Cet avis a été exprimé dans une interview à RIA-Novosti lundi le directeur de l'Institut d'études politiques et le président du Conseil national civil pour la politique étrangère Sergueï Markov.
"Cette loi représente un immense pas en arrière par rapport à un véritable règlement du conflit (entre la Moldavie et la Transnistrie), a indiqué l'expert russe. - Chisinau, profitant de la présence d'une base militaire russe dans la région, tente de renforcer sa pression sur la Russie".
"La mission de la Russie consiste à expliquer à l'Europe que Chisinau la trompe", estime Markov. "Cette loi n'est pas un pas vers la reconnaissance des droits de la Transnistrie et vers des négociations", a-t-il souligné.
"La loi n'est pas un pas que Chisinau accomplit au-devant de Tiraspol. Dans le meilleurs des cas, la loi sera oubliée mais, dans le pire des cas, Chisinau pourrait profiter de ce document dans le but d'étayer juridiquement une opération musclée (contre la république autoproclamée)", estime le politologue russe.
"Cela dit, le document en souffle pas mot sur une fédération car une fédération en Moldavie pourrait constituer une solution", a-t-il fait observer.
Autrement dit, ayant adopté cette loi Chisinau refuse de négocier avec Tiraspol sur la question fondamentale, à savoir, l'organisation de l'Etat moldave, a estimé le politologue russe.
Les dirigeants moldaves soulèvent la question de la démocratisation en Transnistrie mais ne disent rien sur la démocratisation en Moldavie elle-même, a indiqué Sergueï Markov.
La loi adoptée par le parlement moldave lundi accorde à la Transnistrie le statut d' "entité territoriale et autonome spéciale faisant partie de la république de la Moldavie".
Aux termes de ce document, le pas suivant devrait être la tenue d'élections démocratiques en Transnistrie. Avec les nouveaux dirigeants de la région, le parlement moldave adoptera le document définitif sur le statut de la Transnistrie au sein de la Moldavie.