Le nouveau réacteur nucléaire a rappelé les problèmes de la branche

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MOSCOU, 17 décembre. /par Tatiana Sinitsyna, RIA Novosti/. Les réseaux électriques russes viennent d'être complétés par une source d'énergie puissante. Le 16 décembre a été mis en service le troisième bloc de la centrale nucléaire Kalininskaïa à Oudomla, un village au nord de la région de Tver, à 330 km de Moscou. Il est équipé d'un réacteur refroidi et modéré par l'eau de 1000 MW qui a coûté 40 milliards de roubles (1 dollar US = 28 roubles environ).

Ces chiffres impressionnants témoignent de l'envergure et de la complexité des travaux effectués. Tous les derniers progrès réalisés dans le domaine de la sécurité et de la sûreté ont été pris en considération. Un nouveau système digital automatisé de gestion des processus technologiques a été mis en place. Les spécialistes parlent avec fierté du toit du nouveau réacteur qui résisterait même à la chute en piqué d'un Boeing.

L'importance de la mise en servie du nouveau bloc a été confirmée par la visite que le président Vladimir Poutine a effectuée à Oudomla. Il a animé une réunion du Bureau du Conseil d'Etat consacrée au nucléaire civil, en mettant l'accent sur les problèmes qui ne cessent de se multiplier dans la branche. Ayant annoncé que d'ici à 2010 deux autres blocs seraient mis en exploitation et que la durée de service des dix centrales nucléaires opérationnelles serait prolongée, le chef de l'Etat a souligné la "nécessité de respecter strictement les normes de sûreté de tout le processus technologique". "Il importe de travailler de façon conséquente pour amenuiser l'influence négative des sites nucléaires sur l'environnement, y compris en faisant appel aux technologies modernes de retraitement des matériaux fissiles", a-t-il ajouté.

Le problème du retraitement des déchets nucléaires acquiert un caractère global. 70 millions de tonnes de déchets radioactifs solides sont accumulés actuellement en Russie. Les stocks de combustible consommé dans les centrales nucléaires dépassent déjà 15 000tonnes. L'infrastructure existante n'arrive pas à digérer ces quantités. La construction d'un grand dépôt de stockage et d'une usine de retraitement des déchets nucléaires à Jeleznogorsk, dans les environs de Krasnoïarsk (Sibérie orientale), doit aider dans une certaine mesure à résoudre ce problème. "Nous devons utiliser avec efficacité aussi bien nos propres ressources que le potentiel de la coopération internationale", estime Vladimir Poutine. Alexandre Roumiantsev, a, à son tour, appelé à coordonner les efforts internationaux dans ce secteur. Il a proposé d'élaborer une conception mondiale commune de retraitement des déchets nucléaires et de réalisation de tout le cycle nucléaire. A son avis, l'apparition d'un tel document peut être stimulée par le fait que la Russie présidera le G8 en 2006.

Aujourd'hui le projet commun le plus important de retraitement des déchets radioactifs est en cours de réalisation dans l'entreprise Maïak, dans l'Oural. Il s'inscrit dans le cadre de l'accord russo-américain sur la destruction du plutonium qui n'est pas nécessaire à des fins de défense. Les Etats-Unis y ont déjà investi plus de 160 millions de dollars et la Russie 500 millions de roubles (1 dollar US = 28 roubles environ). Il est envisagé que Maïak assurera le stockage de 25 tonnes de plutonium excédentaires sous forme de métal.

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