La revue de la presse russe du 15 juin

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MOSCOU - RIA Novosti

Novye izvestia

L'économie russe se fragilise (Iegor Gaïdar)

Plus les prix du pétrole grimpent, et plus l'économie russe devient vulnérable, estime l'ancien premier ministre russe par intérim, Iegor Gaïdar, directeur de l'Institut d'économie de transition.

En 2002, nous avions pu sans aucune crise supporter la dégringolade du prix du brut jusqu'à 13 dollars le baril. Aujourd'hui un prix inférieur à 30 dollars le baril pourrait poser problème, a déclaré Iegor Gaïdar dans les pages du quotidien Novye Izvestia. Au milieu des années 80 l'Union soviétique était totalement dépendante des prix du pétrole. Ensuite ces prix ont baissé et l'URSS a cessé d'exister. Actuellement nous empruntons le même chemin.

Lorsque les autorités actuelles sont arrivées au Kremlin, elles étaient mues par le désir d'appliquer une politique économique nationale, relève Iegor Gaïdar. L'objectif était on ne peut plus clair: passer du stade de la croissance dite de restauration à la croissance d'investissement. En 2000-2002, la qualité de la croissance économique s'est sensiblement améliorée. Les réformes appliquées ces années là sont un remarquable exemple de bon traitement de l'économie malade. Seulement les réformes entreprises après 2003 et jusqu'à ce jour montrent à l'évidence comment il ne faut pas soigner une économie malade. Depuis près d'un an le gouvernement n'arrive pas à entériner son programme économique à long terme. A ce jour un tiers seulement de ce qui était prévu a été réalisé. S'il y a deux ans je voyais ce que le gouvernement entendait faire et comment il allait avancer dans la voie choisie, aujourd'hui les documents ne permettent pas de savoir où nous voulons aller et où nous allons, constate l'expert.

Selon Iegor Gaïdar, l'économie n'est pas la seule concernée ici. Depuis de nombreuses années j'observe que le système judiciaire de la Russie avance lentement et difficilement, certes, mais quand même dans la bonne direction. Ces derniers temps nous avons clairement montré au monde qu'en Russie il n'y avait pas de système judiciaire indépendant. Ce qui fait obstacle au développement social et économique, relève Iegor Gaïdar.

Vremia novostei

MiG modernise ses chasseurs pour la Slovaquie

La corporation aéronautique russe MiG a annoncé mardi au Salon aérospatial du Bourget, près de Paris, qu'elle avait conclu un contrat concernant la modernisation des chasseurs MiG-29 équipant l'armée de l'air slovaque. Ces appareils seront modernisés selon les standards de l'OTAN, écrit le quotidien Vremia Novosteï.

Le premier directeur général adjoint de Mig, Sergueï Tsiviliev, a qualifié ce contrat d'inédit étant donné que la corporation russe intervient dans le rôle d'intégrateur de l'avionique et des systèmes de commande fournis par les principaux fabricants européens. MiG recevra la part du lion (90 pour cent) des fonds alloués pour ce programme par le ministère slovaque de la Défense. Sergueï Tsiviliev s'est refusé à révéler le montant du marché, se bornant à dire qu'il pourrait être de l'ordre de plusieurs millions de dollars.

Le MiG-29 est aussi en service dans les forces aériennes de la Pologne, de la Bulgarie et de la Hongrie et, d'après le haut responsable de la corporation, ces pays est-européens membres de l'OTAN pourraient être intéressés à l'expérience slovaque.

De l'avis de Sergueï Tsiviliev, d'ici à la fin de 2006 MiG devra moderniser une escadrille de MiG-29 slovaques (12 appareils). Ces avions de combat seront dotés de nouveaux dispositifs d'identification ami/ennemi et d'orientation locale, leurs instruments de mesure seront adaptés au système métrique anglo-saxon, écrit le journal.

Le système de navigation proche et satellitaire pour cette modernisation sera fourni par la société américaine Rockwell Collins. Les interrogateurs/répondeurs d'identification seront britanniques (consortium aérospatial BAE Systems). Les balises lumineuses et les balises de secours seront livrées par les sociétés américaines Goodrich et Smiths. Il convient de souligner que toutes ces compagnies sont des sous-traitants de MiG, a dit Sergueï Tsiviliev en précisant qu'environ 10 pour cent du montant du contrat reviendraient à ces quatre fournisseurs occidentaux.

