"La facture s'annonce lourde pour la période des querelles réciproques, a-t-il estimé. Il faut que nous redevenions amis et bons voisins".
Commentant l'état actuel des relations russo-polonaises, Lech Walesa a reconnu que les problèmes "ne manquent pas". À son avis, ces problèmes sont essentiellement liés à une refonte profonde qui s'opère dans les deux pays. "Les Polonais sont indignés, car la transformation leur est revenue trop chère. Nous recherchons des responsables et attendons des explications. La Russie est confrontée à des problèmes encore plus sérieux, chez vous aussi on recherche des responsables", a dit l'ex-numéro un polonais.
En Pologne comme en Russie, la situation va progressivement s'améliorer, et les problèmes s'aplanir. "Je suis convaincu que l'économie et la culture seront bientôt prioritaires, et que les différends seront relégués au second plan", a estimé M. Walesa.
Les difficultés qui entravent aujourd'hui les rapports entre Varsovie et Moscou s'expliquent plutôt par les législatives programmées pour septembre prochain. "De nos jours, il est difficile d'être dans la politique en Pologne comme en Russie, mais surtout en Pologne car peu de choses dépend des responsables politiques. À l'époque on dépendait de l'Union soviétique, aujourd'hui on dépend de Bruxelles. Les politiciens s'efforcent donc de paraître utiles, recherchent des scandales, fouillent dans de vieux dossiers, et le dossier russe les séduit", a-t-il dit.
Les responsables politiques polonais se veulent "patriotes et courageux pour montrer qu'ils ne craignent pas la Russie qui est responsable de tous les maux", a-t-il estimé.
"La Pologne est dans l'attente des législatives. Vous savez, les députés sont prêts à tout, même à déclarer une guerre, pourvu qu'ils restent à la Diète", a résumé Lech Walesa, souriant.