Revue de la presse russe du 20 avril

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MOSCOU, RIA Novosti

Vremia Novostéï

Téhéran attend la visite de Poutine pour améliorer ses relations avec la Russie

Le président russe Vladimir Poutine pourrait se rendre très prochainement à Téhéran, a annoncé hier à Moscou le sous-secrétaire du Conseil de sécurité nationale de l'Iran, Hussein Musavian, informe le quotidien Vremia Novostéï.

La partie iranienne a confirmé que ce problème avait été débattu au cours des pourparlers avec le ministre russe des Affaires étrangères, Serguéi Lavrov. Selon lui, le principe de la visite de Vladimir Poutine à Téhéran a été arrêté. "Naturellement, Moscou et Téhéran sont prêts à cette visite mais il est nécessaire de jeter des bases sérieuses et de préparer des accords qui changeraient de façon radicale les relations entre nos deux pays", a-t-il ajouté.

La position négative des Etats-Unis entrave les relations entre les deux pays : Washington, qui d'après un diplomate américain anonyme ne fait pas confiance à Téhéran et s'étonne de la myopie de Moscou, s'oppose de façon catégorique à la coopération nucléaire entre la Russie et l'Iran.

Malgré les bruits diffusés par les médias selon lesquels les livraisons de combustible nucléaire russe destiné à Bouchehr seraient reportées à plus tard, la visite de Musavian à Moscou a été strictement politique. Aucune rencontre avec le directeur de Rosatom, Alexandre Roumiantsev, n'étaient prévue. Un porte-parole de Rosatom a affirmé hier que la date de livraison de combustible n'avait pas été ajournée, que le combustible serait livré six mois avant la mise en route de la centrale et qu'il n'y avait donc rien à débattre.

Téhéran a des outils économiques pour intéresser Moscou. "La Russie est aujourd'hui notre principal partenaire dans le domaine des technologies nucléaires, c'est pourquoi un dénouement pacifique de la crise consécutive au programme nucléaire iranien amplifiera la coopération de l'Iran avec la Russie dans ce domaine", a souligné Hussein Musavian. Téhéran a plus d'une fois déclaré son intention de construire sept nouvelles centrales nucléaires dont chacune pourrait rapporter 1 milliard de dollars à la Russie. D'après Hussein Musavian, Téhéran a déjà placé en Russie un contrat de construction d'un satellite de télécommunications et concerté le problème de l'achat de plusieurs avions de ligne russes Tu-204. Enfin, l'Iran a l'intention de déterminer l'étendue de la participation des sociétés russes aux projets pétrogaziers les plus importants à réaliser sur son territoire.

Izvestia

Les républiques russes hostiles à l'agrandissement des régions

La campagne d'agrandissement des régions de Russie est remise en question: ?ertains dirigeants régionaux s'opposent énergiquement à l'unification éventuelle avec les entités voisines, lit-on dans les Izvestia.

La réunion éventuelle de plusieurs régions est à l'étude: il est prévu de réunir notamment la République d'Adyghée au territoire de Krasnodar (Sud de la Fédération de Russie), la Carélie à la région de Mourmansk (Nord-Ouest), le District autonome des Nénets à la région d'Arkhangelsk (Nord), le Kouzbass au territoire de l'Altaï et à la république de l'Altaï (Sud de la Sibérie).

L'idée de la fusion est accueillie surtout douloureusement en Adyghée. Son président Khazret Sovmen a déclaré que l'unification est une provocation politique lourde de conséquences négatives, surtout dans le contexte de la situation socio-politique complexe dans le Caucase du Nord. Les organisations sociales, qui préparent déjà des actions de protestation, affirment que l'unification créera un terrain propice à l'extrémisme et provoquera un regain de tension dans la société.

En Carélie, l'idée de la fusion avec la région de Mourmansk est interprétée comme une prémisse de la perte de l'originalité nationale des petits peuples qui habitent dans la république: les Caréliens, les Vepses et les Finnois. La culture nationale carélienne sera anéantie, estime Anatoli Grigoriev, chef de l'organisation sociale "Congrès carélien". Dans ce cas, le rattachement des régions caréliennes à la Finlande sera l'unique issue.

Pour Anatoli Tsygankov, chef du Centre d'études politiques et sociales de Carélie, le facteur national peut être artificiellement évoqué dans le contexte de l'unification des régions. Par exemple, la Carélie n'est considérée république nationale que selon la tradition soviétique. Dans d'autres entités de la Fédération où il y a de fortes communautés ethniques, en premier lieu dans le Sud de la Russie, le facteur national a une grande importance et il peut jouer un rôle important dans le déclenchement de conflits graves. Non pas parce que les communautés ethniques pourraient être dissoutes lors de l'unification des régions: leur existence confortable, relativement isolée, serait tout simplement menacée, affirme l'expert.

