Constitution de l'Irak: le temps presse

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BAGDAD, 17 août - de notre correspondant Pavel Davydov. Il serait extrêmement difficile de parvenir à un consensus sur le projet de nouvelle Constitution de l'Irak en l'espace d'une semaine, a estimé mercredi dans un entretien avec le correspondant de RIA-Novosti Mouhammad Al-Douleymi, professeur à l'Université de Bagdad.

Selon ce dernier, les divergences qui n'ont pas permis aux hommes politiques irakiens d'élaborer le projet de Constitution vers le 15 août dernier sont fondamentales.

"Au cours de l'examen des questions relatives à la future organisation de l'Etat irakien, il s'agit évidemment des droits des Kurdes à l'autodétermination et de bien d'autres problèmes. Somme toute, il y va de l'unité du pays", a précisé l'universitaire.

Quoi qu'il en soit, tous ces problèmes ne sont pas nouveaux, loin de là, fait remarquer Mouhammad Al-Douleymi. Leur examen a commencé il y a plus de dix ans, époque où les actuels leaders se trouvaient encore en exil à l'étranger. "Il va sans dire que l'on ne peut pas régler en huit jours ce qui n'a pas été réglé en dix ans", est persuadé l'expert irakien.

Or, Hasib Aref Al-Obeydi, membre du Comité constitutionnel de l'Irak, qui y représente les sunnites, n'affiche pas, lui non plus, davantage d'optimisme sur ce point.

"Nous intervenons pour l'unité de l'Irak. Aussi, nous opposons-nous le plus fermement à ce que le principe du fédéralisme s'étende sur l'ensemble du territoire du pays. C'est que c'est un premier pas vers une division de l'Irak", a-t-il dit.

Comme l'a expliqué le membre du Comité constitutionnel de l'Irak, les sunnites ne contestent pas du tout le droit des Kurdes à l'autodétermination. Néanmoins, estime Hasib Aref Al-Obeydi, c'est à présent que les Kurdes doivent résoudre cette question au lieu de repousser cette solution à plus tard, c'est-à-dire dans huit ans, comme le propose justement leur direction. Autrement dit, ce problème doit être réglé avant que la province pétrolifère de Kirkouk et toute une série d'autres districts limitrophes ne soient rattachés au Kurdistan, chose sur laquelle insistent cependant les Kurdes.

Toujours est-il que le problème est que les sunnites ne sont pas prêts à un compromis sur la question du fédéralisme, alors que les Kurdes se montrent, de leur côté, par trop intransigeants sur le point de leur autodétermination et de l'avenir de Kirkouk. D'autre part, les chiites ont récemment revendiqué l'autonomie pour les provinces Sud de l'Irak, provinces dont le sous-sol renferme 80% du pétrole irakien.

Dans ces conditions, les chiites et les Kurdes, étant majoritaires au sein de l'Assemblée nationale (Parlement) de l'Irak, se réservent bien la possibilité de soumettre le projet de Constitution à l'examen de l'organe législatif et ce, même si les sunnites ne l'acceptent pas.

Si tout de même les politiques irakiens réussissent à concorder le texte de la Loi fondamentale vers la date nouvellement désignée du 22 août prochain, le 15 octobre de l'année en cours, ce document sera porté au référendum national. En vertu de la législation en vigueur, la Constitution sera considérée comme rejetée si deux tiers de la population dans trois des 18 provinces de l'Irak votent contre.

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