Revue de la presse russe du 26 janvier

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MOSCOU, RIA Novosti

Vedomosti

Moscou a annulé une partie de la dette de Damas et prévoit de lui fournir des systèmes de missiles de DCA

Le président syrien Bachar Assad est arrivé lundi à Moscou pour une visite de trois jours. Cette visite se tient dans le contexte de la pression croissante exercée sur Damas par Washington. Selon les observateurs, la Russie aspire à renforcer son rôle au Proche-Orient, et la Syrie essaie de faire de la Russie un contrepoids aux Etats-Unis, lit-on dans le quotidien "Vedomosti".

Hier, à l'issue des pourparlers, Vladimir Poutine et Bachar Assad ont annoncé qu'ils avaient convenu que 73% (9,7 milliards de dollars) de la dette syrienne datant de l'époque de l'URSS serait annulée. Les autres 3,6 milliards de dollars seront remboursés graduellement. Cet argent sera consacré aux investissements dans l'économie syrienne et aux achats de produits.

"Il serait injustifié de parler de grandes pertes financières de la Russie du fait de l'annulation de la majeure partie de la dette syrienne, estime Vladimir Tikhomirov, économiste principal de la compagnie "OuralSib". Le remboursement de la dette était peu probable".

Comme l'a fait savoir une source au sein du complexe militaro-industriel russe, un accord sur les fournitures de systèmes de missiles de DCA "Tor-M1 ou "Pantsir"-C1 pour un montant d'environ 400 millions de dollars serait conclu au cours de cette visite de Bachar Assad. Ces systèmes de petit rayon d'action sont destinés, pour l'essentiel, à se protéger contre les missiles de croisière, explique un représentant de l'Institut international d'études stratégiques. C'est pourquoi il est peu probable que leur fourniture en petite quantité suscite une préoccupation profonde des Etats-Unis et d'Israël, bien que leur indignation soit inévitable".

De l'avis de l'expert, la vente de ces missiles ne se répercutera pas fortement sur le rapport des forces au Proche-Orient et ne dépassera pas le cadre des ententes intervenues dans le domaine du contrôle des armements.

D'après les estimations préalables, en 2004, les échanges commerciaux entre la Russie et la Syrie ont atteint 218 millions de dollars contre 194 millions de dollars en 2003.

Vrémia novostéi

La visite de Poutine au Japon serait annulée ?

Fixée au début de l'année en cours, la visite du président russe Vladimir Poutine au Japon reste hypothétique en raison d'un regain de la polémique entre Tokyo et Moscou sur l'appartenance des îles Kouriles du Sud (le Japon prétend à quatre îles qui appartiennent à la Russie). D'après l'ambassadeur russe au Japon Alexandre Lossioukov, dont le quotidien "Vrémia novostéi" publie une interview, la cause en est que la partie nippone n'est pas prête à résoudre le problème territorial par voie de compromis, sur la base de la Déclaration de 1956 (où il est question d'une transmission possible au Japon de deux des quatre îles après la conclusion d'un traité de paix).

Les deux pays occupent des positions communes sur de très nombreux problèmes internationaux mais ils n'arrivent absolument pas à s'entendre sur le problème des îles Kouriles et le traité de paix, a reconnu le diplomate russe qui a souligné que la partie nippone ne manifeste aucun désir d'abandonner son exigence catégorique du retour des quatre îles et d'accepter les propositions russes. A ce jour, on n'a pas même de liste complète des documents que les deux parties pourraient signer. Ainsi, l'absence de fondement explicite rend la visite programmée du leader russe au Japon incertaine.

L'ambassadeur a fait observer par ailleurs que la partie nippone occupe toujours une position évasive sur d'autres aspects des relations, telle l'élaboration d'un programme commun de coopération énergétique. Elle n'accepte pas non plus la proposition russe de conclure des accords sur la coopération dans l'utilisation pacifique de l'énergie atomique ou dans l'exploration de l'espace extra-atmosphérique, surl'assistance mutuelle en matière juridique.

Alexandre Lossioukov a ajouté que les Etats-Unis poussent Tokyo à une activité militaire plus intensive, y compris à l'étranger. Et voilà que des unités de Forces d'autodéfense ont été envoyées en Irak. C'est une décision myope, a conclu l'ambassadeur russe qui a estimé que le rôle que le Japon avait joué dans la région asiatique au cours des années passées était beaucoup plus acceptable pour ses voisins.

