De l'avis du ministre, la politique douanière en Russie est "absolument désossée".
"Nous avons réussi à décréter seulement deux types de quotas, pour la viande et le sucre, alors que l'Union européenne a plus de 80 quotas d'importation de vivres", a indiqué le ministre russe.
Comme l'avait annoncé la veille à des journalistes le président de la chambre haute Sergueï Mironov, la part des denrées alimentaires importées sur le marché russe dépasse 45%.
Alexeï Gordeïev estime également que l'armée russe doit être approvisionnée uniquement par des producteurs agricoles nationaux. "Les producteurs russes doivent bénéficier d'une priorité absolue sur ce plan", a indiqué le ministre dans son intervention devant les sénateurs.
"Il faut développer des liens économiques durables, abandonner dans la mesure du possible les concours annuels et accorder par cela même aux producteurs agricoles la possibilité de faire des prévisions de cinq ans au moins", a dit Alexeï Gordeïev.
Le Conseil de la Fédération a voté un arrêté sur l'état de la production agricole en Russie. La chambre haute a demandé au gouvernement d'élaborer et de réaliser un ensemble de mesures visant à soutenir les exportations de céréales et de prendre des mesures supplémentaires en vue de protéger le marché alimentaire intérieur.
L'arrêté de la chambre fait ressortir le degré élevé de dépendance de la Russie face aux importations de certaines denrées et, en premier lieu, des importations de viande.
Le Conseil de la Fédération a d'autre part demandé au premier ministre Mikhaïl Fradkov de réagir à la situation qui s'était créée après la suppression de l'Inspection céréalière d'Etat.
Sergueï Mironov avait expliqué la veille qu' "après la suppression de l'Inspection céréalière, on apprend que personne ne s'occupe plus de la question aussi importante pour la sécurité d'Etat qu'est la qualité de grains".
Il est dit également dans l'arrêté de la chambre haute du parlement russe que la perte des fonctions de contrôle public de la qualité des ressources céréalières en Russie gêne la mise au point de la politique alimentaire nationale et a des effets négatifs sur le fonctionnement du marché céréalier.