Revue de la presse russe du 16 mars

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MOSCOU - RIA Novosti

Vedomosti

Qui a bien pu toucher les 10 millions de dollars de récompense pour Maskhadov?

Le Centre des relations publiques du Service fédéral de sécurité de Russie (FSB) a annoncé hier que les 10 millions de dollars de récompense pour toute information fiable pouvant conduire au leader des terroristes tchétchènes Aslan Maskhadov avaient été versés intégralement, rappelle le quotidien Vedomosti.

Mais il ne dit pas qui a touché la récompense et ne précise pas la nature de l'information. La procédure de versement n'est pas divulguée non plus, affirme le directeur du Centre des relations publiques. "Cela peut être un virement sur un compte bancaire ou tout autre procédé légal de versement", a-t-il dit.

De la déclaration du FSB il s'ensuit qu'il y avait plusieurs informateurs, probablement des Tchétchènes. Le communiqué de presse indique que le FSB est prêt à aider ces personnes à s'installer dans une autre région de Russie ou dans un pays musulman.

L'argent a pu être versé à un agent du FSB en poste à Tolstoï-Iourt qui a jugé louche le comportement des propriétaires de la maison où se cachait Maskhadov ou bien à un des hommes de l'entourage de Maskhadov, ou encore à un extrémiste arrêté qui a accepté de collaborer avec la justice, selon une source proche du FSB. L'argent a pu être prélevé sur les fonds du FSB, légitimés par des articles secrets du budget fédéral. Pour verser la récompense, il existe des sociétés et des banques spécialement créées à cet effet, selon la même source.

Le système de la récompense pour toute information sur les ennemis du pouvoir "condamnés à mort" par les autorités n'était pas pratiqué par les services secrets soviétiques. Et aucune information sur une quelconque récompense versée par le FSB n'avait été rendue publique jusqu'à présent.

Néanmoins, on pense que les services secrets ont intérêt à promettre des récompenses pour encourager ainsi les gens à coopérer moyennant paiement.

Ce sont 10 millions de dollars jetés par la fenêtre, affirme avec certitude le vice-président de Iabloko, Serguéi Mitrokhine. A son avis, il aurait mieux valu négocier avec Maskhadov plutôt que de rémunérer sa capture et son élimination. Le président du comité budgétaire de la Douma, Vladislav Reznik, ne regrette pas cet argent. Les services de renseignements ont très bien agi en remplissant leur promesse, a-t-il déclaré.

Rossiiskaia gazeta

Berezovski a demandé l'autorisation de venir en Ukraine

L'oligarque russe en disgrâce Boris Berezovski, aujourd'hui Platon Elenine, a demandé un visa d'entrée en Ukraine. Il a déposé sa demande il y a une semaine. Et on dirait qu'il veut se rendre à Kiev en même temps que le président russe Vladimir Poutine dont la visite officielle est fixée pour le 19 mars, annonce le quotidien Rossiiskaïa gazeta.

Maintenant Kiev doit décider s'il doit ou non autoriser Berezovski à entrer en Ukraine. Le chef du service consulaire du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Nikolaï Totchitski, a laissé comprendre qu'Elenine ne pourrait pas venir en Ukraine tant que Poutine ne l'aurait pas quittée.

Selon Berezovski, sa visite en Ukraine poursuit des objectifs économiques. C'est la révision des privatisations dans la métallurgie ou l'industrie du charbon qui l'intéresse.

Formellement on ne peut pas interdire à Berezovski de venir en Ukraine. Il n'y a pas de raison à cela, selon le ministre ukrainien de la Justice, Roman Zvaritch, qui ajoute : si on lui ferme la porte, il faudra alors déclarer plusieurs hommes politiques russes personae non gratae. Ce qu peut sauver les autorités ukrainiennes, c'est que ce n'est pas Berezovski qui demande un visa d'entrée mais M. Elenine, nom qui ne figure dans aucune affaire louche. Une action pénale a été mise en mouvement contre Berezovski en Russie et aucun grief n'a été avancé contre Elenine.

L'apparition de Berezovski à Kiev compliquerait les relations entre Kiev et Moscou, estiment les politologues ukrainiens.

Cependant, les autorités ukrainiennes ne se réjouissent pas non plus, semble-t-il, d'une telle visite. Car c'est Berezovski qui a pris à une certaine époque sous sa protection l'ancien commandant de la garde présidentielle Nikolaï Melnitchenko, possesseur de 700 heures d'enregistrements audio réalisés dans les bureaux du président Léonid Koutchma à l'insu de ce dernier. Une très petite partie des ces cassettes a été publiée jusqu'à présent. La plus grandes partie, qui concerne les hommes politiques actuellement au pouvoir, pourrait l'être aujourd'hui. En mettant la main sur ces cassettes, Berezovski prend de facto sous son contrôle le passé des actuelles autorités ukrainiennes. Car parmi les responsables que Koutchma avait convoqués dans ses bureaux il y avait le président actuel Viktor Iouchtchenko et son premier ministre Mme Timochenko.

