La Russie vue par la presse de la CEI et des Pays baltes

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Moscou - RIA Novosti

Estonie

Le sujet prédominant des médias est la critique par les dirigeants de certains pays européens du projet de construction du North European Gas Pipeline (NEGP, gazoduc nord-européen). Le président polonais Aleksander Kwasniewski a maintes fois accusé l'Allemagne de noyer la politique de l'UE à l'égard de la Russie en adhérant à ce projet ... Le futur gazoduc laisse les pays baltes à la merci de la Russie . En se servant des prix monopolistes du gaz, Moscou pourra manipuler la politique de ces Etats" (SL Öhtuleht, 09.09).

La déclaration de Vladimir Poutine sur son refus de se présenter à l'élection présidentielle de 2008 a entraîné plusieurs commentaires sceptiques. "Si, après 2008, le nom du président n'est pas Vladimir Poutine, cela ne signifiera pas que l'influence de Vladimir Poutine et de ses compagnons ne se fera plus sentir". (Postimees", 08.09).

Lettonie

L'accord sur la construction du gazoduc nord-européen a suscité une immense résonance dans la presse nationale. Les médias publient les déclarations d'hommes politiques lettons qui proposent de sortir de cette situation embarrassante aussi bien en imposant à l'UE un itinéraire avantageux pour eux qu'en créant leur propre système énergétique. "Ce projet menace l'environnement ... et la pollution éventuelle concernera directement nos Etats. I. Vajdere, membre du Parlement européen, a invité l'UE à soutenir le projet "Amber pipeline", dont la construction ne menacera pas l'environnement. L'itinéraire de l'"Amber pipeline" ira directement dans les pays de l'UE sans traverser la Biélorussie ". (Latvijas Avize, 10.09).

Les médias russophones accusent les hommes politiques lettons de ce qui s'est passé. "Le train est parti, il est trop tard pour brandir le poing et se plaindre d'avoir perdu des opportunités. Si le gazoduc ne traverse pas la Lettonie, la responsabilité en incombera au gouvernement et à la majorité des députés de la Diète (parlement)". (Tchas, 13.09).

La presse russophone invite les hommes politiques à se mettre à la table des pourparlers avec la Russie. "La Lettonie peut encore rejoindre le gazoduc. Mais, si le gouvernement veut effectivement participer au grandiose projet du quinquennat, il faut normaliser les rapports avec la Russie". (Neatkariga Rita Avize, 12.09).

Certaines publications examient la théorie de la "revanche oligarchique" dans l'optique de la lutte électorale pour le poste de président menée par les personnages issus du KGB qui se trouvent au Kremlin. "Le rapport sur le "complot des oligarques" témoigne que les représentants des structures de force dans l'administration présidentielle ont décidé d'élire eux-mêmes le successeur de Vladimir Poutine et qu'ils sont prêts à assumer un conflit avec les oligarques qui voudraient que le chef de l'Etat soit conforme aux intérêts de leur business" (Latvijaz Avize, 13.09).

Le programme social de Vladimir Poutine publié la semaine dernière est également considéré dans l'optique de la problématique de 2008. "Le Conseil présidentiel chargé de contrôler la mise en œuvre des projets prioritaires nationaux peut apparaître prochainement en Russie ... Cela signifie, en fait, l'apparition d'un gouvernement parallèle et il n'est pas exclu qu'un de ses membres devienne successeur de Vladimir Poutine en 2008". (Informatsionny portal de Daugavpils, 13.09).

Lituanie

Parmi les publications négatives au sujet de la Russie, on voit surtout la critique du projet du gazoduc nord-européen. Les médias ressassent la thèse, selon laquelle le gazoduc n'est pas seulement dangereux du point de vue géopolitique, mais qu'il est aussi désavantageux du point de vue économique. "Les experts du secteur énergétique affirment que le nouveau projet pourrait avoir une alternative moins onéreuse. Par exemple, on pourrait accroître les capacités du gazoduc "Iamal" qui fonctionne déjà ou construire une ramification supplémentaire à travers les pays baltes et la Pologne (Letuvos Rytas, 10.09).

Comme le souligne la presse lituanienne, le destin du gazoduc peut changer, car il y a en Allemagne des adversaires de la coopération inconditionnelle avec la Russie. "Si, Angela Merkel, leader des démocrates chrétiens, conservateurs, arrive au pouvoir en Allemagne après les élections, les rapports entre Berlin et Moscou se refroidiront". (Letuvos Rytas, 08.09).

