Quant à l'expert Evgueni Gavrilenkov, il n'attend pas "d'événements dramatiques en 2005". Pourtant, la Russie aura cette année à régler le problème des investissements, aussi bien étrangers qu'intérieurs, a-t-il indiqué.
Pour l'année en cours, les experts prédisent un ralentissement continu des exportations et une appréciation encore plus rapide du rouble. Selon eux, la croissance économique en 2005 ralentira de 1% environ. A plus d'un titre, la hausse du PIB sera fonction des évolutions des cours du pétrole, ont-ils encore souligné. Pour ce qui est de l'inflation, il serait encore difficile, selon eux, d'évoquer les résultats finals en la matière. "Elle peut s'établir à 9%, voire à 15%, a noté le directeur du Centre d'études macro-économiques et de prévisions, Andreï Belooussov.
Les avis des experts sur la question de la crise de la confiance du business envers le pouvoir ont divergé. Pour les uns, il s'agit d'un facteur qui a été et reste décisif pour la croissance économique. D'autres estimaient que le rôle de ce facteur est exagéré. Notamment, Andreï Belooussov estime que ce problème "concerne une partie restreinte des capitaines du gros business". "Des sondages montrent que cela ne concerne pas le business moyen", a indiqué l'expert. Aujourd'hui, a-t-il dit, il y a le problème du conflit entre le gros et le moyen business et qui consiste, comme il s'est exprimé, en ce que le gros business a privatisé de nombreuses institutions, dont les tribunaux.
Les experts ont estimé que l'un des enseignements de l'année passée a été le remplacement des avantages en nature par des versements en espèces. Ce remplacement a montré qu' "il faut calculer combien coûtera telle ou telle réforme" et "mettre en place des technologies d'organisation avec les entités de la Fédération", a souligné Andreï Belooussov.
Pour sa part, Yaroslav Kouzminov, recteur du Haut collège d'Economie, a même fait savoir sa "joie" que la monétisation des avantages s'est accompagnés de problèmes graves. Cette expérience, a-t-il indiqué, doit être prise en compte lors de l'application des réformes de la santé publique et de l'éducation, qui s'annoncent plus compliquées. Selon diverses estimations, ces branches souffrent d'un sous-financement à hauteur de 50 à 60%, a-t-il ajouté.