Selon le journal d'affaires Kommersant, Sergueï Bogdantchikov aurait adressé au président russe une lettre pour exposer son plan d'entrée de la compagnie pétrolière dans Gazprom.
Sa proposition principale, rapporte le quotidien, se résume à ceci : "l'évaluation de marché préliminaire permet d'affirmer que la fusion des actifs de pétrole et de gaz de Rosneft et de Gazprom pourrait être menée de manière que l'Etat concentre entre ses mains le bloc de contrôle de Gazprom et détienne entre 20% et 25% au moins des actions de Rosneft".
Il s'ensuit des autres propositions de Bogdantchikov qu'il propose de préserver Rosneft comme une structure à part.
Selon la version étudiée aujourd'hui et rendue publique par le président de Gazprom Alexeï Miller, la totalité des actions de Rosneft sera échangée contre 10,7% des actions de Gazprom figurant au bilan de ses filiales. L'objectif final de cette opération consiste à augmenter la part du de l'Etat dans le capital de Gazprom pour en faire un bloc de contrôle (50% plus une action).
A Gazprom comme à Rosneft, on s'est refusé à commenter la proposition de Sergueï Bogdantchikov.
L'expert de la compagnie d'investissement Brokercreditservice, Maxime Cheine, estime que les propositions de Miller sont "plus correctes" que les celles de Bogdantchikov.
"Les propositions de Bogdantchikov permettent de dissimuler des actifs, autrement dit, de les éroder, alors que la compagnie Rosneft n'a pas des actions uniques et n'est donc pas consolidée", affirme Cheine.
Dans l'ensemble, l'expert estime que la fusion n'est pas efficace.
"Deux structures publiques, plus ou moins encombrantes, seront encore plus encombrantes après fusion, et cela aura pour résultat une baisse d'efficacité", souligne Cheine.
Dmitri Manguilev, expert de la compagnie d'investissement Prospekt, croit pour sa part que Gazprom dirigera avec efficacité la nouvelle c compagnie en voie de création, Gazpromneft.
"Gazprom a une solide expérience de gestion d'actifs pétroliers. Les propositions de Miller sont bonnes pour optimiser la gestion de la compagnie car Rosneft n'est pas gérée efficacement", estime Manguilev.
L'expert de la compagnie d'investissement Financial Bridge, Stanislav Klechtchev, estime au contraire que les propositions de Bogdantchikov "sont non seulement logiques mais aussi facilement réalisables".
A son avis, il est inutile de créer une nouvelle structure pétrolière en procédant à la fusion de Gazprom et de Rosneft, s'il y a déjà Rosneft.
"En toute logique, on ferait bien de transférer les actifs pétroliers de Gazprom à Rosneft et de préserver ainsi cette dernière comme une structure indépendante. Pourquoi créer une nouvelle compagnie pétrolière par fusion s'il y en a une déjà? s'interroge l'expert.