Les exigences du parquet russe de livrer Igor Babenko, gouverneur de la filiale de la banque Menatep SPb, ont suscité une large résonance dans la presse. "Le Russe Igor Babenko s'est réfugié dans un Etat démocratique pour fuir le jugement partial du Kremlin. Mais il n'a trouvé qu'un parquet partial et un tribunal dont la décision fait honte à la Lituanie ... Un Etat démocratique, membre de l'UE et de l'OTAN, tel un vulgaire larbin, aide les derniers dictateurs d'Europe à sévir contre l'entourage de l'entrepreneur russe Mikhail Khodorkovski mis à genoux". (Letuvos Rytas, 12.09).

Ukraine

Juste à la veille du limogeage du gouvernement, les médias dissertaient sur l'état déplorable des relations russo-ukrainiennes. "Le nouveau pouvoir s'est évertué à refroidir les relations avec la Fédération de Russie, en manifestant son désir irrésistible d'intégration euro-atlantique... Les relations avec la Fédération de Russie sont à présent plus froides que jamais depuis toutes les années d'indépendance. La confrontation avec la Fédération de Russie a plongé le pays dans l'abîme des problèmes" (ForUm, Oukraïna, 07.09).

Certains médias électroniques supposent que Kiev "aurait tiré des conclusions" et envisagerait même de revoir sa conception des relations entre l'Ukraine et la Russie. "Le nouveau secrétaire d'Etat ukrainien, Oleg Rybatchouk, a inauguré son nouveau poste par une visite de deux jours à Moscou... La rapidité avec laquelle a été organisée cette visite de connaissance témoigne sans doute de l'intention de Kiev de modifier en toute urgence le format de ses relations avec Moscou" ("Korrespondent.net", 13.09).

La presse proteste contre la participation hypothétique de la Russie au règlement de la crise politique en Ukraine. "L'Ukraine ne doit en aucun cas offrir au Kremlin une nouvelle chance de s'immiscer dans sa politique. Et le Kremlin ne doit pas, lui non plus, céder à une à telle tentation. Les Ukrainiens doivent décider eux-mêmes qui sera leur leader, comme ils l'ont fait pendant la "révolution orange" (ProUA, 09.09).

L'accord entre la Russie et l'Allemagne sur la construction du Gazoduc nord-européen (GEN) n'est pas passé inaperçu dans la presse. "La construction d'un pipeline en contournant l'Ukraine n'est guère avantageuse pour la Russie. Faut-il investir encore six milliards de dollars si les mêmes volumes de gaz peuvent être transportés via l'Ukraine et d'autres pays d'Europe Centrale et Orientale? Pour ce qui est de l'Ukraine, elle est et restera à l'avenir un important Etat transitaire" ("Ukrainskaya Pravda",13.09).

Moldavie

Les médias pro-roumains considèrent la Russie comme la force essentielle entravant le règlement du conflit transnistrien. Ils accusent la Fédération de Russie d'épauler et de financer le régime de Tiraspol. "Le Président de la Transnistrie, Igor Smirnov, est une créature à la solde de la Fédération de Russie, tout d'ailleurs comme l'ensemble de son entourage... Officiers, officiers subalternes, armes et entraînement, derrière tout cela il y avait et il y aura toujours la Russie" ("Moldova Suverana", 07.09).

Selon les médias, la Fédération de Russie essaie d'exercer des pressions sur le Congrès des communautés russes de la République de Moldavie et de déstabiliser par l'intermédiaire de ses représentants la situation dans la société. "Après avoir perdu ses batailles électorales en Moldavie, Moscou s'applique à corriger cette situation par des voies indirectes, attise des passions, dresse les différents groupes ethniques les uns contre les autres, ainsi que les minorités ethniques contre la nation titulaire" ("Fluks", 13.09).