Kommersant-Vlast

La responsabilité de la réforme impopulaire sera rejetée sur les gouverneurs régionaux

Les bénéficiaires d'avantages sociaux en nature poursuivent leurs actions de protestation en Russie. La monétisation ou remplacement de ces avantages par des indemnités en espèces, est la première réforme vraiment impopulaire de Vladimir Poutine : conforme aux principes de l'économie de marché, elle a été très mal réalisée, note l'hebdomadaire "Kommersant-Vlast".

Les troubles actuels ne sont pas les plus massifs dans l'histoire récente de Russie mais les autorités du pays ne peuvent les ignorer. Premièrement, les retraités ont choisi une forme de protestation radicale : bloquer les voies et les établissements publics. Deuxièmement, ce sont les personnes du troisième âge qui, en règle générale, assurent un taux de participation nécessaire aux différentes élections.

Le printemps prochain, des élections législatives auront lieu dans une série de régions et les assemblées législatives qui seront constituées au vu des résultats du scrutin auront à voter à leur tour les candidatures des gouverneurs régionaux proposées par le chef de l'Etat. Si, portés par la vague des protestations contre la monétisation, ce sont principalement les adversaires des autorités en place qui sont finalement élus aux parlements régionaux, la campagne de nomination des gouverneurs conduira sûrement à un face-à-face du Kremlin avec les députés locaux.

Les autorités s'efforceront sûrement dans l'immédiat d'atténuer au maximum les effets négatifs de la monétisation et peuvent même rétablir les avantages supprimés.

Si les autorités fédérales et régionales n'ont pas assez d'argent pour ce faire, le Kremlin aura à trouver sans délai les responsables de l'échec de la réforme. Les personnes pressenties pour ce rôle seront avant tout les leaders régionaux qui n'ont pas pu trouver de fonds budgétaires locaux pour compenser les nombreux avantages sociaux post-soviétiques.

La conclusion que les gouverneurs sont responsables de la crise qui se poursuit fournit au Kremlin, entre autres atouts, un argument supplémentaire en faveur du renforcement de la verticale du pouvoir sous prétexte qu'elle n'est pas efficace parce que les régions sont toujours dirigées par des chefs élus par le peuple et non pas nommés par le chef de l'Etat.

Il est douteux que la responsabilité des membres du gouvernement Fradkov puisse être engagée. Il est plus commode de le faire à l'approche des élections à la Douma pour que l'effet de la destitution tant attendue du "gouvernement antipopulaire" suffise à assurer la victoire du parti pro-présidentiel. Pour la même raison, le Kremlin n'a pas non plus intérêt, en attendant, à accuser Russie Unie de l'échec de la monétisation.

Gazeta

Les démocrates de Russie sont loin de l'union

Mardi les démocrates ont publié un nouveau communiqué sur la création d'une opposition unie. L'ancien député Vladimir Lyssenko a annoncé que le "Comité 2008" avait préparé un projet concernant la création d'un nouveau parti qui devrait être dirigé par le député indépendant à la Douma (chambre basse du parlement), Vladimir Ryjkov, ainsi que par le président du "Comité 2008", le joueur d'échecs Garri Kasparov, annonce la "Gazeta".

Cependant, Vladimir Ryjkov et Garri Kasparov se sont empressés de désavouer l'initiative de Vladimir Lyssenko. Garri Kasparov a indiqué que d'ici au 15 février le membre du Conseil politique de l'Union des forces de droites (UFD) Boris Nemtsov et le premier vice-président de "Iabloko" Sergueï Ivanenko devaient préparer un projet relatif à la création d'un parti unifié, projet que signeront les dirigeants de "Iabloko" et de l'UFD.

De l'avis des experts, cette nouvelle initiative unificatrice connaîtra le sort des projets similaires précédents. Le désaccord est total, dit le directeur général adjoint du Centre de technologie politique, Alexeï Makarkine. D'un côté, il y a le refus d'une partie de l'UFD d'entrer en opposition avec Vladimir Poutine, et de l'autre il y a les tentatives de "Iabloko" pour tirer toute la couverture à lui. Aussi la belle idée d'union des partis démocratiques lancée en 1993 reste une belle utopie.

Pour le président de la fondation "Ekspertiza", Mark Ournov, la droite est parfaitement consciente de la nécessité de fonder un parti à même de franchir la barre des 7 pour cent des voix aux prochaines élections législatives, cependant l'union est empêchée par des contradictions idéologiques et personnelles. L'expert estime que si l'union se fait, ce ne sera pas avant l'année prochaine.

Aux législatives de décembre 2003, les partis démocratiques avaient subi un revers: ni l'UFD, ni "Iabloko" n'avaient réussi à envoyer des représentants à la Douma.

