Experts: L'islam et la démocratie sont parfaitement compatibles

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MOSCOU, 1-er juin - RIA-Novosti. Des notions, telles que l'islam et la démocratie sont parfaitement compatibles. Ce point de vue est accepté pratiquement par tous les participants à cette "table ronde" qui s'est déroulée, ce mercredi, à RIA-Novosti et avait pour titre "L'islam et la démocratie".

"Il ne peut pas être la "démocratie islamique" dans son ensemble, mais la démocratie peut évidemment avoir lieu dans chaque pays habité par des musulmans", a notamment déclaré au cours de cette "table ronde" le célèbre spécialiste russe de l'islam et membre du Conseil scientifique du Centre Carnegie de Moscou, Alexeï Malachenko.

"L'islam ne doit pas être justifié, mais il doit être interprété, tel qu'il est", a souligné Alexeï Malachenko. Et d'ajouter: "Il est tout à fait évident que l'on doit le faire, compte tenu des particularités de chaque pays concret".

"Le fait que le monde islamique a aujourd'hui besoin des réformes n'est contesté par personne, mais il est à savoir sur quelle expérience pratique les processus démocratiques doivent s'y baser", est l'avis d'Alexeï Malachenko. Cela dit, l'expert a retenu plusieurs tendances. Tout d'abord, c'est la variante américaine qui dit: "nous allons venir et tout vous apprendre". Ensuite, ce sont les déclarations des musulmans eux-mêmes: "Nous avons notre propre expérience historique, et nous savons nous-mêmes ce qu'il faut faire".

Et à l'intérieur même du monde islamique, il existe diverses voies des réformes, a fait remarquer le vice-président de la Fondation d'appui à la démocratie et au progrès social, Chamil Beno. Il y a, par exemple, des voies proposées par la nébuleuse "Al-Qaïda" et Oussama ben Laden, par des intellectuels arabes et des élites musulmanes en-dehors du monde arabe dans des pays, tels que la Malaisie et le Bangladesh. On pourrait également y citer la Russie où les musulmans ont leur propre expérience historique tout à fait particulières, expérience de l'absorption dans le milieu non musulman, tout en gardant leur propre identité.

Comme l'a indiqué Chamil Beno, le fait que les musulmans se trouvent en quelque sorte à la basse cour de l'histoire est sans doute de leur propre faute, mais on ne doit pas non plus oublier que tout au long de ces 200 dernières années, tous les processus que se déroulent dans le monde musulman étaient dictés de l'extérieur". Et voilà que maintenant, les musulmans veulent enfin que nul ne leur indique comment ils doivent vivre", a expliqué le vice-président de la Fondation d'appui à la démocratie et au progrès social.

"La démocratie est une forme, alors que l'islam et le contenu. Aussi, viennent-ils bien ensemble", a estimé le représentant du Comité d'organisation du nouveau mouvement non gouvernemental "Patrimoine islamique de Russie" - Ali-Viatcheslav Polossine.

Les processus qui se déroulent aujourd'hui dans le monde islamique ne peuvent évidemment pas ne pas affecter la Russie où habitent près de 20 millions de musulmans et qui prétend, en outre, un statut d'observateur à l'Organisation de la Conférence islamique (OCI).

Au cours de cette même "table ronde", il a aussi été indiqué que la tâche des théologiens et des prédicateurs musulmans consistait, entre autres, à adopter l'islam aux conditions contemporaines. Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas du tout de remplacer les postulats de cette religion, mais de faire en sorte qu'un musulman qui vit, par exemple, en Europe s'y sente bien, qu'il ne soit guère un élément étranger dans un milieu hostile.

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