Arménie

Les médias prédisent que la Russie continuera à livrer du gaz aux consommateurs arméniens à de bas prix pour permettre au Kremlin de maintenir le régime d'Erevan sous son contrôle. "L'Arménie achète aujourd'hui le gaz 60 dollars... La Russie paie ainsi pour avoir dans notre pays un régime fidèle au Kremlin. Et du moment que les raisons de cet investissement sont strictement politiques, la corruption et le protectionnisme florissant grâce à ce "régime fidèle" engloutissent très rapidement l'effet qu'aurait pu produire la livraison de gaz bon marché dans le pays. Comme résultat, l'économie reste toujours non compétitive, alors que les autorités deviennent de plus en plus dévouées à leurs protecteurs" ("Aikakan Zhamanak", 08.09).

Dans le même temps, les médias affirment que la hausse des prix des hydrocarbures pour les pays "colorés" peut provoquer chez eux une crise politique intérieure. "Il suffit que Kremlin ferme le robinet du gaz à l'entrée des républiques post-soviétiques pour que ces pays se trouvent confrontés à une crise sérieuse qui frappera de plein fouet leurs leaders politiques. C'est sans doute une telle perspective qui dissuade les leaders "colorés" et autoritaires de sortir définitivement de la zone d'influence de la Russie" ("Azg", 08.09).

Géorgie

Les négociations du ministre géorgien de l'Energie avec les responsables de Gazprom à Moscou ont été au centre de l'attention des médias. "La partie géorgienne a une nouvelle fois rappelé aux partenaires russes sa volonté de développer la coopération stratégique avec Gazprom, mais le ton des représentants du géant énergétique russe ne s'est pas adouci" ("24 saati", 09.09).

La participation des républiques non reconnues à la conférence "Une CEI parallèle : l'Abkhazie, la Transnistrie, l'Ossétie du Sud et le Haut Karabakh en tant que réalités de l'espace postsoviétique" a suscité des réactions négatives dans la presse géorgienne. "Moscou cherche à faire accroire que c'est elle qui est le garant de la paix et du développement dans ces régions non reconnues, et non pas les Etats dont elles font partie (...). Moscou cherche aussi à prouver que, sans elle, une nouvelle guerre éclatera dans ces régions" ("Rezonansi", 12.09).

Azerbaïdjan

La presse continue de publier les articles insistant sur l'inévitabilité d'une révolution démocratique non seulement en Azerbaïdjan mais aussi en Russie. Des mouvements de jeunes sont présentés comme leurs principales forces motrices. "Le mouvement Yoh (Non !) projette de débarquer les combattants locaux pour la démocratie sur le front de Moscou. Avec l'organisation russe My (Nous) qui est connue par sa nette opposition au gouvernement fédéral, il projette de mener des actions de protestation conjointes. Ses organisateurs seraient même prêts à se livrer à des actions non sanctionnées ("Echo", Azerbaïdjan, 13.09).

L'absence presque totale de système de garantie de sécurité contre les attentats terroristes pousse les médias à s'intéresser aux mesures antiterroristes efficaces décrétées en Fédération de Russie après la tragédie de Beslan. "Les écoles russes se dotent de systèmes de vidéosurveillance intérieure et extérieure et d'alarmes au signal desquelles les patrouilles de police arrivent sur les lieux en trois minutes. A Voronej, les enseignants ont des alphapages réglés sur la fréquence du ministère des Situations d'urgence. Des cartes d'identification pour enfants et enseignants sont introduites en Kabardino-Balkarie" ("Zerkalo", Azerbaïdjan, 12.09).

Kazakhstan

Même si le Kazakhstan et la Russie sont des partenaires stratégiques, écrit la presse locale, les questions exigeant une plus nette définition des positions des parties demeurent. C'est dans ce contexte qu'est publiée une interview d'Arkadi Dvorkovitch, chef de la Direction des expertises de la présidence russe. "J'ai tout le temps l'impression que, s'agissant de nos rapports, nous ne disons pas tout ce que nous pensons. D'une part, nous parlons d'intérêts communs, de l'autre, le Kazakhstan compte plus sur les investissements d'autres pays que sur les investissements russes (...). Mêmes réticences du côté russe" (Gazeta.kz, 07.09).

La rencontre entre le président Vladimir Poutine et le chancelier fédéral allemand Gerhard Schröder a suscité de vastes réactions dans la presse kazakhe. "Le président polonais Aleksander Kwasniewski, qui termine son dernier mandat constitutionnel, vient à peine de fêter la conclusion de l'accord tellement attendu avec l'Ukraine sur la construction d'un gazoduc qui devait contourner la Russie que la Pologne se retrouve elle-même "contournée" (...). Pourtant, à l'opposé de cette même Pologne qui lance des attaques ouvertes contre la Russie, celle-ci, après avoir signé l'accord sur la construction du Gazoduc nord-européen, a su édifier ses plans non pas contre quelqu'un mais exclusivement pour son propre bien et le bien de ses partenaires" ("Nomad", 12.09).

