La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

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UKRAINE

Les médias évaluent la visite à Kiev du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, comme une visite sans résultat. "La visite du premier représentant haut placé du Kremlin n'a pas inauguré les "rapports d'amitié et de partenariat" entre le nouveau gouvernement de l'Ukraine et la Russie. Organisé à la hâte, ce déplacement s'est avéré sans résultat... ("Zerkalo nedeli", 26.02).

Selon la presse ukrainienne, le principal résultat du Sommet russo-américain à Bratislava est le refus du Président des Etats-Unis, George W. Bush, de soutenir la ligne politique du Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. "La très longue lune de miel de George W. Bush avec son homologue russe de plus en plus autoritaire s'est achevée à Bratislava. George W. Bush a passé son premier examen sérieux quand, en janvier dernier, il a promis de faire de la démocratie la base de sa présidence". ("Glavred", 25.02).

On cite souvent les propos des diplomates haut placés qui se montrent très critiques quant à l'efficacité de la Communauté des Etats indépendants (CEI) et doutent en général de l'utilité de l'existence ultérieure de la CEI. "Le chef de la diplomatie ukrainienne (Boris Tarassiouk) a qualifié la CEI de structure qui manque de sérieux, tout en rappelant qu'officiellement l'Ukraine n'en fait même pas partie, car elle n'a jamais signé les Statuts de cette organisation" ("Korrespondent.net, 28.02).

Evoquant un éventuel déplacement à Moscou de la Première ministre ukrainienne, Youlia Timochenko, pour des négociations avec le Premier ministre russe, Mikhaïl Fradkov, les médias estiment qu'une telle visite aurait sans doute pour principal objectif des pourparlers sur la coopération bilatérale dans le secteur de l'énergie.

Les actions du gouvernement de l'Ukraine en vue d'introduire la taxe à la valeur ajoutée (T.V.A.) de 20% sur les importations de pétrole et pour interdire la réexportation du pétrole russe ne trouvent pas d'appui auprès des médias. "Le gouvernement ukrainien a opté pour la force dans son comportement vis-à-vis du business". "Oukraïsnska pravda", 23.02).

MOLDAVIE

A l'approche des élections parlementaires, les publications négatives sur la Russie deviennent de plus en plus fréquentes.

Moscou y est notamment accusé de chercher à influer sur l'électorat moldave.

Commentant le récent Congrès à Moscou d'originaires de la Moldavie, la presse accuse carrément le Kremlin de s'ingérer sans gêne dans le processus électoral en Moldavie en faveur du bloc "Moldavie Démocratique". "La Russie calque le projet utilisé auparavant en Ukraine". ("Flux", 23.02).

Pour la première fois depuis ces dernières semaines, les médias sont plutôt enclins à soutenir les autorités moldaves, en examinant l'incident de l'expulsion de Moldavie d'un groupe de Russes (qui se seraient ingérés illégalement dans la campagne électorale). "L'expulsion de 22 ressortissants russes est un acte tout à fait naturel pour un Etat souverain". ("Vremia", 23.02).

La presse critique l'initiative de la Douma russe (Chambre basse du Parlement) de décréter des sanctions contre la Moldavie. "Cette résolution de la Douma russe a manifestement pour vocation de persuader une partie de l'électorat russophone de voter pour la formation à tendance chauvine impérialiste qu'est le bloc "Moldavie Démocratique". ("Vremia", 23.02).

On avance même la thèse selon laquelle il n'est pas à exclure que la Fédération de Russie et les Etats-Unis puissent conjuguer leurs efforts pour écarter du pouvoir le Président Vladimir Voronine à l'occasion des futures législatives en Moldavie. "Le troisième Président moldave a cessé déjà depuis longtemps d'être considéré comme un "membre de la famille" en Russie sans le devenir pour autant en Occident. C'est un des cas plutôt rares d'identité des opinions entre Moscou et Washington - Vladimir Voronine doit partir" ("Olvia-press", 28.02).

La déclaration du patron de RAO "EES Rossii" (Electricité de Russie), Anatoli Tchoubaïs, sur le projet que nourrit ce holding de déboucher sur le marché énergétique des Balkans (et notamment, par l'acquisition du bloc de contrôle de la Centrale thermique moldave) a trouvé un accueil favorable dans la presse. ("Interlik", 22.02).

Estonie

Estonie

On observe un certain réchauffement dans les intonations des médias estoniens par rapport à la Russie, notamment après les propos du président Vladimir Poutine confirmant le droit des pays baltes d'avoir leur propre avis sur les résultats et les conséquences de la Seconde Guerre mondiale ainsi qu'après la visite en Estonie d'une délégation parlementaire russe conduite par Konstantin Kossatchev.