Rossiïskaïa gazeta

Les Pays baltes changent de tactique

Les dirigeants des Pays baltes s'interrogent sur la meilleure façon de présenter les demandes de compensations pour le préjudice causé par l'"occupation soviétique" lors des négociations auxquelles la Russie prendra part, écrit le journal gouvernemental Rossiiskaïa gazeta.

"C'est une question commune. Si nous soulevons ce thème ensemble, si nous cherchons à nous entendre avec la Russie en tant que successeur de l'Union soviétique, peut-être pourrons-nous parvenir à des résultats", a déclaré le premier ministre lituanien Algirdas Brazauskas dans une interview accordée à la radio nationale.

Algirdas Brazauskas est convaincu que le problème du dédommagement du préjudice ne se règlera pas à coups de résolutions. "Ces choses se résolvent au cours de négociations et de discussions, dans le cadre d'accords, avec la participation des organisations internationales dont sont membres la Lituanie et la Russie", a précisé le premier ministre.

Son intervention à la radio a coïncidé avec le 64e anniversaire de la première déportation stalinienne des peuples baltes en Sibérie et avec la date du rattachement de la Lituanie à l'Union soviétique.

En 2000, le gouvernement lituanien avait adopté la loi Du remboursement du préjudice causé par l'occupation soviétique. Ce texte oblige le gouvernement à déterminer le montant du préjudice, à constituer une délégation pour les pourparlers et à remettre à la Russie une demande de dédommagement. Une partie du travail a déjà été réalisée: une commission a fixé que la Lituanie devait réclamer à la Russie plus de 20 milliards d'Euros.

Commentant les propos tenus par Algirdas Brazauskas, le président du comité du Conseil de la Fédération de Russie pour les affaires internationales, Mikhaïl Marguelov, a souligné qu'ils s'inscrivaient dans la tactique des petites piqûres destinées à compliquer l'établissement de relations réciproquement avantageuses entre la Russie et l'Union européenne.

"L'ancien communiste de Lituanie excite les intérêts cupides de la presque totalité de l'Europe orientale qui s'était retrouvée sous l'influence soviétique consécutivement aux ententes conclues par les alliés à la Conférence de Yalta. Si l'on suivait cette logique, en sus des fonds versés dans le cadre du plan Marshall les Etats-Unis devraient maintenant verser des compensations aux pays d'Europe occidentale, a dit pour résumer le sénateur russe.

Gazeta

Un général casque bleu ukrainien accusé de contrebande

Le général Sergueï Savtchenko, ancien commandant des casques bleus ukrainiens en Irak, a été placé en garde à vue. Il est accusé d'avoir sorti illégalement d'Irak 320.000 dollars, écrit le quotidien Gazeta.

Au mois de février cet argent avait été saisi sur quatre officiers ukrainiens arrivés de Bagdad à bord d'un avion rapatriant le corps d'un de leurs camarades. Les billets avaient été dissimulés de façon à passer inaperçus lors du contrôle douanier. Selon la loi, les ressortissants ukrainiens peuvent introduire légalement en Ukraine une somme ne dépassant pas 13.000 dollars. Les officiers avaient été remis en liberté après avoir déclaré avoir agi sur ordre de leur supérieur.

Les services de sécurité ukrainiens ont ouvert une enquête. Au mois de février on a appris que les douaniers avaient démantelé une filière de trafic de devise entre l'Irak et l'Ukraine. Quatre mois plus tard le cerveau de la contrebande a été arrêté: il s'agit de l'ancien chef du contingent de casques bleus en Irak, le général de brigade Sergueï Savtchenko. S'il est reconnu coupable par la justice il est passible de cinq à huit ans de prison.

Biznes

Les Toyota assemblées à Saint-Pétersbourg seront aussi destinées à la CEI

L'usine Toyota de Saint-Petersbourg sera la première entreprise automobile étrangère à vendre ses produits en Russie et aussi sur le marché extérieur, écrit le journal économique Biznes.

Toyota Motor Corporation a posé mardi la première pierre d'une usine automobile à Chouchary, près de Saint-Pétersbourg. L'entreprise, qui s'appellera OOO Toyota Motor Manufacturing Russia, devraient entrer en service en 2007. Dans un premier temps elle sortira quelque 20.000 Camry par an. Par la suite ce chiffre sera porté à 50.000 et ultérieurement à 200.000 véhicules qui seront exportés en Europe, a annoncé le président du directoire de Toyota Motor Corporation, Hiroshi Okuda, lors de la cérémonie de pose de la première pierre.

