"Pour payer Iouganskneftegaz, nous avons fait appel à trois sources. A nos fonds propres, au produit de la vente à Gazprom de nos participations aux projets en réalisation sur le plateau continental et au crédit consenti par un consortium de banques russes", a-t-il déclaré dans une interview publiée ce lundi par le quotidien "Kommersant".
Il a précisé que le consortium regroupe plus de deux banques mais a refusé de les nommer, pas plus que les modalités auxquelles le crédit était accordé, sous prétexte de la confidentialité du contrat.
Il a ajouté que les bruits sur la participation de sociétés ou d'organisations indiennes et chinoises au financement de l'achat de Iouganskneftegaz n'avaient rien à voir avec la réalité.
Commentant l'acquisition par Rosneft d'un crédit de 6 milliards auprès d'un consortium de banques chinoises, Bogdantchikov a précisé que ce n'était pas un crédit mais un contrat commercial portant sur la livraison de pétrole conclu avec la partie chinoise. Le contrat a été passé dans le cadre d'un accord intergouvernemental sur les livraisons de pétrole à la Chine et il y a aussi d'autres sociétés russes, notamment Lukoil et Ioukos, qui livrent également du brut à la Chine, a-t-il tenu à préciser. "Nous avons conclu un contrat avec prépaiement des livraisons et les banques sont intervenues dans cette opération à titre d'agents uniquement", a ajouté Serguéi Bogdantchikov.
Parlant du consortium des banques créancières de Ioukos dirigé par la Société Générale, qui demande à Iouganskneftegaz d'amortir ses dettes, il a informé que cette dernière, garante du crédit, a reçu cette demande et entamé des négociations avec les banques "pour comprendre pourquoi elles ne peuvent pas se faire rembourser par Ioukos". "Je ne pense pas que des conflits soient possibles ici. Nous trouverons les moyens de régler cette question", a ajouté Serguéi Bogdantchikov.
Commentant le plan de financement de Iouganskneftegaz pour 2005, le chef de Rosneft a précisé que tous les spécialistes de la société sont déjà à leur poste, que tous les sous-traitants ont repris leur travail avec l'entreprise et que finalement "nous débouchons sur un plan de financement équilibré : avec des frais raisonnables, nous aurons une croissance de la production de pétrole".
"Le pétrole de Iouganskneftegaz n'a cessé d'être exporté. Nous n'envisageons aucune modification de nos livraisons au cours du deuxième trimestre, parce que les consommateurs en Pologne, en Hongrie et dans d'autres pays d'Europe, clients traditionnels de Ioukos, doivent continuer à recevoir du pétrole", a déclaré Serguéi Bogdantchikov.