Si le gouvernement et l'opinion publique continuent de considérer le secteur pétrogazier comme une baguette magique "qui fait des miracles et ne demande pas à manger", la Russie se trouvera très prochainement à court de possibilités d'exporter du pétrole et n'en aura que juste assez pour satisfaire la demande intérieure. Tel est le leitmotiv de l'intervention du président de l'Union, Guennadi Chmal, au sixième congrès de cette organisation.
"L'unique issue consiste à lancer un large programme de recherche et de mise en valeur de nouveaux gisements, tout particulièrement de réservoirs importants comme celui de Samotlor, en Sibérie occidentale", a-t-il déclaré.
Pendant les quinze à vingt prochaines années, le rôle primordial appartiendra aux gisements de Sibérie occidentale. Mais la mise en valeur de ceux de Sibérie orientale permettra de résoudre le problème de la sécurité stratégique, de l'approvisionnement en matière énergétique, du développement économique du pays, sans parler des problèmes géopolitiques, a-t-il ajouté.
Les tâches immédiates du secteur pétrogazier russe sont, de l'avis de Guenandi Chmal, l'exportation de pétrole des gisements de Sakhaline et la construction d'un oléoduc débouchant sur le littoral du Pacifique.
En moyenne, un quart environ des puits de pétrole russes sont gelés, a-t-il poursuivi. Leur nombre varie selon les sociétés : Sourgoutneftegaz a arrêté 12% de ses puits, Lukoil 19%, Ioukos 30%, TNK 38,7%, Sibneft 56,5%.
Ce problème ne pourra être résolu qu'en modifiant la législation en vigueur et en adoptant une loi sur l'encouragement de l'exploitation des puits faiblement productifs.
Le président de l'Union a insisté aussi sur la nécessité de résoudre sans plus tarder le problème du financement des travaux de prospection géologique.
"Cette question reste dans l'air. On ne comprend pas si le financement sera centralisé ou bien si ce sera la prérogative absolue des compagnies pétrolières", a-t-il dit.
Guennadi Chmal s'est prononcé pour le perfectionnement de la législation réglementant les accords de partage de la production.
Il estime qu'il est nécessaire de perfectionner par voie législative le schéma de la balance des intérêts qui, à ses dires, pourrait, d'une part, protéger avec efficacité les intérêts stratégiques de l'Etat et, d'autre part, créer un système de garanties pour les investisseurs afin que les compagnies puissent augmenter le financement des travaux de prospection géologique.
