Le business allemand élargit sa présence en Russie

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MOSCOU, 16 mars (par Nina Koulikova, commentatrice économique de RIA-Novosti). Le 15 mars 2005, l'Union économique allemande a fêté le dixième anniversaire de sa présence sur le marché russe.

L'Union regroupe près de 500 sociétés de différents secteurs économiques. Il s'agit essentiellement d'entreprises allemandes, de leurs représentations, filiales et succursales en Russie. Objectif de l'Union : élargir la coopération économique avec la Russie en encourageant l'esprit d'entreprise de ses membres.

Les dirigeants de l'Union estiment en effet que la Russie est un marché connaissant un développement particulièrement dynamique. Otto Wolff von Amerongen, président honorifique de l'Union économique allemande, dit que l'avis unanime selon lequel la Russie ne pouvait pas être ignorée comme marché d'avenir ni comme lieu d'entrepreneuriat est à l'origine de la création de cette association. Aujourd'hui, les entreprises allemandes sont des investisseurs de poids pour l'économie russe, contribuant à sa modernisation. Andrea von Knoop, présidente de la représentation de l'Union en Fédération de Russie, souligne que la politique conséquente des réformes et la politique fiscale judicieuse ont fait de la Russie un des pays les plus attrayants pour le business étranger.

Près de la moitié des entreprises membres de l'Union sont des PME. L'UEA attache une attention particulière à cet axe. Dans son message de félicitations adressé aux dirigeants de l'Union à l'occasion de son anniversaire, le président Vladimir Poutine a indiqué notamment que les activités de l'Union avaient permis à plus d'un titre de consolider les liens entre les chefs d'entreprise et d'intensifier la coopération entre les PME des deux pays.

L'anniversaire de l'UEA a aussi été marqué par la cérémonie de pose de la première pierre de la Maison de la Petite et Moyenne Entreprise à Moscou. La création de ce centre est appelée à relancer la coopération entre les PME russes et allemandes. De l'avis de l'Union, le business moyen de RFA abandonne le parti pris et les attitudes réservées et passe à des projets d'investissements directs en Russie. Le ministre russe du Développement économique et du Commerce, Guerman Gref, a rappelé que ce chantier, dans lequel des firmes allemandes projettent d'investir 50 millions d'euros, "constituera un exemple de dialogue économique réussi".

Depuis peu, les entreprises russes jouissant d'une bonne renommée sont également admises à l'Union. Le chancelier allemand Gerhard Schröder affirme que cette mesure est logique et qu'elle ouvre une nouvelle possibilité pour le partenariat stratégique dans le but d'améliorer la compétitivité de l'industrie russe. L'Union jette également les bases de la future chambre de commerce germano-russe qui devrait être créée au cours des deux prochaines années.

Certes, en Russie, les entreprises allemandes se heurtent à des problèmes. La bureaucratie, la corruption et la mauvaise application des lois adoptées sont le plus souvent cités comme obstacles à un business efficace. Selon les dirigeants de l'Union, la Russie a enregistré ces derniers temps beaucoup de succès, mais on a besoin de nouvelles lois pour se sentir prémunis contre toute mauvaise surprise en développant des projets en Russie.

Et pourtant, les liens économiques russo-allemands ne cessent de se renforcer. Le chiffre d'affaires des échanges bilatéraux en 2004 a dépassé les indices de 2003 de 22,7%, s'établissant à 31,3 milliards d'euros. L'an dernier, l'Allemagne a exporté vers la Russie des marchandises pour 15 milliards d'euros (+23,5%), et en a importé de Russie pour 16,2 milliards d'euros (une progression de 20,9%).

En réglant des problèmes économiques, l'Union fait dans le même temps beaucoup pour améliorer l'image de la Russie sur la scène internationale. Peu après le lancement de l'affaire Yukos, l'Union était peut-être l'unique organisation étrangère à avoir invité les milieux d'affaires étrangers àne pas céder à la panique mais à continuer calmement leurs activités en Russie.

Andrea von Knopp dit que la presse allemande évoque souvent le mauvais climat d'investissement en Russie, mais les milliers de chefs d'entreprise allemands qui y travaillent ne partagent pas cet avis. Au contraire, ils font grand cas des efforts déployés en vue d'améliorer la législation économique russe. La communauté d'affaires allemande "projette d'élargir sa présence en Russie", souligne-t-elle.

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