Le chef de la diplomatie russe a fait une telle proposition, en intervenant mercredi au cours de la Conférence sur l'Irak à Bruxelles, en suggérant que cette future conférence ait un format similaire à celui de la Conférence ministérielle de Charm El-Cheikh en automne dernier.
Cette Conférence sur l'Irak s'était déroulée à Charm El-Cheikh le 23 novembre 2004.
Selon Sergueï Lavrov, l'initiative russe avancée à l'époque à Charm El-Cheikh pour mettre en place un mécanisme collectif de concours au règlement en Irak tient toujours. Comme l'a fait remarquer le ministre russe des Affaires étrangères, un tel mécanisme permettrait de concerter plus rapidement et plus efficacement l'action de la communauté internationale sur cette direction.
La situation en Irak ne s'est pas encore inversée pour le mieux, a estimé Sergueï Lavrov. Cela dit, le chef de la diplomatie russe a souligné que des violences faisaient toujours rage en Irak, en emportant des vies d'Irakiens et d'étrangers, alors que des confrontations interconfessionnelles se poursuivaient, y compris des attentats à des dignitaires religieux, ce qui poussait de plus en plus le pays vers la perspective d'une guerre civile. Qui plus est, a poursuivi le ministre russe des Affaires étrangères, les terroristes internationaux continuent à exploiter à leurs fins la situation en Irak.
Le pays est aussi menacé par une dégradation économique et sociale, ainsi que par la désagrégation totale de l'infrastructure.
"Une réponse adéquate à ces défis doit être une persévérance du gouvernement intérimaire dans la progression effective du processus politique, ainsi que le plus strict respect de son calendrier", a noté le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov.
Et de rappeler qu'en janvier dernier, il y a eu des élections à l'Assemblée nationale intérimaire de l'Irak.
"Un gouvernement a été formé où participent les représentants de différentes communautés et confessions. Le "feu vert" a été donné à l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Tout cela donne l'espoir que les Irakiens pourront surmonter cette crise profonde qui a éclaté dans le pays il y a plus de deux ans", a indiqué le chef de la diplomatie russe.
Selon Sergueï Lavrov, la Russie est prête à prendre part à la préparation d'une nouvelle Constitution de l'Irak.
Il importe d'obtenir un progrès sur trois volets interdépendants du règlement en Irak, a-t-il poursuivi. Il s'agit, en l'occurrence, du renforcement du procès politique, d'une solution réelle des problèmes de sécurité et du redressement économique du pays, a indiqué Sergueï Lavrov.
"Sur le plan économique, nous avons d'ores et déjà adopté des mesures tout à fait concrètes. La Russie a notamment pris la décision d'annuler pratiquement toute la dette de l'Irak à l'ancienne Union Soviétique, ce qui correspond à peu près à 8 milliards de dollars", a tenu à rappeler le ministre russe des Affaires étrangères.
Et de souligner qu'à ce jour, c'est la somme maximum de l'annulation de la dette irakienne par des créanciers étrangers.
Sergueï Lavrov a aussi exhorté à ne pas admettre la destruction de monument historiques et le pillage des reliques en Irak. Le ministre russe a exprimé une sérieuse inquiétude à cause des informations selon lesquelles le Fonds du patrimoine mondial aurait inscrit l'ensemble du territoire irakien sur la liste des sites historiques, menacés de destruction.
"Les spécialistes du Fonds du patrimoine mondial explique cette démarche inédite par le fait que les valeurs historiques en Irak se trouvent en danger manifeste, encore que de très nombreux reliques soient tout bonnement pillés. Notre responsabilité commune devant le peuple irakien, face aux générations futures de la planète consiste à l'empêcher à tout prix", a souligné en conclusion le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov.
