Revue de la presse russe du 18 avril

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta

La Russie souhaite démanteler des sous-marins nucléaires étranger

La Russie voudrait démanteler des sous-marins nucléaires (SMN). Cette idée a été émise dimanche par Alexandre Roumiantsev, le directeur de l'Agence fédérale pour l'énergie atomique. La Russie dispose effectivement des capacités requises pour cela. La question est de savoir où sera stocké le combustible nucléaire usé (CNU) retiré des réacteurs des SMN, écrit la Gazeta.

En attendant, la Russie démantèle seulement ses propres submersibles mais elle le fait avec l'assistance d'Etats étrangers. Selon Alexandre Roumiantsev, la Russie reçoit à ces fins 100 millions de dollars par an. D'ici à cinq ou six ans les 80 sous-marins nucléaires restants seront découpés, dit le directeur de l'Agence fédérale pour l'énergie atomique. Ensuite la Russie se tiendra prête à procéder aux mêmes opérations avec les SMN américains, français et britanniques, estime-t-il. Pour les partenaires étrangers ces services seraient source d'économies substantielles, a déclaré Alexandre Roumiantsev. Pour la Russie ce serait l'occasion de gagner de l'argent. D'autre part, les experts estiment que cette coopération permettraient de faire tourner les capacités chargées du démantèlement des SMN. Actuellement la Russie démantèle les submersibles datant des années 1960-1970. Quand elle aura fini, les capacités en question seront disponibles, dit le directeur de la représentation moscovite du Centre de l'information sur la défense, Ivan Safrantchouk. Ces services pourraient être demandés à l'étranger. Cependant, étant donné que les entreprises de découpage des SMN avaient été construites avec la participation d'Etats étrangers, ces derniers pourraient réclamer une réduction substantielle du prix de la destruction de leurs sous-marins, estime Ivan Safrantchouk. Aussi est-il peu probable que cela rapporte beaucoup à la Russie.

Cependant, la question essentielle est de savoir où le CNU devra être stocké et retraité. Pour Alexandre Roumiantsev, dans un premier temps il faudra le stocker dans les pays propriétaires des sous-marins. Cela signifie qu'en perspective, après le démantèlement des SMN étrangers les déchets radioactifs pourraient rester en Russie, pense le directeur du Centre de politique écologique, Alexeï Iablokov. La Russie n'a pas besoins d'ordures radioactives supplémentaires, affirme-t-il. Au demeurant, en 2001, lors de l'adoption de la loi autorisant le stockage de CNU en Russie, les écologistes avaient déjà craint qu'il ne s'agisse d'un premier pas vers la transformation de la Russie en décharge nucléaire mondiale. Actuellement, la Russie stocke et traite le CNU des réacteurs qu'elle a elle-même construits à l'étranger.

Rossiïskaïa Gazeta

Alexeï Koudrine : l'économie malade de la bêtise du gouvernement

"Evitons de faire des bêtises en économie et tout ira bien. L'économie (russe) est malade de notre bêtise", a déclaré le ministre des Finances Alexeï Koudrine dans une interview au quotidien Rossiïskaïa Gazeta.

"Il est important de faire un choix et d'éliminer les facteurs qui maintiennent la hausse des prix. Mais nous accomplissons des pas en sens inverse, ceux qui maintiennent l'inflation", a déclaré le ministre. Selon Alexeï Koudrine, "le gouvernement commet des bêtises" et lui-même en assume toute la responsabilité comme, d'ailleurs, tous les autres membres du cabinet des ministres. "Cela veut dire que je n'ai pas su convaincre le gouvernement de la bonne manière d'agir".

Le ministre russe des Finances estime que, ces dernières années, la politique économique visait à renforcer le rôle de l'Etat dans l'élaboration des règles et à réduire son rôle dans la régulation extérieure. La baisse des impôts en est l'exemple principal : l'Etat pompait moins sur les entreprises et redistribuait moins. Dans le contexte des cours élevés du pétrole et de la forte balance des paiements, les dépenses étaient limitées et le surplus de ressources a d'abord été placé dans une réserve financière puis dans un Fonds de stabilisation.

Mais maintenant, a noté Alexeï Koudrine, la politique économique évolue vers le renforcement du rôle de l'Etat, vers la diminution de la libéralisation dans de nombreux secteurs et dans le sens d'une politique financière moins forte. L'inflation ne baisse pratiquement pas depuis plus d'un an.

