Les députés de la Douma ont décliné l'amendement d'Alexandre Moskalets

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MOSCOU, 5 juillet (par Vassili Kononenko, commentateur politique de RIA Novosti).

La Douma (chambre basse du parlement russe) a réfuté à la majorité écrasante des voix l'"amendement Moskalets" qui a été, ces deux dernières semaines, le sujet principal de la presse.

Alexandre Moskalets, député de Krasnoiarsk et membre de la fraction "Russie unie", a inventé un schéma, grâce auquel, contrairement à la Constitution et à la loi électorale actuellement en vigueur, le président du pays et les maires des villes pourraient être élus pour le troisième mandat. Par exemple, un maire démissionne trois mois avant les élections et fait tout son possible pour faire échouer celles-ci au moyen du taux de participation insuffisant. Les élections sont considérées comme invalides. Depuis ce moment-là, l'ancien maire peut présenter sa candidature et, bien plus, être élu à ses anciennes fonctions, comme la première fois. Il s'est avéré que le président du pays pourrait également profiter de cet amendement pour se présenter à l'élection de 2008!

Les représentants des partis d'opposition et les politologues n'ont pas ménagé les mots durs à l'adresse des initiateurs du changement de la législation électorale. Comme toujours, le nom de Moskalets a été mentionné en passant, alors que le courroux a été adressé au Kremlin. Vladimir Pliguine, chef du député Alexandre Moskalets, a été contraint de reconnaître le caractère embrouillé de cette histoire. En fin de compte, la Douma a réfuté l'amendement à la majorité écrasante des voix. Seuls 32 députés ont voté "pour".

L'idée de faire quelque chose en vue de prolonger la présidence Vladimir Poutine a vu le jour il y a quatre ans. Elle a été énoncée alors par Serguei Mironov, président du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), qui était prêt à apporter des amendements à la Constitution pour que le président soit élu pour 7 ans. Cela a suscité une tempête d'indignation non seulement dans le pays, mais aussi à l'étranger. Nombreux étaient ceux qui ont parlé du retour de la dictature et de l'autoritarisme en Russie. La situation envisagée a été comparée avec le Turkménistan, dont le président Saparmourat Niazov, Tourkmenbachi, est gouvernant à vie. Vladimir Poutine a dû démentir publiquement toutes sortes de conjectures et de suppositions à ce sujet aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'étranger. Finalement, il a interdit aux fonctionnaires de créer son culte.

Néanmoins, au printemps dernier, l'initiateur infatigable des inventions législatives Serguei Mironov a de nouveau proposé un plan fantastique: après 2008, nommer Vladimir Poutine au poste de premier ministre pour quatre ans, ensuite l'élire de nouveau à la présidence. Ensuite, le député Alexandre Moskalets a fait sa proposition. Il ne fait pas de doute que d'autres députés serviables proposeront aussi des amendements à la Constitution.

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