Des journaux expriment leurs inquiétudes face "aux pressions linguistiques" des autorités contre les russophones. "Ce processus s'amplifie mais les autorités kazakhes ne font rien pour éliminer les tensions qu'il provoque au sein de la société. On comprend difficilement comment cela peut correspondre au statut "officiel" de la langue russe prévu par la Constitution kazakhe" (Navigator II, 07.09).

Kirghizie

Certains médias expriment leur préoccupation face au poids du "facteur russe" dans la politique extérieure du pays. "Les leaders kirghiz doivent se rappeler que la Russie traverse une crise profonde depuis plusieurs années, crise qui risque de saper non seulement la structure de cet État, mais aussi l'existence même de la Fédération de Russie sous son aspect actuel... La Russie est un partenaire peu fiable en raison de ses problèmes politiques et économiques sérieux... La Kirghizie ne doit pas tomber sous l'influence politique russe croissante en Asie Centrale, parce qu'elle ne répond ni à ses intérêts économiques, ni à ses principes idéologiques" (Obchtchestvenny reiting, 09.09).

La Kirghizie doit faire appel à l'assistance américaine pour promouvoir les institutions démocratiques, selon certains journaux. "La Russie, la Chine ainsi que le Kazakhstan et l'Ouzbékistan voisins ne pourront pas nous apprendre la démocratie. Ils ne se sont pas encore débarrassés du totalitarisme. L'Amérique nous aide dans ce domaine. Nous devons donc coopérer avec elle" (Agym, 09.09).

Ouzbékistan

Certains médias appellent la Russie, qui est intéressée à préserver la stabilité politique en Asie Centrale, à intensifier sa coopération avec l'Ouzbékistan dans le domaine de la sécurité. "La Russie a besoin de l'Ouzbékistan. L'une des premières lignes de défense russes en matière de la sécurité passe par l'Asie Centrale... Les autorités ouzbèques défendent non seulement leurs propres intérêts, mais aussi ceux de la Russie dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue. Et la Russie doit accorder une assistance technique, politique et informationnelle à l'Ouzbékistan, surtout sur la scène internationale où les autorités ouzbèques font l'objet de pressions permanentes" (Zerkalo XXI, 08.09).

Certaines éditions sont préoccupées par la menace d'une catastrophe écologique pesant sur plusieurs régions ouzbèques après que la société "RUSAL" eut investi des fonds dans l'élargissement de la production d'aluminium au Tadjikistan. "La production d'aluminium à Toursounzadé peut augmenter de 350.000 à 800.000 tonnes. L'environnement ne supportera pas une telle charge. (La fondation écologique internationale) "Ekosan" estime qu'il faut renoncer immédiatement au projet d'élargissement de la production d'aluminium à Toursounzadé, réclame l'utilisation de nouvelles technologies à l'usine d'aluminium du Tadjikistan réduisant les émissions de fluor et d'autres substances nocives" (VESTI.UZ, 09.09).

Tadjikistan

Les journalistes ont accueilli avec enthousiasme la déclaration du vice-président de la Douma (chambre basse du parlement russe) Vladimir Pekhtine selon laquelle la construction de la centrale hydraulique de Sangtouda au Tadjikistan permettrait aux constructeurs de centrales hydrauliques russes de retrouver leur première position mondiale. "La construction d'une centrale hydraulique au Tadjikistan marquera le retour des hydroénergéticiens russes sur la scène internationale" (Leninabadskaïa pravda, 09.09).

La rencontre du président de Bazovy Element Oleg Deripaska avec le président tadjik Emomali Rakhmonov a eu un grand retentissement. Les médias rapportent que l'oligarque a démenti les informations sur l'intention de Bazovy Element de privatiser l'usine d'aluminium du Tadjikistan. "Il ne s'agit pas de privatiser l'usine d'aluminium du Tadjikistan. Rien de tel n'est stipulé par l'accord" (Avesta, 08.09).

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