De l'avis du ministre des Finances, l'inflation obère la population et l'économie. C'est un des facteurs de pauvreté et de développement économique imprévisible. A long terme, l'inflation est en mesure d'étouffer la croissance.

Alexeï Koudrine est sûr que "le gouvernement a aujourd'hui une chance historique de réduire l'inflation au minimum après la libéralisation des prix. Les gens ne ressentiront tout simplement pas le mouvement des prix".

Izvestia

Les banques étrangères n'auront pas de succursales en Russie

L'un des préalables avancés par les Etats-Unis à l'adhésion de la Russie à l'OMC est l'ouverture de son marché financier aux banques étrangères. Mais la Russie n'a pas l'intention de s'exécuter car elle trouve cette condition excessive, a déclaré dans une interview au quotidien Izvestia le premier vice-président de la Banque de Russie, Andréi Kozlov.

La majorité des banquiers russes partage ce point de vue. Aujourd'hui le niveau d'ouverture de la Russie, aussi bien du point de vue de l'accès offert aux filiales de banques étrangères que sur le plan de la possibilité de fournir des services bancaires transfrontaliers est largement suffisant pour mener normalement les affaires en Russie, estiment-t-ils.

Les banques étrangères peuvent dès maintenant fournir des services à des clients russes tout en se trouvant à l'étranger. Les plus grandes entreprises et de nombreux citoyens de Russie profitent déjà de cette possibilité. En effet, 40% des emprunts sont actuellement contractés auprès de banques sises hors du territoire de la Russie. C'est un segment du marché très important déjà perdu par les banques russes.

La présence de filiales de banques étrangères sur le marché russe assurerait des conditions de concurrence égales aux banquiers nationaux et étrangers. Des succursales, par contre, auraient offert aux concurrents étrangers des avantages que les banquiers russes sont incapables de se procurer. On comprend qu'il est plus aisé et plus avantageux de travailler via des succursales. Mais Moscou estime que l'OMC n'oblige pas de privilégier les étrangers sur le territoire national, elle propose seulement de niveler les avantages de ses propres organisations et ceux des étrangers.

C'est pour cette raison que la partie russe déclare son intérêt à mettre en place une coopération à long terme pour que les étrangers viennent en Russie pour longtemps. Mais sous forme de filiales. Elles auront les mêmes conditions de travail que les banques russes. La Russie n'acceptera pas la présence de succursales de banques étrangères sur son territoire. Ce sera une excellente manière d'équilibrer les intérêts, affirme avec certitude le premier vice-président de la Banque de Russie.

Vedomosti

St.Pétersbourg pourrait devenir le Detroit russe

Cette année, outre Toyota, DaimlerChrysler pourrait annoncer la construction d'une usine dans les environs de Saint-Pétersbourg où le groupe s'apprête à investir plus de 100 millions de dollars dans ce projet, affirme le quotidien Vedomosti.

Le président du Comité oriental de l'économie allemande et conseiller du président de DaimlerChrysler, Klaus Mangold, a déclaré la semaine dernière que la décision de construire une usine de voitures Mercedes en Russie pourrait être prise tout prochainement.

Un fonctionnaire de l'administration de Saint-Pétersbourg a confirmé la tenue de négociations avec DaimlerChrysler. Mais le groupe n'a pas encore décidé où sera implantée la future usine et quand cette décision sera prise, a-t-il ajouté.

Le chef du Comité de réglementation technique de l'Association des constructeurs d'automobiles de Russie, Igor Korovkine, estime qu'à la première étape, DaimlerChrysler pourrait implanter une unité d'assemblage d'un rendement de 20 000 voitures par an. Ce projet lui coûterait au total 300 à 400 millions de dollars, suppose-t-il.

Pétersbourg est un lieu idéal pour construire une usine automobile, soutient Igor Korovkine. Les pièces pourraient être amenées par mer pour raccourcir le chemin de l'usine. Les producteurs de pièces ne suivront pas tout de suite le groupe. Pour que leur fabrication soit rentable, il faut que l'usine sorte au moins 100 000 voitures.

Les analystes de la société Métropole estiment que Daimler-Chrysler assemblerait en Russie les modèles les plus populaires des classes C et E.

D'après leurs prévisions, d'ici 2010 le groupe allemand pourrait vendre en Russie 30 000 Mercedes par an.