C'est pour maintenir la perspective de la création d'un parti uni que le "Comité 2008" avait été mis en place avec pour mission essentielle de créer une opposition capable de franchir la barre des 7 pour cent lors des législatives de 2007 et de présenter un candidat lors de la présidentielle de 2008. Cependant des difficultés se sont fait jour, l'UFD a refusé d'adhérer au comité.

Izvestia

Un conseiller de Vladimir Poutine a refusé de prononcer une allocution à Davos

Andrei Illarionov, conseiller économique du président de la Fédération de Russie, a refusé de participer au Forum économique mondial qui s'ouvre aujourd'hui à Davos. Sa décision est motivée par la censure exercée par les organisateurs, indiquent les "Izvestia".

Andrei Illarionov n'a pas été autorisé à se prononcer sur le protocole de Kyoto. Le conseiller du président était l'un des principaux opposants russes à ce document. Il a insisté pour que l'examen du protocole de Kyoto et des problèmes liés au changement climatique soit inclus au programme du Forum économique mondial de Davos.

Selon Andrei Illarionov, cette décision des organisateurs du forum est un "cas sans précédent". Il estime que l'interdiction de participer à la discussion et d'exposer une position partagée par des milliers de scientifiques et d'experts du monde entier reflète l'introduction de la censure. "La censure imposée à l'examen des problèmes du changement climatique montre, une fois de plus, combien sont faibles et scientifiquement inconsistantes les positions des partisans du protocole de Kyoto, lit-on dans la déclaration d'Andrei Illarionov. L'idéologie totalitaire du "kyotisme" est en train d'être implantée par des méthodes également totalitaires".

Anatoli Beliaiev, dirigeant du département analytique du Centre de la conjoncture économique, estime que l'intervention d'Andrei Illarionov a été interdite après qu'il eut été privé de ses fonctions de "sherpa" au G8. "L'Occident réagit immédiatement à ce genre de choses. Cela signifie qu'Andrei Illarionov a perdu la confiance et ses pouvoirs. S'il n'avait pas été rétrogradé, son intervention aurait été certainement autorisée", a dit le politologue. Cependant, le refus de participer au forum est très avantageux pour le conseiller du président, cela l'a préservé de déclarations imprudentes sur d'autres sujets.

Rousski kourier

Russie Unie communique avec la population en s'aidant d'un recueil de citations

Les députés de la Douma ont commencé aujourd'hui leur troisième journée de travail. Ils sont obligés de recevoir la population pratiquement vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et chaque visiteur, ou presque, vient au sujet de la monétisation des avantages en nature, écrit le journal "Rousski kourier".

Prévoyant cette affluence, le conseil général du parti Russie Unie (majoritaire à la Douma, il défend les intérêts du gouvernement) a demandé aux membres de son groupe parlementaire d'assurer une plus grande cohésion pendant cette période de troubles sociaux dans le pays. Tout comme à l'époque du PCUS, il a distribué à ses députés un "livre du propagandiste", une sorte de recueil de citations comportant les réponses à donner aux questions les plus fréquentes qui préoccupent les électeurs mécontents.

Ou le parti du pouvoir ne fait pas confiance à ses membres, ou bien il n'est pas sûr de leur capacité à donner une "réponse correcte", toujours est-il que le recueil a été reconnu par Russie Unie, dans une directive spéciale, comme outil obligatoire.

Voici quelques extraits :

Question : La réforme était-elle nécessaire ?

Réponse : La réforme du système des avantages en nature qui existait depuis ces dernières années était nécessaire et inévitable.

Question : Qui est contre l'indemnisation des avantages en espèces et pourquoi ?

Réponse : Profitant d'une connaissance approximative de la nouvelle loi par les bénéficiaires d'avantages, certains politiciens ont fait sortir les gens dans la rue. Les causes de certaines actions sont même beaucoup plus sérieuses. La réforme compromet les bases économiques de la corruption et du détournement de fonds publics. Il existe des groupes influents dont les intérêts ont été lésés par le passage à des indemnités ciblées. Ce sont les mafias des pharmacies et du transport qui tiraient des revenus de l'ancien système d'avantages inefficace et aussi les fonctionnaires qui se sont attribué le droit de disposer de l'argent des bénéficiaires d'avantage. Ainsi ceux qui travaillent pour le compte de ces mafias appellent aujourd'hui les gens à protester.

Question : Que fait le parti Russie Unie pour résoudre les problèmes des bénéficiaires d'avantage ?

Réponse : Russie Unie est la principale force politique du pays qui défend les intérêts des larges catégories de bénéficiaires d'avantages.

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