La victoire de Nazarbaev est prévisible

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MOSCOU, 30 septembre - Youri Filippov, commentateur politique de RIA Novosti.

Le 4 décembre le Kazakhstan qui compte quinze millions d'habitants élira son président. Les experts moscovites affirment dès maintenant que ce sera la campagne la plus calme et la plus prévisible dans l'espace de la Communauté des Etats indépendants. Une dizaine de personnes s'étaient portées candidates fin septembre mais il n'y a qu'un favori incontestable dans la course à la présidence : le chef de l'Etat en exercice Noursoultan Nazarbaev.

Noursoultan Nazarbaev est un dirigeant très expérimenté. Il y a quinze ans, il prétendait aux fonctions de premier ministre et de vice-président de l'URSS. Beaucoup le considéraient comme numéro deux à l'époque de Gorbatchev. L'éclatement de l'Union Soviétique ne l'a pas empêché de faire une belle carrière politique. L'analyse des événements de ces dix dernières années montre que, sous sa direction, le Kazakhstan post-soviétique n'a commis aucune erreur politique ou économique grave, à la différence de nombre de ces voisins (dont la Russie) qui ont ainsi subi des pertes considérables.

En ce qui concerne les scénarios "oranges", "roses" ou autre de renversement révolutionnaire du pouvoir, au Kazakhstan ils sont absolument irréels. A côté de ses voisins du sud en pleine agitation, le Kazakhstan de Nazarbaev a l'air aujourd'hui d'un continent de stabilité. Cela étant, on ne peut pas dire que l'opposition n'existe pas dans ce pays. Outre le parti "Ak Jol" ("Voie radieuse"), elle regroupe le Parti communiste, le Choix démocratique du Kazakhstan et d'autres organisations politiques. Si l'opposition n'a pas eu de chance, dans un certain sens, ce n'est pas parce qu'elle a échoué aux législatives de septembre 2004 en s'adjugeant seulement 1 des 77 sièges au parlement. L'échec aux élections n'était que l'effet alors que la cause réside dans le fait que l'opposition n'a pas de milieu nutritif qui favoriserait la croissance de sa réputation, de son influence, de son expérience. Le Kazakhstan affiche un rythme de développement économique très élevé, plus de 10% par an. Les secteurs qui se développent le plus rapidement sont l'industrie chimique et les constructions mécaniques. La demande record de pétrole et de métaux non ferreux sur le marché mondial a aidé le Kazakhstan à dépasser en 2004, avant tous les autres Etats post-soviétiques, son PIB "soviétique" de 1990.

Quant à ses nouveaux espoirs économiques, le Kazakhstan les fonde sur le développement des échanges commerciaux dans le cadre de l'Espace économique unique (EEU) mis en place avec la Russie et la Biélorussie et une participation éventuelle de l'Ukraine. Misant sur l'EEU dont Noursoultan Nazarbaev a été l'initiateur, le Kazakhstan devient en fait le principal partenaire de la Russie dans l'espace post-soviétique. Partenaire exceptionnellement stable et fiable.

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