Parallèlement à DaimlerChrysler, le japonais Toyota s'installera à Saint-Pétersbourg s'il signe des lettres d'intention en la matière avec l'administration de la ville et le ministère du Développement économique et du Commerce. Il produirait, au début, 25 000 voitures par an.

A noter que l'usine Ford, de Vsevolojsk, opérationnelle depuis 2002, produit déjà un peu plus de 35 000 voitures par an.

Kommersant

Des Britanniques achètent la plus grande chaîne de magasins d'appareils ménagers de Russie

Une transaction d'envergure est en préparation sur le marché russe de la vente de détail. Le groupe Eldorado, qui gère la plus grande chaîne de magasins d'appareils ménagers de Russie, a signé avec le Dixons Group britannique, détaillant européen, une option selon laquelle d'ici à 2011 Dixons pourrait acquérir Eldorado pour 1,9 milliard de dollars, annonce Kommersant.

Ni Dixons, ni Eldorado ne révèlent le schéma d'acquisition de l'actif russe. "Les acteurs du marché ignorent comment le groupe Eldorado est structuré et avec qui l'option susmentionnée a été signée. Il s'agit probablement d'une société offshore qui gère les compagnies du groupe", pense Marat Ibraguimov, analyste de la compagnie financière Ouralsib.

De l'avis des experts, le montant déclaré du marché, de l'ordre de 2 milliards de dollars, devrait stimuler le développement d'Eldorado du moment que le prix réel actuel de la société est nettement plus bas.

Les analystes relèvent que l'annonce du marché entre Dixons et Eldorado pourrait marquer une nouvelle étape dans les relations entre la Russie et les investisseurs étrangers. Maintenant les compagnies occidentales fixent leur intérêt non plus sur les géants des matières premières mais sur les acteurs du secteur consommation. Cette réorientation des investisseurs est parfaitement logique. Dans le commerce de détail les risques politiques ne sont pas majeurs et il est beaucoup plus aisé d'obtenir des autorités les autorisations d'achat que dans les autres branches.

Le groupe commerce-investissement Eldorado est la plus grande chaîne russe de magasins spécialisés dans la vente des appareils ménagers et électroniques. Cette société est représentée en Ukraine et possède un magasin en Pologne. La chaîne Eldorado aligne 610 magasins, dont 320 lui appartiennent et 290 fonctionnent en franchising. Selon les experts, en 2004 son chiffre d'affaires a été de près de 1,3 milliard de dollars.

Business

Les PME sont dans le collimateur des "chasseurs de business"

De l'avis des experts, l'époque des absorptions malveillantes touche à sa fin en Russie. Les grosses entreprises se sont dotées de systèmes de protection contre les "intrus", alors que la méthode préférée des chasseurs de biens en faillite artificielle a été mise hors la loi, écrit le journal Le Business.

Mais si les "grands" n'ont désormais presque rien à craindre, les petites et moyennes entreprises devraient être sur leurs gardes car ce sont elles qui se sont retrouvées dans le viseur des"chasseurs de business", les raiders.

"Aujourd'hui, les absorptions malveillantes ne sont pas aussi nombreuses qu'autrefois", estime le directeur du département juridique et des droits de la compagnie Baker Tilly Rusaudit, Edouard Koutcherov. D'après le journal "Fusions-absorptions", le coût moyen de ces transactions en 2004 (compte non tenu de la vente du principal actif de Yukos, Yuganskneftegaz) s'est monté à 58 millions de dollars, soit deux fois moins qu'en 2003. Mais la baisse du "prix de la question" est compensée par le nombre d'usurpations. Dans la capitale, selon la Direction de sécurité économique de Moscou, il a été enregistré l'an dernier 190 cas d'accaparement de business contre 29 cas en 2003.

Mais les raiders ont trouvé aujourd'hui une nouvelle niche : désormais, ils s'érigent en défenseurs des entreprises. Les experts déconseillent toutefois de rechercher protection auprès d'eux. Souvent, ceux qui absorbent et ceux qui usurpent travaillent ensemble et joue des combinaisons à plusieurs coups.

Ceci dit, le Service fédéral anti-monopole (FAS) ne s'ingère dans les absorptions que dans les cas où "l'absorption malveillante est menée par la compagnie qui possède un pouvoir de marché, explique l'adjoint directeur du FAS, Anatoli Golomolzine. Quant aux petites et moyennes entreprises, elles se retrouvent rarement dans le collimateur du FAS.

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