Nouvelles réclamations fiscales lancées à Yukos

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MOSCOU, 8 octobre - par Nina KOULIKOVA, commentatrice économique RIA Novosti.

Les nuages continuent de s'accumuler sur Yukos. Les acteurs du marché attendent les résultats d'une réunion du ministère des ressources naturelles qui, prévue pour le 8 octobre, doit examiner le respect par Yuganskneftegaz de ses 26 licences pour l'extraction de pétrole. Selon Andreï Rojkov, analyste à l'agence d'investissement Kapital, Yuganskneftegaz risque de se voir infliger une nouvelle mise en garde et un nouveau redressement fiscal d'ici à trois mois.

Le Fonds russe des biens publics doit transférer les actifs de Yuganskneftegaz au ministère des impôts dans un délai de deux mois conformément à l'article 58 de la Loi fédérale sur la procédure d'exécution, explique une autre agence d'investissement, Energokapital. Mais le Fonds n'a pas encore pu vendre Yuganskneftegaz, son évaluation n'étant pas achevée par un expert indépendant. Si les autorités font traîner cette vente en longueur, des experts y entrevoient une démarche préméditée permettant au pouvoir de prendre le contrôle de Yukos. Car si le ministère des ressources naturelles commence à retirer les licences à Yuganskneftegaz, les autres compagnies extractives de Yukos risquent de subir le même sort.

Le 8 octobre, on a appris également qu'une action publique pour évasion fiscale venait d'être mise en mouvement contre une autre filiale de Yukos, Tomskneft. Selon les enquêteurs, les anciens dirigeants de Tomskneft auraient faussé les comptes pour 1999 et 2000 en minimisant les recettes de la compagnie pour détourner au budget 1,005 milliard de roubles. Yukos aurait donc contourné le fisc grâce à ses filiales qui font désormais l'objet de réclamations.

Avec Yuganskneftegaz, Tomskneft est l'un des plus gros actifs de Yukos. Yukos a déjà connu des problèmes avec cette filiale sibérienne qui, en 2003, a attiré l'attention du ministère des ressources naturelles pour avoir dépassé le niveau des extractions de pétrole autorisé.

Les titres de Tomskneft, comme celles de Yuganskneftegaz et Samaraneftegaz, ont été saisis dans le cadre de la perception d'arriérés fiscaux du géant pétrolier Yukos.

Entre-temps, les propriétaires de Yukos continuent de lutter pour les investisseurs. Dans un discours au 8e colloque d'investissement à Washington, le président du directoire Viktor Guerachtchenko a annoncé que la compagnie était prête à verser 8 milliards de dollars.

Alors que les arriérés de Yukos s'élèvent à près de 7,5 milliards de dollars dont il a déjà remboursé 3 milliards et que de nouvelles réclamations ne sont pas à exclure, l'optimisme des propriétaires force l'admiration.

Les autorités, elles, cherchent à prendre le contrôle des principaux actifs de Yukos. Les réclamations à Tomskneft ne sont en effet qu'une nouvelle tentative pour arracher une plume aux ailes du géant pétrolier. Il est fort probable que les autorités s'apprêtent à vendre cette structure selon sa méthode déjà testée pour Yuganskneftegaz.

De l'avis du conseiller du Kremlin, Andreï Illarionov, "l'affaire Yukos a sa logique, et il serait difficile d'imaginer une force politique qui pourrait stopper ce processus".

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