Les experts de la Banque mondiale prédisent un afflux de capitaux en Russie au quatrième trimestre 2004

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MOSCOU, 22 novembre - RIA-Novosti. Les experts de la Banque mondiale prédisent un afflux de capitaux en Russie au quatrième trimestre de 2004.

"L'afflux de capitaux en Russie pourrait augmenter au quatrième trimestre", a indiqué lundi au cours d'une conférence de presse l'expert chef de la mission de la Banque mondiale en Russie, John Litwack. A son avis, cela conduira à la consolidation de la balance des paiements et à l'amélioration de la liquidité.

Depuis le début de l'année, a rappelé l'expert, un considérable reflux de capitaux a été observé en Russie. Au premier semestre, ce reflux a été estimé à 8,6 milliards de dollars, après un afflux notable à la fin de 2003, a-t-il indiqué.

Selon les estimations de la Banque mondiale, le PIB russe aura augmenté en 2004 de 6,8 à 6,9% et, l'an prochain, de 6%.

"Cette année, nous misons sur une croissance 6,8 à 6,9%. L'an prochain, la croissance sera moins élevée et ne dépassera pas les 6%", a dit John Litwack.

L'expert n'a cependant pas exclu que grâce à la hausse de la demande intérieure au quatrième trimestre, la croissance russe puisse dépasser les 7% en 2004.

Dans l'ensemble, les prévisions de croissance du PIB pour 2004 de la Banque mondiale et du Gouvernement fédéral coïncident.

A noter que le gouvernement russe avait initialement prévu pour le budget 2005 une croissance de 5,9%. Il n'y a pas longtemps, ce chiffre a été revu à la hausse, à 6,3%.

John Litwack a par ailleurs annoncé que, selon les estimations de la Banque mondiale, l'inflation en Russie dépassera légèrement les 11 % en 2004.

"L'inflation pourrait être autour de 11%, peut être un peu plus", a indiqué l'expert de la mission de la Banque mondiale en Russie interrogé par RIA-Novosti.

John Litwack s'est toutefois refusé à donner des prévisions d'inflation pour l'année prochaine.

Selon l'expert de la mission de la Banque mondiale, la hausse des prix dépendra de plusieurs facteurs à la fois : des cours du pétrole et des autres marchandises d'exportation russe, de la politique monétaire de la Banque de Russie et de la politique économique générale de l'Etat.

"Sur ce plan, un rôle important sera joué par la part des surprofits provenant des recettes d'exportation et de la vente du pétrole qui sera utilisée dans les dépenses", a indiqué John Litwack.

Le représentant de la Banque mondiale en Russie estime que le Fonds de stabilisation représente le principal levier du contrôle de l'inflation et du cours du rouble en Fédération de Russie.

"Le Fonds de stabilisation est un élément inaliénable de la politique de stabilisation. C'est le principal levier du contrôle de l'inflation et du cours du rouble", a-t-il indiqué.

L'expert a souligné que l'inflation et le cours du rouble représentent les principaux facteurs de la politique macro-économique. "Le contrôle de ces facteurs est un objectif difficile à atteindre et il dépasse les possibilités de la politique monétaire actuelle, a indiqué John Litwack. Selon lui, la Banque de Russie n'a pas de leviers pour exercer une action efficace sur ces indices.

Kristalina Georgieva, directrice de la mission de la Banque mondiale en Russie, a déclaré : "Nous appuyons dans l'ensemble la politique d'Alexeï Koudrine (ministre russe des Finances, NDLR), qui tend à accumuler dans le Fonds de stabilisation des moyens considérables pour se prémunir à l'avenir de bouleversements éventuels", a-t-elle dit. Selon elle, les 500 milliards de roubles (montant obligatoire du Fonds, plus de 17 milliards de dollars) est pourtant une somme insuffisante qui ne représente que près de 3% du PIB russe.

Les experts ont fait ressortir dans le même temps la nécessité de parvenir à la transparence dans la formation et les dépenses du Fonds de stabilisation. Pour la stabilité économique, ont-ils souligné, d'autres facteurs sont aussi nécessaires, notamment une hausse de la productivité du travail qui dépasse le renforcement durouble et la création de conditions pour le développement du secteur privé.

John Litwack a souligné que cette année le cours efficace réel du rouble a crû à un rythme plus rapide (+22%) qu'en 2002 et 2003. Selon lui, cela a exercé une action notable sur la baisse de la compétitivité des producteurs russes.

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