MOSCOU - RIA Novosti
Novye izvestia
La Russie renonce à réclamer l'argent que lui doivent les pays pauvres
Au cours de leur rencontre à Londres, les ministres des Finances du G8 ont décidé d'effacer la dette des 18 Etats les plus pauvres. En 2005, la Russie elle aussi annulera la dette de ses débiteurs contractée dans le cadre de crédits octroyés sur une base bilatérale. Cette nouvelle a été connue à l'issue de la rencontre que Vladimir Poutine a eue lundi dans sa résidence de Novo-Ogarevo avec le premier ministre britannique, Tony Blair, écrit le quotidien Novye Izvestia.
C'est là un soutien accordé au dirigeant britannique la veille du G8 dont la présidence sera assumée cette année par l'Angleterre.
L'annulation de la dette des pays du continent africain coûtera à la Russie quelque 2,2 milliards de dollars, bien que, selon le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, les chances de récupération de cet argent étaient infimes. Par contre, l'appui accordé par Moscou à la Grande-Bretagne pourra servir très prochainement. Dans un an la Russie prendra le relais de la présidence au G8; c'est elle qui établira l'ordre du jour du futur sommet. C'est la raison pour laquelle en saluant Tony Blair à Novo-Ogarevo le président russe a clairement laissé entendre qu'il espérait que ses prochaines initiatives seraient soutenues par Londres.
Le gros de la dette des Etats en voie de développement à l'égard de l'URSS s'était formé suite à des livraisons de matériels de guerre soviétiques, payées avec des crédits spéciaux. En adhérant au Club de Paris, la Russie s'était automatiquement privée de la possibilité d'être remboursée de la dette contractée pour des livraisons non seulement d'armes, mais encore de médicaments fournis pour "mener la lutte de libération nationale contre l'impérialisme mondial". Finalement la dette des Etats étrangers vis-à-vis de la Russie est tombée de 165 à 50 milliards de dollars.
L'annulation de la dette des pays pauvres est une pratique courante des membres du Club de Paris. Aussi, au début de 2005 la Russie avait-elle effacé 73 pour cent de la dette de la Syrie, constituée essentiellement de crédits militaires soviétiques.
Biznes
La Russie et l'Europe vont créer un nouveau véhicule spatial récupérable
La Russie et l'Europe seront partenaires dans la création du nouveau véhicule spatial récupérable Kliper. Cependant, la réalisation de ce projet politique extrêmement coûteux se heurte inévitablement à d'immenses difficultés organisationnelles et techniques, écrit le quotidien Biznes.
Le patron de Roskosmos, Anatoli Perminov, et le président de l'Agence spatiale européenne (ASE), Jean-Jacques Dordain, ont convenu que le premier vol du nouveau véhicule aurait lieu en 2011 au plus tard. Kliper sera utilisé dans le cadre de la Station spatiale internationale (ISS) et de projets ayant trait à la mise en valeur de la Lune et de Mars, a déclaré Anatoli Perminov au cours des pourparlers avec Jean-Jacques Dordain. Selon lui, le projet permettrait une coopération à long terme dans le domaine de l'astronautique pilotée.
Ces propos optimistes du patron de Roskosmos ne sont pas partagés par les spécialistes du secteur spatial russe. "La première chose à faire, c'est de déterminer la fusée qui sera utilisée pour lancer Kliper, a indiqué une source compétente au sein du secteur spatial. Le poids de Kliper est de 14,5 tonnes. La capacité d'emport de Soyouz ne dépasse pas 8,5 tonnes. Le lanceur russo-ukrainien Zenit, dont la capacité d'emport est suffisante, a officieusement été mise au rebut après la "révolution orange", écrit le journal.
Le coût du projet Kliper dépassera à coup sûr le milliard de dollars. Pour l'Europe c'est une question purement politique car son rendement économique sera inexistant, dit la source pour résumer.
Les mécanismes de financement restent flous. On ne connaît toujours pas les pays qui seront parties prenantes au projet. Tout pays souhaitant y participer devra fournir des moyens qui lui seront ensuite entièrement remboursés sous forme de commandes. "Si même l'octroi d'une somme bien plus modeste - 130 millions d'euros - pour le projet Soyouz-Kourou (la construction d'un pas de tir pour les lanceurs russes Soyouz au Centre spatial de Kourou en Guyane française, dans le nord-est de l'Amérique latine) - pose problème, que dire alors du milliard nécessaire pour Kliper? s'interroge la source.
Izvestia
Des avions de Bill Gates seront assemblés en Russie
Des avions conçus par Bill Gates vont être assemblés en Russie. Roel Pieper, un ancien collègue de Gates, aujourd'hui directeur du ETIRC (Electronic Technology Information Research Center), entend lancer la production du jet Eclipse-500 à l'usine Aviastar d'Oulianovsk, écrit le quotidien Izvestia.
Eclipse-500 est largement connu en Amérique. En effet, l'un des principaux auteurs du projet est le fondateur de la compagnie Microsoft, Bill Gates. Il est l'actionnaire numéro deux de la société Eclipse Aviation.
Ce jet de six fauteuils est destiné au transport charter sur des distances de 500 à 1.000 kilomètres pour des prix comparables à ceux pratiqués sur les lignes ordinaires. La vitesse maxi de l'appareil est de 700 kilomètres par heure. Le prix de l'avion est de 1,3 million de dollars environ.
La seule usine assemblant cet appareil se trouve en Amérique. Maintenant Roel Pieper mise sur la Russie où, selon lui, beaucoup d'unités de production immobilisées peuvent être utilisées.