Kompania (magazine)

Les producteurs étrangers d'appareils électroménagers attirés par la Russie

Les producteurs étrangers d'appareils électroménagers multiplient leurs implantations en Russie. LG Electronics, la marque coréenne, entame la construction d'une usine à Rouza (région de Moscou), qui sera une des plus grandes entreprises de l'empire LG, indique le magazine Kompania.

D'ici avril 2006, quatre bâtiments doivent être érigés sur une superficie de 50 hectares pour fabriquer des réfrigérateurs, des lave-linge, des téléviseurs et des équipements audio (quelque 4 millions de pièces par an).

La capacité prévue de cette nouvelle usine de LG dépasse celle des entreprises de ses concurrents ou des usines que ces derniers projettent de construire en Russie. L'italienne Indesit Company envisage de fabriquer cette année 1,5 million de réfrigérateurs et 500.000 machines à laver dans son usine de Lipetsk (Russie centrale). Le géant électroménager turc Vestel, qui a ouvert l'année dernière une usine de téléviseurs à Aleksandrov (région de Moscou), s'apprête à ajouter une entreprise capable d'assembler annuellement jusqu'à 2 millions de réfrigérateurs et machines à laver. La capacité de la première usine du groupe allemand Bosch und Siemens Hausgeräte, qui a acheté récemment un terrain à proximité de Saint-Pétersbourg, sera de 500.000 réfrigérateurs par an. Il est prévu de transformer ce site en un technopôle où seront assemblés également d'autres appareils électroménagers.

Le président de l'association russe des producteurs et distributeurs d'appareils électroménagers et d'ordinateurs, Alexandre Pliatsevoï, estime que le regain d'intérêt des étrangers pour la production en Russie est dû non seulement à la croissance stable des ventes d'appareils électroménagers (25% par an), mais aussi au fait que les droits de douane élevés sur les appareils électriques rendent les importations de produits finis moins avantageuses que la production à l'intérieur du pays.

Samsung Electronics, le principal concurrent de LG en Corée et dans le monde, se propose également de construire en Russie une usine d'appareils électroménagers. Mais la mise en oeuvre de ce projet dépend de l'adoption de la loi sur les zones économiques spéciales (ZES), souligne le responsable de Samsung Electronics Rus, Mikhaïl Platonov. L'entreprise envisage de s'implanter justement sur le territoire d'une ZES.

Gazeta

Des pétroliers russes demandent au Premier ministre de défendre leurs intérêts en Ukraine

Des compagnies pétrolières russes ont demandé au Premier ministre, Mikhaïl Fradkov, de défendre leurs intérêts en Ukraine. La chef du gouvernement ukrainien, Ioulia Timochenko, a accusé Lukoïl, TNK-BP et Tatneft, qui occupent plus de 60 pour cent du marché des combustibles dans ce pays, d'entente illicite ayant entraîné une hausse du prix de l'essence, annonce la Gazeta.

Mardi le Comité antitrust d'Ukraine a mis en mouvement une action pénale contre ces compagnies pétrolières russes. Si la justice prouvait que la législation a été enfreinte, les pétroliers seraient passibles d'une amende équivalent à 10 pour cent de leur chiffre d'affaires en 2004. Au vu des ventes qu'elles ont réalisées en Ukraine l'année passée, il s'agirait de plusieurs dizaines de millions de dollars.

Cette année les compagnies se sont engagées à livrer aux entreprises agricoles ukrainiennes 600.000 tonnes de gazole à raison de 460 dollars la tonne (100 dollars de moins que le prix maximum en Ukraine). Seulement les technocrates ukrainiens ont poursuivi leur campagne contre les holdings russes. Les pétroliers ont alors pris des mesures extrêmes: TNK-BP a suspendu la vente d'essence dans ses pompes ukrainiennes. Les autres compagnies ont promis de faire de même.

Toutefois, les pétroliers ne croient pas que ces mesures seront suivies d'effet. Mardi Lukoil, TNK-BP, Tatneft et le groupe Alians ont adressé au Premier ministre russe une lettre dans laquelle ils lui demandent de plaider en leur faveur au cours des pourparlers qu'il aura prochainement avec Ioulia Timochenko. Cette rencontre avait été programmée pour vendredi dernier mais elle avait été reportée. Aucune date nouvelle n'a encore été fixée pour la visite de la Première ministre ukrainienne à Moscou.

