Ukraine : il est prématuré de parler des investissements

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MOSCOU, 15 mars - RIA Novosti. Il est encore prématuré de parler de la capacité de l'Ukraine à attirer des investissements, estime les experts interrogés par RIA Novosti à la veille d'un symposium ukrainien sur les investissements qui s'ouvre ce mardi à Londres.

L'Ukraine est à l'étape de formation du climat d'investissement et le moment n'est pas encore venu de porter des jugements d'expert, estime Nikolaï Podlevskikh, de la société d'investissement "Zerich". "Peut-être dans six mois la situation aura-t-elle changé et on verra alors à quel point ses marchés sont attrayants pour les investisseurs russes et occidentaux", a-t-il ajouté.

"A ce jour il est difficile de prédire des changements sérieux du climat d'investissement en Ukraine", affirme Valeri Weisberg, du groupe "Reguion". Si les réformes et les efforts de redressement de la situation économique vont être limités à un nouveau partage de la propriété, cela ne suffira pas, a-t-il déclaré.

A son avis, les conditions d'investissement en Ukraine peuvent devenir bien meilleures qu'en Russie, si Iouchtchenko parvient à réaliser ses projets d'intégration dans l'Union européenne. "Le perfectionnement de la législation, l'amélioration de la pratique d'application de la loi et la libéralisation de l'économie sont un chemin fort épineux et l'Ukraine n'est encore qu'à son début", a-t-il dit avant de rappeler que, tout comme la Russie, l'Ukraine n'est pas membre de l'OMC.

"Les déclarations au sujet de la révision des privatisations et les réclamations faites contre Koutchma alimentent également les tensions", ajoute Nikolaï Podlevskikh.

A son avis, les investisseurs russes et étrangers resteront sur l'expectative pendant un certain temps. "L'essentiel est de savoir qu'il n'y aura pas de décisions surprises à l'égard de la Russie et d'autres pays de la CEI", estime l'expert de "Zerich".

A l'heure actuelle, on ne peut pas dire que l'équipe dirigeante ukrainienne est monolithique età quel point elle est opérationnelle, estime, à son tour, Valeri Weisberg qui a rappelé qu'en mars 2006 l'Ukraine devrait élire son parlement et que de ce fait "le bilan provisoire de l'activité de Viktor Iouchtchenko sera donc dressé d'ici un an".

Il faut que la reprivatisation en Ukraine soit opérée le plus vite possible et de la façon la plus transparente possible parce que ce genre de mesures crée des tensions dans le pays, comme l'affaire Ioukos en Russie, a déclaré la semaine dernière le directeur analytique de Standard & Poor's en Russie, Alexéi Novikov.

"Ce qui compte pour les investisseurs, ce sont la stabilité, le calme et la compréhension du fait que les droits de propriété sont bien protégés. Quel que soit le motif de la révision des privatisations, c'est toujours un problème pour les investisseurs qui y réagissent nerveusement", estime le représentant de l'agence de notation.

A son avis, la note de crédit de l'Ukraine reste toujours sous l'effet de l'instabilité politique qui persiste. La révision des privatisations est un autre facteur de risque très sérieux.

A l'heure actuelle la note souveraine attribuée à l'Ukraine par S&P le 27 juillet 2004 pour les obligations en monnaie nationale et étrangère est B+, aux prévisions stables.

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