"Ce plan est un facteur positif pour la solvabilité générale du secteur", lit-on dans un communiqué de presse de l'agence qui souligne plus loin que ce projet n'est pas facile à réaliser, vu que les sociétés gazières indépendantes ont un accès limité à l'infrastructure gazière du pays et compte tenu de la situation dominante de Gazprom.
Gazprom a proposé au gouvernement de commencer par libéraliser le prix du gaz livré aux consommateurs industriels intérieurs à partir de 2006 tout en maintenant la régulation du prix des livraisons destinées à la population et aux organisations du secteur public.
"Cela incite à l'optimisme parce qu'il s'agit d'une tentative de rendre le marché intérieur rentable. Gazprom a pratiquement atteint un niveau rentable des prix intérieurs et le moment est venu de franchir le pas suivant", souligne Jeffrey Woodruff, directeur du groupe énergétique de la mission de Fitch à Moscou.
Les experts soulignent que la proposition de Gazprom a une grande importance pour le marché gazier russe où les 1000 mètres cubes de gaz naturel se vendent actuellement 110 dollars moins cher que sur le marché ouest-européen.
Ce décalage énorme influe grandement sur la rentabilité du secteur. Les livraisons de gaz intérieures représentent deux tiers de la totalité des ventes mais rapportent moins d'un tiers des recettes totales.
"Les propositions de libéralisation des prix pour les industries qui consomment 65% à 70% du gaz commercialisé sur le marché intérieur seront importantes car elles permettront de faire disparaître le déséquilibre actuel", a déclaré Woodruff.
Dans le cadre du plan de libéralisation, il est envisagé de créer un mécanisme de régulation des prix via une bourse indépendante de Gazprom. Les experts estiment que cet objectif pourrait être atteint avec l'assistance de la Bourse interrégionale du secteur pétrogazier, organisation à but non-lucratif ayant pour vocation de promouvoir les ventes de gaz indépendantes.