Les constructeurs automobiles délocalisent leurs unités de production dans les pays d'Europe orientale, a déclaré au journal le directeur général de l'agence Avtoconsult, Viktor Novotchenko. Cela donnera un répit de trois à cinq ans aux producteurs: l'Europe orientale elle aussi durcit les impératifs industriels. C'est pourquoi le prochain transfert de la production se fera en Russie. Les constructeurs automobiles laisseront en Europe les concepteurs tandis que leurs unités de production ils les implanteront en Chine et en Russie, dit l'expert. Seulement du point de vue de la logistique cela n'arrangera pas beaucoup la Chine. Les chances de la Russie sont par conséquent plus grandes.

Le modèle que les Japonais ont choisi d'assembler à Saint-Pétersbourg n'est pas très demandé sur le marché européen, c'est la raison pour laquelle Irina Lojkina, analyste de la société d'investissement Prospekt, estime que très prochainement Toyota pourrait placer de petits lots de Camry dans les pays de la Communauté des Etats indépendants, notamment en Ukraine, en Biélorussie et, peut-être, dans les Pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie). Le gros de la production de l'usine sera mis en vente sur le marché russe, le plus vaste. Sergueï Alekseïtchouk, expert indépendant du marché automobile, est persuadé pour sa part que la Camry est trop grande pour l'Europe. Ce type de véhicule a la cote en Russie, aux Etats-Unis et au Proche-Orient.

Vedomosti

Aeroflot et Sukhoï en passe de conclure un marché de 1 milliard de dollars

Aeroflot, le transporteur aérien russe numéro un, et le consortium aéronautique Sukhoï, spécialisé dans la fabrication des chasseurs-intercepteurs, sont en passe de signer un contrat portant sur la livraison de 50 avions commerciaux régionaux (Russian Regional Jet, RRJ). Selon les experts, le montant de la transaction dépasserait le milliard de dollars, annonce le quotidien économique Vedomosti.

En 2005-2006, Aéroflot devra se débarrasser de nombreux courts courriers Tu-134 et Tu-154, des appareils constituant 30 pour cent du parc aérien de la compagnie. C'est pourquoi en 2004 Aéroflot a lancé un appel d'offres pour la fourniture de 50 avions régionaux. Le brésilien Embraer, le canadien Bombardier, et trois fournisseurs russes: Proekt-3000 (Tu-334), Iliouchin Finans (An-148 russo-ukrainien) et Avions civils Sukhoï (RRJ) ont pris part au concours.

Mardi, au Salon aérospatial du Bourget, le directeur général d'Avions civils Sukhoïl, Viktor Soubbotine, a annoncé la préparation du contrat portant sur l'ensemble de la commande.

Le document devrait être signé le 15 juin au salon, mais ses conditions n'ont pas été révélées, disent des sources au courant des pourparlers.

Selon Sergueï Orlov, expert de la société de consulting RBC, le montant du marché dépasserait le milliard de dollars.

Dans les milieux gouvernementaux on ne cache pas que le RRJ est un projet prioritaire pour l'Etat. Les études An-148 sont plus avancées et les performances de l'appareil ne sont pas inférieures à celles du RRJ, mais les développements de ce dernier resteront en Russie et pour nous cela représente un potentiel d'exportation non négligeable, a déclaré Valeri Voskoboïnikov, du ministère de l'Industrie et de l'Energie, dans une interview accordée au quotidien Vedomosti.

Le contrat avec Sukhoï pourrait être avantageux à Aéroflot également. La production en série du RRJ ne commencera pas avant 2008 et en attendant Aéroflot aura trois ans pour le lobbying d'avantages supplémentaires pour l'acquisition d'analogues étrangers. Avec quatre autres transporteurs aériens Aeroflot prépare déjà des propositions dans ce sens pour le ministère des Transports. D'après un représentant de ce ministère, son département envisage d'ores et déjà, sans attendre une requête des compagnies aériennes, une baisse éventuelle des taxes.

La version 75 places du RRJ sera construite à Novossibirsk. L'usine de Komsomolsk-sur-l'Amour sortira la version 95 places. Le prototype devrait effectuer son premier vol en 2006.

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