Kommersant/Vremia novostei

Des sociétés allemandes se disputent le droit de coopérer avec Gazprom

Deuxième, par son importance, contrepartie européenne de Gazprom, la société allemande Wintershall qui fait partie du groupe BASF fonde de grands espoirs sur le développement de la coopération avec le géant gazier russe. Cependant, elle ne veut pas suivre l'exemple de son principal concurrent, E.ON Ruhrgas, et devenir actionnaire du monopole russe, informent les quotidiens Kommersant et Vrémia novostéi.

"Nous sommes partenaires avec Gazprom et nous le resterons. Ce statut nous arrange bien", a déclaré le président du conseil d'administration de la société allemande, Reiner Zwitserloot.

En même temps, Wintershall souhaite élargir sérieusement ses projets communs avec Gazprom en Europe et en Russie.

La société compte développer son succès réalisé dans le cadre du projet de mise en valeur des nappes du gisement d'Ourengoï. Reiner Zwitserloot affirme que sa société est prête à entrer en lice pour disputer à E.ON Ruhrgas le droit d'être le partenaire exclusif de Gazprom dans la mise en valeur du gisement Ioujno-Rousskoïé qui doit devenir le principal fournisseur du gaz à transporter par le Gazoduc nord-européen.

"Wintershall produit depuis 75 ans déjà du gaz et du pétrole dans des régions difficilement accessibles et veut bien faire part de cette expérience à Gazprom", a déclaré le patron de la société allemande. A ses dires, ses concurrents occidentaux qui ont proposé à la Russie leurs services dans l'extraction d'hydrocarbures en Sibérie occidentale ne disposent pas de technologies nécessaires.

La société allemande a prorogé l'automne dernier ses contrats avec Gazprom portant sur l'achat de 20 milliards de m3 de gaz au cours de vingt cinq ans. D'autre part, les deux parties développent activement le commerce par l'intermédiaire d'entreprises mixtes.

D'une façon générale, les contacts de Gazprom avec Wintershall se développent plus rapidement qu'avec E.ON Ruhrgas. En effet : hors Allemagne, leurs ventes communes ont augmenté de 42% en l'espace d'un an grâce aux nouveaux contrats conclus en France et en Autriche.

Alarmé par cette évolution des événements, les dirigeants du groupe E.ON ont tenu hier à Moscou des consultations avec le président du conseil d'administration de Gazprom, Alexéi Miller.

Gazeta

"Rosneft" a présenté à IOUKOS un compte pour 11 milliards de dollars

"Rosneft" a trouvé le moyen de réduire sa dette de 20 milliards de dollars en exigeant que IOUKOS lui verse 11 milliards de dollars pour rembourser le préjudice prétendument causé par IOUKOS à "Youganskneftegaz", son ancienne filiale", lit-on dans le quotidien Gazeta.

En acquérant "Youganskneftegaz", "Rosneft" est devenue propriétaire l'année dernière d'une grande compagnie d'extraction, mais elle doit payer maintenant ses dettes. En plus des 9,35 milliards de dollars versés pour l'actif même, le holding assume maintenant les engagements envers les créanciers de "Youganskneftegaz",ainsi que devant l'Etat à qui cette compagnie doit près de 5 milliards de dollars. Selon "Rosneft", après l'acquisition de "Youganskneftegaz", ses dettes ont atteint la somme de 20 milliards de dollars.

"Rosneft", dont le rendement annuel est de 700 à 800 millions de dollars, ne peut pas se procurer cette somme. Les analystes avaient déjà prévu que la compagnie publique se heurterait à des problèmes financiers. Selon Elena Anankina, experte de Standard&Poor's, le remboursement des dettes de "Youganskneftegaz" pouvait entraîner un défaut de paiement de "Rosneft".

Cela étant, "Rosneft", a décidé de contre-attaquer. Elle a adressé les griefs fiscaux à l'ancien propriétaire de la compagnie (IOUKOS) et à son ex-patron Mikhail Khodorkovski. Ensuite, "Rosneft" a engagé une action en recouvrement sur IOUKOS du préjudice subi à hauteur de 11 milliards de dollars. IOUKOS aurait obtenu indûment la moitié de cette somme, en achetant du pétrole à "Youganskneftegaz" à des prix inférieurs de plusieurs fois à ceux du marché et aurait gagné le reste en s'appropriant l'infrastructure de sa filiale. Quant à IOUKOS et à son principal actionnaire, le groupe MENATEP, ils avaient aussi des prétentions envers "Rosneft". Ils ont exigé que cette compagnie rembourse avant terme 2 milliards de dollars de crédits accordés à "Youganskneftegaz".

On a appris hier que "Rosneft" est prête à accepter une trêve: son président Serguei Bogdantchikov mènera, la semaine prochaine des pourparlers avec les créanciers.