Les solennités à l'occasion du 60e anniversaire de la Victoire programmées pour le 9 mai prochain sont débattues sur un ton plus calme. De plus en plus souvent, les médias conseillent au président Arnold Rüütel d'accepter l'invitation de Vladimir Poutine. "Dans tous les cas, la Russie cherchera à faire passer l'Estonie et la Lettonie pour des États russophobes, alors que certains pays de la vieille Europe qualifient de trop critique l'attitude des novices à l'égard de la Russie... ("Delfi", du 23 février)".

À l'issue du sommet de Bratislava, certains médias estoniens abondaient, cependant, de publications et d'interviews antirusses. L'ancien secrétaire général du ministère estonien des Affaires étrangères, Indrek Tarand, a notamment annoncé son intention de créer un mouvement civil demandant l'exclusion de la Russie du G-8, alors que l'ancien ambassadeur estonien en Russie, Mart Helme, a une nouvelle fois soulevé le thème des activités, à son avis dangereuses, des services de renseignements russes. "Les services de renseignements russes font pression sur des dizaines d'hommes politiques et d'entrepreneurs estoniens. La Russie a surtout intérêt à ce qu'il y ait au sein de l'Union européenne un pays qu'elle pourrait contrôler en sous-main et qui représenterait ses intérêts dans l'Union européenne. Naturellement, les Russes s'intéressent aux informations concernant l'OTAN et l'Union européenne, les ports, les infrastructures, les banques... ("SL Ohtuleht", du 25 février)".

La décision de la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg qui, pour la première fois, a accusé la Russie de violation des droits de l'homme en Tchétchénie, notamment de meurtres et de traitements dégradants, a suscité de vives répercussions dans les médias. "On pourra désormais évoquer plus activement les violations des droits de l'homme en Russie ("Postimees", du 28 février).

Lettonie

Le sommet Russie-USA de Bratislava est devenu l'événement phare de la semaine. Deux jours avant cette rencontre, la présidente Vaira Vike-Freiberga mettaient une nouvelle fois sur le tapis les relations entre les pays baltes et la Russie, les problèmes démocratiques de celle-ci et le refus de Moscou de réviser son passé. Le jour même, dans une interview accordée à des journalistes slovaques, Vladimir Poutine appelait à considérer la démocratie dans le contexte des traditions et de l'histoire du pays concret. Cette déclaration a suscité des commentaires caustiques dans la presse lettone. "Il est clair qu'il est inutile de considérer la Russie comme un État européen et d'attendre d'elle qu'elle respecte les normes démocratiques occidentales ("Diena", du 24 février)".

Le sommet russo-américain semble avoir déçu la presse. "À Bratislava, la Russie a remporté une victoire diplomatique sérieuse ("Neatkariga Rita Avize", du 26 février)".

Les propos de Vladimir Poutine selon lesquels il "respecte l'opinion de ceux dans les pays baltes qui associent la Seconde Guerre mondiale à la perte tragique de l'indépendance nationale" n'ont pas manqué de susciter des débats. "En soulignant sa disposition à respecter l'opinion des peuples baltes sur la perte de leur indépendance, Poutine a presque ouvertement reconnu l'occupation("Neatkariga Rita Avize", du 28 février)".

L'un des sujets phares de la semaine est la visite surprise en Lettonie de Boris Berezovski, l'oligarque russe en disgrâce. La plupart des médias ont qualifié cette visite de "provocation".

La 8e Conférence internationale TransBaltica-2005 qui s'est tenue à Riga a confirmé le grand potentiel existant dans les rapports économiques russo-lettons.

Lituanie

En évitant la confrontation à Bratislava, les présidents Poutine et Bush ont largement déçu les médias lituaniens.

Qualifiant le pacte Molotov-Ribbentrop de mesure forcée pour protéger les intérêts soviétiques, Vladimir Poutine a provoqué un tollé de la part des autorités et de la presse lituaniennes. "On ne peut pas justifier l'annexion d'un État souverain par la protection de ses intérêts ("Lietuvos Rytas", du 24 février).

La presse continue de commenter l'invitation reçue par le président Valdis Adamkus à se rendre à Moscou pour participer aux solennités du 9 mai. "Inutile de parler de la visite du président Adamkus à Moscou, puisque l'administration Poutine n'est pas disposée à évaluer l'histoire contemporaine ("Lietuvas Rytas", du 23 février)". "Selon les sondages, 52,5% des interrogés pensent qu'Adamkus devrait aller à Moscou pour fêter le Jour de la Victoire, et 34,2% sont d'un avis contraire ("Respublika", du 25 février)".