Selon Evgueni Souvorov, directeur du département analytique de la banque Zenit, les pétroliers auraient tort d'espérer que Mikhaïl Fradkov règle leurs problèmes. D'un autre côté, on ne saurait dire que la situation dans laquelle se trouvent les compagnies en question est sans issue. Le gouvernement ukrainien a interdit cette année d'exporter du pétrole du pays. Cet interdit concerne aussi le gazole et le carburant pour moteur. Mais pour ces derniers l'interdit ne porte que sur avril-mai et août-septembre. Les pétroliers profiteront de cette faille pour exporter leurs produits.

Izvestia

Sviazinvest sera mis en vente avec quatre filiales

Sviazinvest, le plus grand holding russe de télécommunications, dont les actifs ont été évalués à 2,5-2,7 milliards de dollars par le directeur de l'Agence fédérale pour la gestion des biens fédéraux, Valeri Nazarov, sera mis en vente dans le cadre de la privatisation avec quatre filiales, annoncent les Izvestia.

Valeri Nazarov a déclaré mardi qu'il s'agissait des filiales Ouralsviazinform, Tsentralny telegraf, Tsentrtelekom et Volgatelekom. L'Etat ne parvient pas à se débarrasser des paquets minoritaires qu'il détient dans ces quatre compagnies. Leur vente aux enchères avait été fixée à la fin de 2004 et au début de 2005, mais elle n'avait pas pu se tenir faute de prétendants ou sur décision de l'Agence fédérale pour la gestion des biens fédéraux.

Lors des enchères précédentes le prix des actifs susmentionnés était assez élevé, c'est pourquoi il ne s'était pas trouvé de preneurs, indique Elena Bajenova, analyste de la compagnie d'investissement Aton. Elle estime raisonnable la décision de privatiser ces paquets.

Cependant, mardi un consortium composé de cinq associations, conduit par l'Organisation régionale de concours à la réforme des télécommunications, a rendu public un document analysant l'activité de Sviazinvest. Pour ce consortium une privatisation hâtive du paquet public du holding ne rapporterait pas au budget la somme équivalent à son coût réel. En ce qui concerne ce jugement les avis des analystes divergent. Evgueni Golosnoï, de la compagnie d'investissement Troïka Dialog, estime qu'il est prématuré de parler des paramètres de la privatisation à venir avant la fin de l'évaluation financière de l'activité du holding. Quant à Elena Bajenova, elle prétend le contraire, à savoir que l'actif doit être vendu dans les délais les plus rapides. Le holding a été optimisé et restructuré. Par conséquent, la seule chose qui reste à faire c'est de le vendre à un particulier. Cela dynamisera l'ensemble du marché, dit-elle.

Les actifs de Sviazinvest sont les paquets de contrôle de sept compagnies interrégionales de télécommunications et de l'opérateur national des communications à longues distances Rostelekom. L'Etat contrôle 75 pour cent des actions du holding moins une.

Novyé izvestia

Accord de coopération entre le Patriarcat et Chemins de fer de Russie

Le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Alexis II, a signé un accord avec la société des Chemins de fer de Russie (RZD). Ainsi, l'Eglise orthodoxe russe s'adjuge le monopole spirituel sur le plus important moyen de transport de masse, annonce le quotidien Novyé izvestia.

Dans le cadre de la coopération dont la durée n'est pas limitée, selon le service de presse du Patriarcat, il est envisagé de faire renaître dans l'ensemble du pays l'activité des chapelles de gare et des églises roulantes, de rétablir les missions civilisatrices dans les trains de grandes lignes. Les prêtres et les cheminots militeront contre toute les "organisations pseudo-religieuses qui présentent un danger pour la société". Ils chasseront des trains les adeptes des différentes sectes diffusant des tracts dans les wagons.

Il ne faut pas oublier qu'à la différence de ce qu'elle était avant la révolution, la Russie contemporaine est un pays où les athées et les croyants, qu'ils soient bouddhistes ou musulmans, catholiques ou protestants, krishnaïtes ou orthodoxes, ont les mêmes droits. Reste à savoir si l'activité "fer" de l'Eglise orthodoxe n'entraînera pas une forme de censure religieuse sur rails.

Aucune des religions traditionnelles n'a passé d'accord avec un ministère ou une société comme RZD. Mais l'Eglise orthodoxe a commencé dès le début des années 1990 à conclure des contrats au niveau fédéral et régional. En 1996, elle a signé un accord de coopération avec le ministère de l'Intérieur pour œuvrer ensemble à la rééducation des prisonniers et veiller au respect de l'ordre public. En 1999, elle a passé un contrat avec l'Académie des sciences et puis un accord de coopération avec le ministère de l'Enseignement, le ministère de la Culture et le ministère de la Justice. D'autre part, le Patriarcat est lié par des engagements à tous les groupes de forces armées.

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