Spécialisée dans la construction de gros jets du type Tu, l'usine Aviastar est depuis longtemps en crise. Ses capacités ne sont utilisées qu'à 20 pour cent. Aussi la proposition de l'Américain a-t-elle été accueillie avec enthousiasme.
Le préjudice causé par l'immobilisation des potentialités de l'entreprise se chiffre à plusieurs milliards de roubles par mois (le dollar s'échange contre 28,47 roubles), a déclaré le directeur général d'Aviastar SP, Viktor Mikhaïlov. Le rééquipement des ateliers nous demandera six mois.
Les dépenses afférentes à l'implantation des nouveaux équipements et au recyclage du personnel seront couvertes par l'investisseur, écrit le journal.
Pas moins de 80 millions de dollars seront investis dans le projet, a dit le représentant de l'ETIRC et directeur général de la compagnie Eclipse-500, Daniil Kajdan. Nous comptabilisons déjà 100 commandes d'Eclipse émanant d'hommes d'affaires qui, cela mérite d'être souligné, payent à l'avance.
Les parties ont déjà signé le protocole de coopération. Le rééquipement des ateliers d'Aviastar commencera au mois de septembre prochain.
Vedomosti
Les compagnies russes régressent sur le FT-500
Pour la première fois on dénombre moins d'entreprises russes sur la liste des 500 plus grandes sociétés mondiales dressée par le Financial Times. Elles étaient sept, elles ne sont plus que quatre. Pour des raisons bien compréhensibles Ioukos n'y figure plus, mais le sort de cette société a aussi eu un impact sur l'ensemble du marché boursier des "pays capitalistes", écrit le quotidien économique Vedomosti.
La première société russe était apparue sur le FT-500 en 1997, c'était Gazprom avec une capitalisation de 7,9 milliards de dollars. Cependant, la crise de l'année suivante avait été fatale même au géant gazier. La Russie ne figure vraiment au F-500 que depuis 2002: à l'époque les leaders mondiaux avaient été rejoints par la grande troïka pétrolière (Ioukos, Sourgoutneftagaz et Lukoil) et Gazprom. L'année suivante ils étaient cinq et sept en 2004.
Cette année ils sont de nouveau quatre. Le monopole énergétique RAO EES Rossii (Electricité de Russie) et la société minière Norilski nikel (grand producteur mondial de métaux non ferreux), dont la capitalisation était tombée à 12,5 milliards de dollars, ne sont plus présents sur le FT-500. Quant à Ioukos, il ne vaut plus maintenant que 1,26 milliard de dollars (29,42 un an auparavant). La même tendance s'observe aussi sur la liste des 100 plus grandes sociétés d'Europe orientale: le nombre de compagnies russes y est tombé de 45 à 39, écrit le journal.
"La chute de la capitalisation des grandes compagnies russes alarme car être mentionné sur le FT-500 est un honneur tant pour la compagnie que pour le pays, dit le directeur général de la société d'investissement Aton, Alexandre Kandel. Il est évident que pour la croissance du marché boursier nous cédons le pas à l'Europe orientale en raison de l'affaire Ioukos et d'autres risques politiques".
Le directeur du département de communication avec les investisseurs de Norilski nikel reprend les mêmes facteurs pour expliquer la baisse de la capitalisation du holding. La diminution de la capitalisation d'Electricité de Russie est due à d'autres raisons, indique le vice-président de la banque d'investissement Trast, Andreï Zoubkov, en rappelant qu'en 2007 l'électricien cessera d'exister en tant que compagnie homogène.
Le président du Groupe financier unifié, Ilia Chtcherbovitch, estime que le FT-500 n'est pas un indicateur de l'attrait d'investissement des sociétés russes. Au contraire, les investisseurs s'intéressent aux compagnies bon marché avec potentiel de croissance important, relève-t-il.
Gazeta
Nortgaz réintègre Gazprom
Le torchon ne brûle plus entre Gazprom et Nortgaz. Vendredi dernier les actionnaires de la compagnie privée ont restitué à Ourengoïgazprom, une filiale du monopole, les actions de blocage de Nortgaz. Il s'agit du dernier grand actif de Gazprom, perdu sous l'ancien management, annonce le quotidien Gazeta.
Le désaccord entre Gazprom et Nortgaz durait depuis une dizaine d'années. Initialement le principal propriétaire de la compagnie privée était Ourengoïgazprom. Par la suite la filiale du monopole avait perdu cet actif consécutivement à une émission supplémentaire d'actions Nortgaz. Après l'arrivée de la nouvelle équipe de managers en 2001, conduite par Alexeï Miller, Gazprom avait lancé une campagne en vue de récupérer les actifs perdus pendant la gestion du monopole par Rem Viakhirev. Le consortium avait notamment contesté la perte de Nortgaz devant la justice.
Nortgaz constitue pour Gazprom un apport de 333 milliards de mètres cubes de gaz. L'extraction du monopole va maintenant augmenter de 2,5 à 3 milliards de mètres cubes l'an. En 2001, la production du consortium était passée de 512 à 545 milliards de mètres cubes. La plus grande partie de cette progression est à mettre au compte des actifs restitués. L'extraction dans les gisements appartenant au consortium baisse. Maintenant il est probable que la croissance active de l'extraction de Gazprom va cesser. Les 8 à 10 milliards que le consortium obtiendra de l'Etat en échange de 10,7 pour cent de ses actions permettront tout juste à Alexeï Miller de maintenir la croissance de la production. A propos, compte tenu que Gazprom entend créer sa propre composante pétrolière, cet argent pourrait ne pas lui suffire pour la réalisation de tous ces projets.