La Russie se réserve le rôle de "ballon d'oxygène" pour le monde

© RIA Novosti . Vladimir Viatkin / Accéder à la base multimédiaUne rivière dans la taïga
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Ce que Dieu donne à un pays n'est pas le mérite de ce pays et ne peut donc faire la fierté de ses habitants. Pourtant, un fait est à constater: la Russie est prodigieusement riche en ressources naturelles, ce qui implique une certaine responsabilité envers le reste du monde.

Ce que Dieu donne à un pays n'est pas le mérite de ce pays et ne peut donc faire la fierté de ses habitants. Pourtant, un fait est à constater: la Russie est prodigieusement riche en ressources naturelles, ce qui implique une certaine responsabilité envers le reste du monde.

L'académicien Dmitri Lvov affirme que la Russie représente "le principal potentiel d'équilibre écologique de la Terre et c'est en cela que réside son rôle historique. Calculé par tête d'habitant, le potentiel de ressources naturelles de la Russie devance de 2 à 2,5 fois celui des Etats-Unis, de six fois celui de l'Allemagne et de 18 à 20 fois celui du Japon".

Autre chose, la manière dont la Russie utilise son potentiel. S'agissant de la forêt, les superlatifs ne sont pas de mise ! La forêt est la première de toutes les ressources de la Russie (le pays totalise 22% des surfaces boisées mondiales). La zone des forêts s'étend sur près de 10 000 km, de la Finlande au Pacifique. Et il est clair que ce "poumon vert" absorbe sans discontinuité du bioxyde de carbone (15% du CO2 de la planète), produisant presque autant d'oxygène. Mais, en vertu de la " rose globale des vents ", les rejets industriels de l'Occident sont transférés à l'est, dans l'espace atmosphérique de la Russie, où ils sont "recyclés" par ses forêts. Pour la Grande-Bretagne ou l'Allemagne, pays dont la nature n'est plus en mesure de produire des quantités suffisantes d'oxygène, la Russie représente depuis longtemps une immense réserve de ce gaz vivifiant.

La portée globale de la forêt russe s'explique également par leur état : aux deux tiers, elle est conservée dans un état proche de l'état naturel. Un tiers seulement est concerné par des activités économiques, essentiellement dans la partie européenne du pays. Le reste concerne les forêts vierges qui existent telles quelles depuis la Création du monde. Près de Kostroma, dans la Partie européenne, il y a la forêt de Kologriv, un modèle pour sa zone naturelle, mais sa grande particularité consiste aussi dans le fait qu'elle n'a connu "ni la hache, ni le feu" pendant presque 400 ans. Des documents historiques en témoignent.

Les forêts de conifères, surtout en Extrême-Orient et en Sibérie, se distinguent par une grande diversité biologique (plus de 3 000 espèces de plantes, d'animaux, d'oiseaux, d'insectes, de mousses et de lichens). Plus de 2 000 espèces biotiques sont recensées dans les forêts de l'Altaï et du Caucase, un millier dans celles de la Russie centrale.

Mais si tout va bien du côté de la préservation de la diversité biologique, l'utilisation des forêts est une source de migraines pour beaucoup dans le pays. "La mauvaise exploitation de la forêt", dit Valeri Rochtchoupkine, directeur de l'Agence fédérale pour l'Economie forestière, est le problème numéro un. L'industrie du bois, peu développée, ne permet pas d'exploiter à fond les coupes (seulement 21% des ressources forestières sont ainsi utilisées). L'économie forestière est essentiellement fondée sur la livraison de matières premières, ce qui encourage les coupes rapaces et criminelles qui ont un impact négatif sur l'homéostat de la forêt. Le préjudice causé par les coupes illicites est estimé à près de 1 milliard de dollars par an. D'autre part, dans certaines régions, suite à la mollesse de leur exploitation industrielle, les forêts ont vieilli et sont donc sujettes aux maladies.

Il faut aussi trouver une solution au problème de l'harmonisation de l'exploitation des forêts avec les intérêts de leur utilisation et de leur protection. "Les organes fédéraux répondent des ressources forestières, mais le repeuplement des forêts est à la charge des autorités locales. Et les entités de la Fédération (il y en a 89) s'acquittent très mal de leur tâche, en reboisant seulement 17% des surfaces de coupes", constate Valeri Rochtchoupkine. Le nouveau Code des forêts, actuellement étudié par la Douma, s'efforce d'équilibrer ces fonctions et les responsabilités. Le texte est élaboré compte tenu des expériences des "pays forestiers", notamment, de la Finlande et de la Suède. Il prévoit la répartition des compétences entre les autorités locales, les entités municipales et la Fédération. La notion de "propriété privée" réapparaît pour la première fois depuis la révolution de 1917. Et dès qu'il s'agit de privatisation, le Code stipule nettement que le droit d'acquérir une forêt est accordé au preneur à bail qui a montré, en quinze ans d'exploitation du terrain loué, son "attitude civilisée" envers la forêt. Le locataire réalisera à ses frais les travaux de reboisement, luttera contre les incendies, veillera à l'équilibre des parasites. "Mais jamais le droit de propriété privée ne s'étendra aux forêts des zones de protection des eaux et d'intérêt écologique, aux parcs nationaux et aux réserves naturelles, dit Valeri Rochtchoupkine. - Ces forêts, qui couvrent jusqu'à 70% de la surface boisée du pays, sont considérées comme intangibles". Ce qui veut dire que la Russie entend jouer comme toujours son rôle de pierre angulaire de l'équilibre écologique mondial.

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