Selon Dmitri Manguilev, analyste de la compagnie d'investissement "Prospekt", "Rosneft" peut espérer que MENATEP acceptera des concessions sur les griefs avancés à "Youganskneftegaz", si la compagnie publique n'insiste pas sur le versement d'une compensation. Incertitude quant à la suite qui sera donnée à la demande déposée au tribunal par Serguei Bogdantchikov. De l'avis de Dmitri Manguilev, les prétentions avancées à IOUKOS n'ont pas de fondements. "Rosneft" a acheté "Youganskneftegaz" à un prix minimisé qui tenait déjà compte des griefs fiscaux. Tout dépendra de la question de savoir si les fonctionnaires accepteront le report d'une partie de la dette de leur compagnie sur une structure privée, estime-t-il.

Izvestia

Les avantages et les inconvénients des réserves russes de devises

La Russie occupe la 7e place dans le monde pour le volume de ses réserves de devises, font savoir les Izvestia. Selon les experts, elles ont été constituées grâce au fait que les superbénéfices provenant du pétrole ne vont pas dans le secteur réel de l'économie.

Devançant Hong-Kong et laissant les Etats-Unis loin derrière, les réserves de devises de la Banque centrale (BC) ont atteint à la mi-mars la somme de 134,4 milliards de dollars et s'approchent de celles de l'Inde (137,56 milliards de dollars). Seuls le Japon, la Chine, Taïwan, la Corée du Sud et Singapour ont des réserves plus importantes. D'après les pronostics des experts, la Fédération de Russie se classera prochainement cinquième et s'arrêtera à ce niveau en raison du nombre limité des chapitres d'exportation de matières premières. Les pays d'Asie n'ont pas seulement devancé leurs concurrents, mais ils peuvent aussi proposer divers articles au monde, ce qui signifie que l'accroissement de leurs recettes est plus stable.

Les revenus de la population de la Fédération de Russie resteront longtemps bas, de même que le désir des compagnies d'investir dans les projets russes, estime Vladimir Tikhomirov, analyste de la compagnie "Ouralsib". Par conséquent, ni les importations, ni les investissements n'augmenteront au point d'éviter à la BC de devoir accumuler les devises.

Une autre source d'accroissement des réserves - l'achat de dollars par la BC sur le marché des changes - reste l'une des causes principales du taux élevé de l'inflation. Selon Iaroslav Lissovolik, analyste de la compagnie UFG, le fait que l'inflation dépasse les indices de l'année dernière s'explique par l'accumulation importante des réserves enregistrée l'année dernière. A son avis, ces réserves dépassent déjà l'importation, la dette à court terme et la base monétaire. Les réserves supplémentaires n'augmentent pas seulement l'inflation, mais elles sont également placées dans les obligations faiblement rentables: les versements des taux d'intérêt pour la dette extérieure sont souvent bien plus élevés.

Mais le renoncement de la Fédération de Russie à l'accroissement des réserves se ferait également douloureusement ressentir. De l'avis de certains experts, les notes d'investissement attribuées ces dernières années à la Russie sont le résultat de l'accumulation des réserves. Le fait que les réserves du pays aient dépassé le montant de la dette extérieure est pour l'essentiel à l'origine du changement de note.

Vedomosti

TNS Gallup Media commence à analyser le domaine russe d'Internet

TNS Gallup Media, la plus grande société russe d'étude du marché des médias, projette de créer prochainement une unité spéciale qui s'occupera de l'analyse de la publicité sur la Toile mondiale, annonce le quotidien Vedomosti.

Ainsi que l'a déclaré le patron de TNS Media Intelligence (unité de TNS chargée du monitorage de la publicité), Jean-Michel Portier, dans quatre à cinq ans 5% de la totalité de l'argent dépensé pour la publicité en Russie seront placés dans la publicité sur Internet.

En 2004, d'après l'Association des agences de communications de Russie, les annonceurs russes ont déboursé 3,9 milliards de dollars dont 30 millions seulement (moins de 1%) ont été dépensés pour la publicité sur Internet. A titre de comparaison : 1,7 milliard de dollars ont été alloués à la publicité télévisée (soit 37% de croissance).

Les opérateurs du marché et les experts trouvent la décision de TNS Gallup Media opportune et ont souligné qu'elle témoigne du développement du marché russe de la publicité sur Internet. Les études de la société encourageront la demande de la part des annonceurs.

Les études de TNS Gallup Media seront demandées principalement par les agences spécialisées dans la publicité sur Internet, affirme Vladimir Serov, directeur général de la société WebScan Technologies qui étudie depuis l'été dernier le marché russe de la publicité sur Internet.

Le président de l'agence Video International, Arsène Revazov, estime que TNS Gallup Media arrive sur le marché russe avec du retard. "Ils auraient dû lancer ce monitorage il y a un an ou deux. C'est un marché sérieux et il existe depuis longtemps", a-t-il déclaré. Arsène Revazov évalue ce marché à 35 millions de dollars et ajoute qu'il s'accroît de 1,8 à 2 fois par an.

La société russe TNS Gallup Media fait partie du groupe international TNS au chiffre d'affaires supérieur à 1,6 milliard de dollars. TNS est la deuxième société du monde dans cette branche, elle étudie les marchés des médias dans plus de 70 pays du monde.

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