale allemande n'entraînera pas de modifications radicales dans la politique étrangères de la RFA, estime Vladislav Belov, directeur du Centre d'études germaniques de l'Institut d'Europe de l'Académie des sciences de Russie.

Donnant son avis sur les résultats des négociations entre la CDU/CSU et le SPD, l'expert a noté que ce dernier parti a obtenu le meilleur résultat possible.

"En échange du poste de chancelière qui échoit à Mme Angela Merkel, le SPD obtient huit portefeuilles de ministre", a indiqué le chercheur.

Dont celui de ministre des Affaires étrangères, a-t-il ajouté.

"Cela permet au SPD de poursuivre ou, du moins, d'insister sur la réalisation de la politique étrangère actuelle, compte tenu, évidemment de l'avis de ses partenaires de la CDU/CSU", estime l'éminent germaniste.

Dans la situation actuelle, a noté le chercheur russe, la nouvelle chancelière fédérale aura du mal à appliquer une politique étrangère différente de celle qui a été réalisée par les social-démocrates.

"Dans ce gouvernement de coalition, la marge de manœuvre pour la chancelière sera assez réduite. Je ne pense donc pas que Mme Merkel entreprenne des démarches brusques et non concertées avec les social-démocrates, en mesure de modifier le système de coordonnées dans la politique étrangère allemande qui s'est créé ces sept dernières années", a indiqué l'expert.

Vladislav Belov a par ailleurs souligné que les nombreuses déclarations de politique étrangère de Mme Merkel sont "assez constructives".

"C'est, notamment, le fait que la Pologne doit jouer un rôle plus important dans la politique européenne, que les intérêts des petits membres de l'Union européenne devraient être pris en compte et qu'il faut développer l'axe transatlantique de la politique étrangère allemande", a-t-il précisé.

Le chercheur a aussi indiqué que "personne ne conteste à la Russie son rôle dans l'espace postsoviétique".

"Aucun pays ne peut remplacer la Russie en qualité de partenaire de l'UE et de l'Allemagne dans l'espace postsoviétique ", a fait observer l'expert de l'Institut d'Europe.

Pourtant, avec l'arrivée de Mme Merkel, le ton des négociations russo-allemandes pourraient devenir, selon lui, "plus austère, froid, critique".

"Mais cela ne se répercutera nullement sur nos rapports qui, du point de vue des fondements juridiques et institutionnels sont si bons et arrangent tellement les deux pays qu'il faut rappeler encore qu'ils ne sont pas utilisés à fond. On peut aussi affirmer que les deux pays ont intérêt à développer ce potentiel", a affirmé l'expert russe.

De l'avis du chercheur russe, la candidature de Mme Angela Merkel est la plus acceptable au poste de chancelière.

"C'est une bonne décision, une décision réfléchie. Je ne crois pas que, dans cette partie d'échecs, il y ait des vainqueurs et des perdants. Quant à Gerhard Schröder, c'est une défaite personnelle et non pas celle de son parti", a-t-il estimé.

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