Pas d'unanimité parmi les experts sur le remboursement anticipé de la dette russe envers le club de Paris

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MOSCOU, 13 mai - RIA Novosti. Les experts ne sont pas unanimes sur l'accord signé à Paris portant sur le remboursement anticipé d'un tiers de la dette russe (15 milliards de dollars) envers le club de Paris.

"Il s'agit d'un événement absolument négatif", a déclaré le président de l'association Russie économique, Boris Titov. "Aujourd'hui nous donnons, demain nous allons demander", a-t-il dit.

"Si nous voulons nous développer, nous devons investir dans l'économie. Peut-on rendre l'argent quand le pays manque de bons aéroports, de routes, quand le secteur du logement est en ruine", s'insurge-t-il.

À son avis, en dehors des projets d'infrastructure, on pourrait dépenser ces fonds à titre de crédits aux PME.

"Les grandes entreprises ont des moyens pour se développer, sinon ils n'ont pas de mal à trouver des crédits en Russie et à l'étranger. Les PME n'ont pas cette possibilité", a relevé Boris Titov. Le système du crédit hypothécaire nécessite également des investissements publics.

Pour Alexandre Chokhine, président du Conseil de coordination des associations patronales, le remboursement anticipé de la dette envers le club de Paris confirme la note d'investissement élevée de la Russie.

"Ce fait est très positif, il démontre que la Russie est capable non seulement de rembourser ses dettes, mais de les rembourser par avance", a-t-il déclaré vendredi à RIA Novosti.

À son avis, le succès des pourparlers avec les créanciers du club de Paris est "une double victoire" du ministère des Finances.

Premièrement, elle réduit les frais du remboursement de la dette; deuxièmement, elle protège le fonds de stabilisation contre les lobbyistes de tout poil prêts à le verser dans l'économie en stimulant l'inflation.

Le remboursement anticipé est "une méthode antiinflationniste qui évite aussi les conflits interministériels quant au partage du fonds de stabilisation", a relevé l'expert.

L'ancien ministre des Finances et directeur général adjoint de Rusal, Alexandre Livchits, donne également un avis positif.

"C'est un véritable acquis de la politique financière russe, le deuxième après la création d'un fonds de stabilisation", a-t-il déclaré dans une interview à la radio Écho de Moscou.

Selon lui, la dette envers le club de Paris est la pire des dettes. "Il y a des dettes qui sont exprimées en valeurs, qui sont cotées à la Bourse et qu'on peut racheter, mais la celle envers le club de Paris est un véritable fardeau", a-t-il estimé.

Plus tôt, le ministre des Finances, Alexeï Koudrine, a déclaré que la Russie devait verser début juin la première tranche de 13 milliards de dollars dans le cadre du remboursement anticipé.

Il a également indiqué que la Russie économiserait près de 400 millions de dollars en 2005 et presque 800 millions en 2006 grâce au remboursement anticipé de la dette envers le club de Paris. Les fonds ainsi débloqués pourraient être versés à des fins sociales et d'investissement, a ajouté le ministre.

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