Les médias constatent toutefois que la Russie reste un partenaire économique attirant pour la Lettonie.

Géorgie

Les résultats de la rencontre entre Poutine et Bush à Bratislava ont été interprétés par les newsmakers et les médias géorgiens comme le triomphe complet et inconditionnel de la Géorgie sur la Russie dans la lutte pour les sympathies de l'opinion mondiale. "Dans son allocution, George W.Bush a évoqué la Géorgie quatre fois" ("Rezonansi" du 25 février).

Le fait que les présidents russe et américain ont soulevé le problème du contrôle du tunnel de Rokki a permis au ministre d'État géorgien pour le règlement des conflits, Gueorgui Khaïndrava, d'augurer un prompt règlement de la question en faveur de la Géorgie.

La presse cite fréquemment les politologues géorgiens qui affirment à l'unanimité que la marge de manœuvre géorgienne vis-à-vis de la Russie s'est fortement élargie. Dans la confrontation politique avec la Russie, les experts fondent leurs espoirs sur le renforcement des pressions informationnelles sur les structures européennes et les États-Unis au sujet des bases militaires russes.

Dans le même temps, la déclaration du président géorgien Mikhaïl Saakachvili sur l'éventuelle participation de Gazprom à la privatisation du gazoduc géorgien a exacerbé les critiques vis-à-vis du gouvernement géorgien.

ARMENIE

L'insatisfaction face à la position de la Russie sur la question du Haut-Karabakh se traduit par un ton négatif dans la couverture de la visite de Sergueï Lavrov à Erevan et un regain d'attention envers le thème de la politique extérieure arménienne tous azimuts.

Dans le même temps, les médias se sont mis à refléter plus souvent le point de vue gouvernemental sur la coopération russo-arménienne et le développement de l'intégration au sein de la CEI, qui sont considérés comme le fondement de la sécurité et du développement économique de l'Arménie. "La comparaison de notre degré d'intégration avec celui qui existe au sein de l'Union européenne n'a rien de réjouissant. Mais par rapport aux autres communautés du monde, la CEI ne fait pas triste figure" ("Arka", 28.02).

Après un long débat au sujet de l'absence d'investissements russes dans le cadre du programme "Biens contre dette", la thèse du caractère positif, pour l'Arménie, de la coopération économique avec la Fédération de Russie commence à s'imposer dans le champ informationnel arménien. "La transaction sur la cession de plusieurs entreprises arméniennes à la Russie à titre de remboursement de la dette d'Etat a été utile aussi bien à l'Arménie qu'à la Russie" (PanARMENIAN.Net, 01.03).

AZERBAIDJAN

Les médias regrettent l'absence de déclarations sur la situation autour du Haut Karabakh à l'issue du sommet russo-américain de Bratislava. L'intervention du président de la Fédération de Russie à la conférence de presse dans la capitale slovaque est abondamment citée ("Ekho", 28.02).

Les propos du secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, Igor Ivanov, selon lequel Moscou est prêt à entrer en contact avec les responsables de l'opposition politique sont interprétés par les médias comme un indice de changement dans la tactique du Kremlin dans l'espace post-soviétique : "L'élite au pouvoir en Russie commence enfin à se rendre compte de l'impossibilité de miser dans les pays de l'espace post-soviétique uniquement sur les rapports avec le pouvoir en place ("Zerkalo", 25.02).

Les médias s'inquiètent du renforcement des liens entre l'Azerbaïdjan, l'Iran et la Russie, affirmant que ce facteur a une incidence notable sur les relations Bakou-Washington ("Azadlig", 23.02).

L'action de Tchétchènes se trouvant sur le territoire azerbaïdjanais - ils exigent de l'ONU l'octroi du "statut de réfugiés" - est largement couverte par la presse ("Azadlig", 25.02).

KAZAKHSTAN

Les médias commentent avec intérêt les affirmations des politologues qui estiment que l'Espace économique unique pour la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan se transforme, après les événements de Kiev, en union russo-kazakhstanaise. "Compte tenu du changement de cap dans la politique ukrainienne, les politiques et les experts à Moscou ont, semble-t-il, accepté le fait que la conception de l'EEU ne sera jamais réalisée dans sa forme initiale" ("Navigator" II", 28.02).

Les médias débattent activement du rôle des Russes et de la langue russe dans le Kazakhstan d'aujourd'hui. "Malheureusement, l'Etat kazakh (...) poursuit sa politique d'apartheid ethnique. Les Kazakhs représentent le pouvoir, ils tiennent la "couverture" politique, contrôlent le monde des affaires. Les Russes ont une place à eux et les minorités ethniques la leur" ("Navigator II", 28.02).

