"M. Dzassokhov s'est adressé au président russe pour lui demander d'examiner la possibilité de le libérer de ses fonctions avant la fin de son mandat", a indiqué Dmitri Kozak, le représentant plénipotentiaire du Kremlin dans la région fédérale du Sud dont l'Ossétie du Nord fait partie.
Le mandat d'Alexandre Dzassokhov, 71 ans, expire en janvier 2006.
Dmitri Kozak est arrivé mardi à Vladikavkaz pour rencontrer l'administration de l'Ossétie du Nord. Il s'est réjoui d'avoir eu une conversation chaleureuse et constructive.
Plusieurs candidatures au poste de président de la république ont été avancées pendant la rencontre, dont on peut citer le président du parlement, Taïmouraz Mansourov, le premier vice-président du gouvernement, Alexandre Merkoulov, et le maire de Vladikavkaz, Kazbek Paguiev.
Ce dernier s'est toutefois empressé de se désister, dès que son nom a été prononcé.
Dmitri Kozak a indiqué que toutes les candidatures seront examinées par le président Vladimir Poutine.
Pour sa part, Alexandre Dzassokhov a indiqué qu'il démissionnait pour donner le feu vert à la jeune génération.
"Je veux créer un précédent. Alors que tout le monde cherche à prolonger son mandat, moi je veux le raccourcir", a-t-il dit.
La décision de démissionner n'a pas été prise en un jour. "Mon mandat devait expirer à la fin de cette année. Je n'ai pas voulu le prolonger", a-t-il dit.
Toutefois, le président nord-ossète ne quitte pas la politique.
"La politique est un métier. Étant donné que cela fait plusieurs décennies que je suis entré en politique, même si je voulais la quitter, je ne pourrais pas le faire", a dit Alexandre Dzassokhov, interrogé par des journalistes.
Sans faire allusion à un poste concret, le président nord-ossète a espéré qu'il serait utile à la nation, qu'il aiderait le pays et le président russe, qu'il ne perdrait pas le lien avec sa république d'origine.
Interrogé sur les sentiments qu'il éprouvait en démissionnant, Dzassokhov a fait remarquer: "Je suis très attaché à l'Ossétie du Nord. Il y a huit ans, j'ai quitté Moscou pour me rendre ici. Et je suis sûr que j'ai bien fait".
Pour la première fois, la question de la démission d'Alexandre Dzassokhov a été évoquée après la tragédie de Beslan où un commando terroriste a attaqué une école, le 1er septembre dernier, en prenant plus de 1 100 otages. Le 3 septembre, les forces spéciales russes ont pris d'assaut l'école après que les terroristes ont fait exposer des premières bombes dans le bâtiment et ont ouvert le feu contre les otages. Cet attentat fait 335 morts et près de 400 blessés.
Dzassokhov déclarait alors que sa démission aurait été interprétée comme une fuite devant ses responsabilités.