On annonce que le groupe russe RusAl examine la possibilité d'une participation conjointe avec des investisseurs kazakhs à la mise en oeuvre de projets en Asie centrale. "Il s'agit en premier lieu de la coopération dans la construction d'une centrale hydraulique en Kirghizie" ("Nomad", 23.02).

Les médias parlent des projets de l'Inde d'investir dans la branche pétrolière russe jusqu'à 25 milliards de dollars, rappelant la volonté des milieux d'affaires indiens de prendre également pied dans l'industrie pétrolière du Kazakhstan. (Kompomat.kz, 25.02).

ARMENIE

L'insatisfaction face à la position de la Russie sur la question du Haut-Karabakh se traduit par un ton négatif dans la couverture de la visite de Sergueï Lavrov à Erevan et un regain d'attention envers le thème de la politique extérieure arménienne tous azimuts.

Dans le même temps, les médias se sont mis à refléter plus souvent le point de vue gouvernemental sur la coopération russo-arménienne et le développement de l'intégration au sein de la CEI, qui sont considérés comme le fondement de la sécurité et du développement économique de l'Arménie. "La comparaison de notre degré d'intégration avec celui qui existe au sein de l'Union européenne n'a rien de réjouissant. Mais par rapport aux autres communautés du monde, la CEI ne fait pas triste figure" ("Arka", 28.02).

Après un long débat au sujet de l'absence d'investissements russes dans le cadre du programme "Biens contre dette", la thèse du caractère positif, pour l'Arménie, de la coopération économique avec la Fédération de Russie commence à s'imposer dans le champ informationnel arménien. "La transaction sur la cession de plusieurs entreprises arméniennes à la Russie à titre de remboursement de la dette d'Etat a été utile aussi bien à l'Arménie qu'à la Russie" (PanARMENIAN.Net, 01.03).

AZERBAIDJAN

Les médias regrettent l'absence de déclarations sur la situation autour du Haut Karabakh à l'issue du sommet russo-américain de Bratislava. L'intervention du président de la Fédération de Russie à la conférence de presse dans la capitale slovaque est abondamment citée ("Ekho", 28.02).

Les propos du secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, Igor Ivanov, selon lequel Moscou est prêt à entrer en contact avec les responsables de l'opposition politique sont interprétés par les médias comme un indice de changement dans la tactique du Kremlin dans l'espace post-soviétique : "L'élite au pouvoir en Russie commence enfin à se rendre compte de l'impossibilité de miser dans les pays de l'espace post-soviétique uniquement sur les rapports avec le pouvoir en place ("Zerkalo", 25.02).

Les médias s'inquiètent du renforcement des liens entre l'Azerbaïdjan, l'Iran et la Russie, affirmant que ce facteur a une incidence notable sur les relations Bakou-Washington ("Azadlig", 23.02).

L'action de Tchétchènes se trouvant sur le territoire azerbaïdjanais - ils exigent de l'ONU l'octroi du "statut de réfugiés" - est largement couverte par la presse ("Azadlig", 25.02).

KAZAKHSTAN

Les médias commentent avec intérêt les affirmations des politologues qui estiment que l'Espace économique unique pour la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan se transforme, après les événements de Kiev, en union russo-kazakhstanaise. "Compte tenu du changement de cap dans la politique ukrainienne, les politiques et les experts à Moscou ont, semble-t-il, accepté le fait que la conception de l'EEU ne sera jamais réalisée dans sa forme initiale" ("Navigator" II", 28.02).

Les médias débattent activement du rôle des Russes et de la langue russe dans le Kazakhstan d'aujourd'hui. "Malheureusement, l'Etat kazakh (...) poursuit sa politique d'apartheid ethnique. Les Kazakhs représentent le pouvoir, ils tiennent la "couverture" politique, contrôlent le monde des affaires. Les Russes ont une place à eux et les minorités ethniques la leur" ("Navigator II", 28.02).

On annonce que le groupe russe RusAl examine la possibilité d'une participation conjointe avec des investisseurs kazakhs à la mise en oeuvre de projets en Asie centrale. "Il s'agit en premier lieu de la coopération dans la construction d'une centrale hydraulique en Kirghizie" ("Nomad", 23.02).

Les médias parlent des projets de l'Inde d'investir dans la branche pétrolière russe jusqu'à 25 milliards de dollars, rappelant la volonté des milieux d'affaires indiens de prendre également pied dans l'industrie pétrolière du Kazakhstan. (Kompomat.kz, 25.02).

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